Dans la zone Uemoa, le taux d’inclusion financière a progressé de 17 % entre 2018 et 2023, passant de 55 % à 72,3 %. L’évolution est favorisée par 209 millions de nouveaux portefeuilles électroniques.
Dans la zone Uemoa, l’inclusion financière, qui a longtemps été un maillon faible du système ban caire de l’espace communautaire, est, aujourd’hui, portée par la monnaie électronique. Le taux a connu une évolution totale, pas sant de 55,9 % en 2018 à 72,3 % en 2023, avec 209 millions de nouveaux portemonnaies électro niques enregistrés sur la période. La révélation a été faite par Habib Ndao, représentant du gouver neur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), Jean Claude Kassi Brou. Il s’exprimait à l’ouverture du Salon de la monétique organisée, depuis hier, par Gim Uemoa sur trois jours. Dans ce contexte, ajoute M. Ndao, la monnaie élec tronique concentre environ 98 % des paiements électroniques dans la région et est devenue le principal instrument de la digi talisation des transactions finan cières des populations. La dyna mique, explique-t-il, est impulsée par l’émergence de nouvelles al ternatives au système, notam ment les fintechs, qui ont suscité le développement de nouveaux usages de paiements et la mul tiplication des initiatives de digi talisation. À ses yeux, ce dernier point fait, aujourd’hui, office de catalyseur économique, vu son poids et ses effets.
« À titre d’illustration, selon une récente étude de la Banque cen trale, près de 90 % des institu tions financières ont déclaré dis poser d’une stratégie de digitalisation. Cela confirme l’as sertion selon laquelle la digitali sation s’est inscrite au cœur des stratégies de développement du secteur bancaire et d’un nouveau service », argumente l’expert de la Bceao. Ainsi, pour maximiser da vantage les effets au profit de l’économie régionale, il estime qu’il faut œuvrer pour l’émergence d’un écosystème financier plus efficace, doté de sécurité, d’inno vation et surtout d’un système aligné aux enjeux de développe ment socioéconomique de la zone. Le directeur général de Gim Uemoa, Minayenan Coulibaly, in tervenant dans le panel, a indiqué qu’il est primordial de miser sur l’innovation face à une clientèle de plus en plus exigeante et consciente des enjeux. « Nous avons 142 millions d’habitants dont la plupart sont des jeunes. Donc, nous avons des consom mateurs friands de technologies et de révolution.
Les consomma teurs sont de plus en plus puis sants et veulent des produits qui leur ressemblent. Les fournis seurs doivent s’adapter aux nou veaux besoins en faisant preuve d’ingéniosité », déclare-t-il. De l’avis de M. Coulibaly, c’est un défi pour les banques, les systèmes financiers et les fintechs de mieux produire. « C’est pour cela que nous lançons Gim Pay, une so lution pour simplifier les paie ments. Il permet de combiner des comptes, de payer des factures et des achats », expose-t-il. Depuis le début de ses activités, en 2017, Gim Uemoa compte 147 banques membres. Les transac tions effectuées par carte bancaire dans le réseau sont passées en volume de 10 millions en 2018 à 23 millions en 2023, soit une hausse de 130 % en cinq ans.
Demba DIENG