Les populations de la commune de Ngandiouf, arrondissement de Niakhène, département de Tivaouane, sont les oubliées du département de Tivaouane en termes de services sociaux de base. C’est la conviction du secrétaire municipal de la commune, Abdou Lahad Diène. Située au centre du Cayor, Ngandiouf ne dispose ni de routes, ni de lycée encore moins de centre de santé.
TIVAOUANE – Avec une superficie de 306 kilomètres carrés, répartis entre 107 villages et 18 hameaux, la commune de Ngandiouf (département de Tivaouane) ne dispose même pas d’un mètre de goudron. Une situation que déplore le secrétaire municipal de la commune, Abdou Lahat Diène. Cette localité qui englobe des zones historiques et religieuses telles que Mboul et Ndiardé, un village dont l’histoire est presque liée à celle de Seydi El hadji Malick Sy, n’a que 37 kilomètres de piste. Elle est située à une trentaine de kilomètres du chef-lieu d’arrondissement et à plus de 70 kilomètres de la commune de Tivaouane, chef-lieu de département, soit la distance entre Dakar et Thiès, sans un mètre d’asphalte.
Elle fait partie des communes les plus enclavées du département, avec Mbayène. Ne disposant pas de services sociaux de base, les populations sont obligées de parcourir entre 30 et 70 kilomètres sur des pistes latéritiques, cahoteuses, et parfois sablonneuses pour rallier difficilement Niakhène où Tivaouane. Pendant ce temps, Kébémer, qui fait partie de la région de Louga, est à 13 kilomètres seulement de la commune de Ngandiouf. Un véritable calvaire pour les populations et pour l’administration territoriale. Au plan éducatif, la commune compte 28 écoles élémentaires avec un seul collège. Les élèves qui réussissent au Brevet de fin d’études moyen (Bfem) sont obligés d’aller jusqu’à Kelle, entre 25 et 30 kilomètres pour poursuivre leur apprentissage. « S’ils n’arrivent pas à décrocher un transfert dans le lycée de Kébémer ou de Ndande, ces potaches provenant de notre commune risquent d’abandonner les études », déplore Abdou Lahat Diène.
Le taux d’électrification y est le plus faible du département de Tivaouane, selon le secrétaire municipal de la commune de Ngandiouf, et ce, au moment où les localités frontalières de la région de Louga ont presque atteint l’accès universel. Pour ce qui est de la santé, la commune n’a pas de centre de santé alors qu’elle englobe sept postes de santé fonctionnels, tous sont obligés de référer leurs malades à Ngaye, à presque 40 kilomètres. Le pire, c’est que la commune ne dispose que de deux ambulances qui ne peuvent pas accéder aux zones sablonneuses. « Les populations sont obligées de se rabattre sur des taxis pour évacuer leurs malades. Le poste de santé du village, chef-lieu de commune, n’a pas d’ambulance », regrette Abdou Lahat Diène.
Ibrahima NDIAYE (Correspondant)


