Pour améliorer leur situation économique, beaucoup de jeunes charretiers réinvestissent leurs gains dans d’autres secteurs. Pour eux, c’est le meilleur moyen d’assurer une reconversion réussie.
Chapeau Bob bien vissé sur la tête, Ndick Dieng, attache les sacs d’aliment de bétail posés sur sa charrette. Agé d’à peine vingt ans, il aide son père qui gère une boutique d’aliment de bétail. Mais pour se faire plus d’argent, il a acheté une charrette et un cheval grâce à ses économies. Pour son âge, le jeune homme fait preuve d’une maturité qui étonne même son père. « J’ai tout fait pour qu’il poursuive ses études mais en vain. Il dit qu’il veut gagner sa vie en travaillant. Et il est sérieux dans le travail », déclare Latyr Dieng. Malgré le boulot harassant, le jeune homme ne rechigne pas à la tâche. S’il ne vend pas, il convoie la marchandise et cet argent lui appartient. « L’argent tiré du transport lui appartient et je n’ai pas mon mot à dire », souffle Latyr qui ne peut s’empêcher de rire. Il avoue être séduit par le sens des affaires de son fils. En plus de son travail de charretier, il s’est lancé dans l’élevage. Pour la Tabaski 2025, il a vendu dix-huit (18) moutons et le moins cher a couté 170.000 FCfa. Ce qui fait une somme assez intéressante qui fait sourire Ndick Dieng même s’il se montre réticent à révéler son chiffre d’affaires. « L’élevage de mouton n’est pas très rentable ; c’est un moyen pour épargner », consent-il à dire.
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S’il est avare en parole sur ses revenus, Abdoulaye Tine, un autre charretier qui suivait la discussion esquisse un large sourire et glisse : « pour cette année, je me frotte les mains. J’ai eu de bons prix pour mes moutons ». Abdoulaye Tine a vendu vingt moutons lors de la Tabaski et a réinvesti l’argent. « J’ai acheté des vaches et des bœufs », déclare-t-il.
Loin d’être un phénomène isolé, les charretiers essaient de fructifier leurs petites économies. « Si on garde l’argent, on va se livrer à des dépenses futiles. Ce qui n’est pas une bonne chose », selon Leïty Diouf, originaire du village de Khabane dans la commune de Tassette. Les charretiers interrogés considèrent que cet investissement est crucial pour maintenir leurs moyens de subsistance et améliorer leur situation économique. Abdoulaye Diouf qui habite Ndiaganiao, dit s’efforcer d’épargner au moins 3.000 FCfa par jour ; et l’argent économisé est investi dans un projet à la fin du mois. Pour beaucoup de jeunes charretiers sinon la plupart, c’est le meilleur moyen d’assurer une reconversion réussie. « J’ai beaucoup d’amis qui ont commencé par ce métier et qui, aujourd’hui ont leur propre business. Certains ont leur boutique, d’autres ont investi dans le transport, le maraîchage, la quincaillerie et d’autres projets », confie
Abdoulaye Diouf