En l’espace d’un mois, le Maroc a réussi la prouesse d’accueillir deux grands chefs d’État du monde.
Le président français Emmanuel Macron y était du lundi 28 au mercredi 30 octobre 2024 pour une visite considérée comme celle de la « ré conciliation », tant les points de frictions étaient nombreux entre la France et le Royaume. Jeudi dernier, c’était au tour du chef d’État chinois Xi Jinping de faire escale à Rabat, de retour de sa participation au Sommet du G20 à Brasilia, au Bré sil. Depuis quelques années, le Royaume a l’une des politiques étrangères les plus proactives du continent avec un dynamisme al liant réalisme (realpolitik plutôt), pragmatisme et aussi…opportu nisme. Cette diplomatie est ainsi calquée sur les intérêts vitaux du Royaume avec, en priorité, le dossier du Sahara occidental. Boosté par la reconnaissance américaine de la marocanité du Sa hara, lors du premier mandat de Donald Trump, le Maroc a multiplié les succès sur ce dossier.
Une question qui, depuis plus de deux ans, est revenue au-devant de la scène, marquée surtout par la résurgence et la fréquence des tensions avec le voisin algérien. Dans cet épineux dossier qui, à la fois, est d’un intérêt vital et stratégique pour le Maroc, l’Algérie a été pendant longtemps à l’initiative en servant de mentor au Front Polisario. Mais aujourd’hui, la situation a tourné en faveur du Royaume qui multiplie les succès. Soft power du sport Le Royaume se sent, aujourd’hui, dopé et retrouve des ailes de puis sance régionale africaine.
C’est ainsi qu’avec son retour à l’Union afri caine, ses positions sur le change ment climatique, les questions mi gratoires et ses investissements directs massifs en Afrique, le Maroc s’est déployé, ces dernières années, dans le continent sous le leadership de son roi, Mohamed VI. Sous son règne, le Maroc a renforcé son an crage en Afrique subsaharienne avec une présence économique dy namique dans des secteurs clés comme les banques, les assu rances, le Btp… Cette verticalité africaine de sa politique étrangère se voit aussi dans un soft power religieux très ef ficace. C’est dans le sillage d’une longue tradition du Royaume dans ses relations avec les pays d’Afrique subsaharienne.
Ayant très tôt saisi la puissance des outils du soft power, le Maroc fait partie des pre miers pays africains à comprendre les atouts diplomatiques qu’il peut en tirer. C’est ainsi qu’il a été choisi par la Confédération africaine de football (Caf) pour organiser la com pétition phare de cette instance, la Coupe d’Afrique des Nations (Can), en 2025. Une victoire pour ce pays, étant entendu que le foot ball, le sport en général, est devenu un titulaire indiscutable dans les relations internationales, loin des moments où il était à la périphérie et considéré comme un jeu. Le succès de l’organisation prochaine de la Can est symbolique pour le Maroc ; l’Algérie ayant retiré sa can didature à la dernière minute.
En plus d’accueillir le gotha africain du football, l’année prochaine, la Fifa a aussi prévu d’associer le Maroc à l’organisation de la Coupe du monde 2030, avec l’Espagne et le Portugal, à l’occasion du centenaire de cette compétition internationale. Ceci donne au Royaume une consécra tion après que son équipe de football a été la première nation africaine à atteindre une demi-finale d’un mon dial de foot.
Oumar NDIAYE