La couverture vaccinale est insuffisante pour protéger toutes les communautés à travers le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Or, dans son rapport sur cette pathologie publié vendredi, elle souligne qu’une couverture d’au moins 95 % par deux doses de vaccin antirougeoleux est nécessaire pour enrayer la transmission et protéger les communautés contre les flambées.
Selon un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), les mesures de vaccination prises à l’échelle mondiale ont entraîné une baisse de 88 % du nombre de décès dus à la rougeole entre 2000 et 2024. Le vaccin antirougeoleux a sauvé près de 59 millions de personnes depuis 2000.
Cependant, on estime que 95 000 personnes, dont la plupart sont des enfants de moins de cinq ans, sont décédées de la rougeole en 2024. Bien que ce soit l’un des meilleurs bilans annuels depuis 2000, chaque décès dû à une maladie évitable grâce à un vaccin très efficace et peu coûteux est inacceptable.
La mortalité baisse mais le nombre de cas de rougeole augmente dans le monde. On a recensé environ 11 millions d’infections en 2024 – soit près de 800 000 de plus qu’en 2019, avant la pandémie de COVID-19. L’horizon 2030 est encore loin d’être atteint. Fin 2024, 81 pays (42 %) avaient éliminé la rougeole, soit seulement trois de plus qu’avant la pandémie.
« Le virus de la rougeole est le plus contagieux au monde, et ces données montrent une fois de plus comment il exploite les failles de nos défenses collectives », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Oms.
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« La rougeole ne connaît pas de frontières, mais vacciner chaque enfant de chaque communauté permet d’éviter des flambées coûteuses, de sauver des vies et d’éliminer cette maladie dans des nations entières », a-t-il ajouté.
En réalité, selon l’Oms, de nouveaux progrès ont été réalisés en 2025. La rougeole a sévi à nouveau ces dernières années, même dans les pays à revenu élevé qui l’avaient autrefois éliminée, car les taux de vaccination sont tombés sous le seuil des 95 %.
« Même lorsque la couverture globale est élevée au niveau national, les communautés non vaccinées, où les taux de couverture sont plus faibles, peuvent exposer les personnes à des risques et entraîner des flambées et une poursuite de la transmission », souligne l’Oms.
Ainsi, l’élimination de la rougeole exige, souligne l’Organisation mondiale en charge des questions de santé, un engagement « politique fort et des investissements durables ». Le but est que tous les enfants reçoivent deux doses de vaccin antirougeoleux et que les systèmes de surveillance permettent de détecter rapidement les flambées.
En fait, l’examen de mi-parcours du Programme pour la vaccination à l’horizon 2030 préconise que les pays et les partenaires renforcent les capacités de vaccination systématique, de surveillance et de riposte rapide aux flambées. Et, mettent en place des campagnes de vaccination de qualité assurant une large couverture lorsque la vaccination systématique ne suffit pas encore à protéger chaque enfant.
Mariama DIEME


