Face à ce qu’elle qualifie de volonté manifeste de spoliation de leurs terres par la Socabeg, la coopérative d’habitat du Soleil dénonce et alerte les autorités sur un coup de force. À travers un point de presse sur le site en question, des membres ont dénoncé les agissements de cette société.
RUFISQUE – «Trop, c’est trop !», c’est l’alerte lancée, le samedi 29 novembre, sur fond d’un cri du cœur, par le collectif de la cité Ousmane Ndour, sise à Niague. Ce collectif regroupe la coopérative d’habitat du Soleil, des agents des Forces de défense et de sécurité (Fds) et des membres du clergé. Dix ans après avoir acheté leurs terrains, les centaines de membres peinent à être propriétaires. Ces derniers s’insurgent et dénoncent la boulimie foncière de la société immobilière Socabeg, qu’ils accusent de vouloir faire main basse sur leurs propriétés.
Selon Elhadji Ibrahima Thiam, membre dudit collectif, la Socabeg a choisi «d’étouffer ce rêve par des manœuvres fondées sur le faux pour arracher à ces citoyens le droit de bâtir leur propre maison». Depuis lors, couve un litige foncier. Les membres du collectif déplorent les manœuvres entreprises par la Socabeg pour occuper le site. «Nous avons constaté que la Socabeg est revenue sur le site. Elle a posé un acte en construisant une guérite, alors qu’il y avait une décision de justice qui avait demandé à ce qu’on arrête tout sur le site», fustige Elhadji Ibrahima Thiam. Face à ces agissements, le collectif veille au grain. «Nous avons décidé de faire des onglets pour aussi matérialiser notre volonté de faire face et de ne pas céder», affirme-t-il. Selon lui, le collectif a décidé de rendre «coup pour coup» à la Socabeg.
«Chaque fois qu’elle va poser un acte, nous allons en poser un en réponse», déclare-t-il. Confiant, le collectif de la cité Ousmane Ndour demeure convaincu que ce site leur appartient. «Tous les documents sont en notre faveur. Mais la Socabeg a usé de faux et nous avons mené une enquête. Celle-ci a démontré que leur bail est faux», confie M. Thiam. D’ailleurs, il invite les autorités à mener une enquête sur la nature de ce bail. Le collectif souhaite également une diligence de la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos) pour qu’elle se saisisse de ce dossier dont un soi-transmis du procureur daté du 29 juillet 2024 lui a été adressé.
Mohamed DIÈNE (Correspondant)

