La région de Sédhiou, confrontée à des taux préoccupants de mortalité maternelle et infantile, bénéficie désormais d’un accompagnement accru.
L’organisation Solthis, en partenariat avec la Direction régionale de la santé, a lancé une initiative pour renforcer les services intégrés de santé maternelle, néonatale, infantile, de planification familiale post-partum et de nutrition (SMNI-PFPP-Nutrition) dans quinze structures pilotes de la région.
Un appui technique et matériel pour renforcer les soins
Lors de la rencontre de revue des interventions, tenue le vendredi 31 octobre, Christian Sambou, responsable de base de Solthis, a souligné que ce programme vise à améliorer la qualité et la continuité des soins.
« Cette initiative permet de renforcer les capacités du personnel de santé et de doter les structures en matériel informatique », a-t-il expliqué. L’approche repose sur l’intégration de plusieurs services lors d’une même visite médicale, afin d’offrir un paquet complet de soins tout au long du parcours maternel et infantile — de la consultation prénatale à la vaccination du nouveau-né.
Planification familiale : un axe à redynamiser
Une évaluation récente a toutefois mis en lumière des résultats mitigés dans le domaine de la planification familiale. Face à ce constat, les autorités sanitaires de Sédhiou veulent donner une nouvelle impulsion au secteur. Le Dr Amadou Yeri Camara, directeur régional de la santé, a annoncé l’intégration systématique de la planification familiale dans les services post-partum :
« Les sensibilisations et l’accès aux méthodes contraceptives seront renforcés », a-t-il assuré. Solthis, de son côté, propose une approche innovante pour améliorer la coordination entre acteurs de santé et renforcer la demande communautaire.
Le retard dans les consultations prénatales, un facteur aggravant
Au-delà de la planification familiale, le Dr Camara a tiré la sonnette d’alarme sur la mortalité maternelle liée à l’accouchement. Selon lui, le principal facteur reste le retard dans les consultations prénatales.
« Une grossesse tardivement déclarée entraîne une consultation tardive, un diagnostic tardif et donc une prise en charge retardée », a-t-il averti. Il a exhorté les femmes à consulter dès les premiers signes de grossesse et appelé à renforcer les banques de sang, essentielles pour faire face aux hémorragies post-partum, encore responsables de nombreux décès dans la région.
Évacuations et logistique : vers une meilleure couverture sanitaire
La question des évacuations médicales a également été évoquée. Grâce à la disponibilité d’ambulances et de carburant, les transferts de patients sont aujourd’hui plus fluides.« Une dotation prochaine de quatre nouvelles ambulances est prévue dans le cadre d’un programme national », a annoncé le Dr Camara, optimiste quant à une amélioration durable du dispositif d’urgence.
Jonas Souloubany BASSENE (Correspondant)


