À l’enclavement de nombreux villages de la commune de Ballou, s’est rajoutée, depuis le 12 octobre dernier, une insularité provoquée par la crue des eaux du fleuve Sénégal. Une rupture dans le quotidien des populations de Yaféra qui, coupées du reste du monde, sont privées d’eau et d’électricité. Un élan de solidarité a pu sauver ces dernières qui vivotent en attendant de sortir la tête des eaux.
De nos Envoyés spéciaux Ibrahima Khaliloullah NDIAYE, Papa Abdoulaye Sy, Falel PAM (Textes) et Assane SOW (Photos)
Plus d’une heure pour rallier les 35 kilomètres séparant la ville de Bakel de Yaféra. Les travaux semblent à l’arrêt sur le tronçon reliant la capitale départementale à celle régionale (Tamba). Ce « fameux petit tronçon » donne encore le tournis aux chauffeurs et voyageurs. Par endroits, le tracé goudronné est des meilleurs, conduisant même certains automobilistes à appuyer sur l’accélérateur malgré les nombreux virages et les animaux qui le traversent. Une fois dans le village de Saré, il faut quitter la nationale pour une piste latéritique pas plus longue de trois kilomètres. Patience et douceur doivent guider maintenant le voyageur sur ces nombreuses pistes pour y arriver. Le relief, davantage accidenté par la saison pluvieuse finissante, et les nombreux détours ralentissent la marche. Encore de la patience et s’attacher aux guides qui indiquent à prendre la « droite » pour ne pas s’égarer.
« Continuez tout droit pour arriver à Yaféra. Vous verrez bientôt le tableau indicatif du village », renseigne un motard. Nous tombons, quelques minutes après, sur des tentes érigées et jouxtant le hameau de Kothié, un village peul. Ici, ses jeunes s’affairent aux préparatifs d’un petit-déjeuner alors que le soleil est déjà très haut à huit heures du matin en ce samedi 19 octobre. Café et beignets en cuisson, ces jeunes du village, hospitaliers et accueillants, vont ravitailler cette nourriture aux populations éprouvées. Ils sont prompts à expliquer les ravages des eaux pluviales et le quotidien-cauchemar que vivent les populations depuis le 12 octobre. Cette rupture dans leur vie, due à la crue ou encore au lâcher d’eau du barrage, n’entache en rien la gentillesse de ces gens qui, avec sourires et commerces agréables, acceptent la « volonté divine ».
Pour le voyageur, le marathon doit se poursuivre pour arriver au village. Avec les eaux qui le ceinturent, lui donnant un caractère insulaire depuis, il faut attendre une pirogue. « L’eau a reculé. Elle arrivait à plus de 50 mètres au-delà de son emplacement actuel et son niveau a beaucoup baissé », rassure Salif Ndiaye, vice-président de l’Amicale des jeunes. Lui et ses camarades pousseront la petite pirogue avec leurs vigoureux bras pour un élan, avant qu’un autre, établi à l’arrière, pagaie. L’embarcation, très petite, tangue parfois à gauche, parfois à droite. Elle prend de l’eau qu’un passager essaie d’écoper. Elle vogue également au gré du courant, atteignant la destination au bout d’une dizaine de minutes.
De nombreuses maisons sont encore sous les eaux, même avec le retrait ou la diminution de celles-ci. Dans d’autres concessions, on voit que les stigmates sont encore visibles. Des familles entières ont été relogées dans l’école du village. D’autres squattent, dans la promiscuité, les terrasses et maisons d’autres habitants moins sinistrés. L’absence de règles d’hygiène constitue également une préoccupation. Des toits effondrés, des habitats tombés. Les populations se désolent de la perte de vivres, de marchandises de certains commerçants. Un dépôt de ciment a été perdu, selon un autre jeune.
La furie des eaux n’a épargné que le souffle des humains qui ont pris leur mal en patience. Le village, adossé au fleuve sur une façade élevée, a résisté à l’envahissement. Mais, les eaux du fleuve ont contourné ce bourg traditionnel pour le prendre en otage, déversant leur furie dans tout le village. Seule a résisté la chaine de solidarité des populations qui ont organisé les secours avant ceux de l’État. La forte diaspora, établie principalement en France, a « énormément aidé avec les ressortissants qui sont à l’intérieur du village et du pays ».
La visite du préfet de Bakel a été accompagnée d’une remise symbolique de vivres. Le sourire qui n’a jamais quitté les populations s’est élargi avec le retour du réseau téléphonique qui les relie, en partie, au reste du monde depuis le vendredi 18 octobre. Cela, en attendant le retour de l’électricité qui avait été coupée eu égard au fait qu’elle ne « fait pas bon ménage avec l’eau ». Question de sécurité. À Yaféra, mais aussi dans les contrées voisines d’Aroundou, Ballou, Golmy, Kougha, c’est un moindre mal en attendant le retour de jours meilleurs.
L’URGENCE DE L’APRÈS-INONDATIONS
Le chef du village appelle l’État à l’aide
Par son âge, il est une « bibliothèque ». Par son titre, il incarne l’autorité dans le village. Un chef charismatique. Entouré de ses notables dans la vaste cour de sa maison, Hamidou Sada Timéra, 86 ans, voix de stentor, yeux masqués par des lunettes noires, est le patriarche du village de Yaféra pour lequel il continue de se mobiliser. En bon leader, il préfère parler de « demain ». De l’après-inondation. « Une année de travail, de mobilisation et de reconstruction nous attend. Le plus grand problème viendra après le retrait des eaux », explique-t-il. La mobilisation à venir appelle, selon lui, à un « recensement exhaustif de tous les bâtiments tombés, mais aussi à évacuer les populations relogées dans des écoles, afin que les cours puissent reprendre ». Pour lui, il est « impératif de se pencher sur les maisons envahies pour voir si elles pourront tenir ou pas après le retrait des eaux ».
Hamidou Sada Timéra appelle aussi à un « appui conséquent et consistant de l’État du Sénégal puisque le calvaire, dit-il, c’est ici ». « Nous attendons beaucoup des autres pour la reconstruction, particulièrement de l’État du Sénégal. Nous avons eu, dès le départ, l’appui des parents et amis. La population s’est bien débrouillée pour faire nourrir et abriter tous les sinistrés », renchérit le chef du village.
L’autre défi du village est également de reprendre les activités agricoles. De nombreux champs ont été envahis par les eaux et des cultures décimées. Il faudra trouver, à l’avenir, des semences.
Cette contrée de plus de 2100 âmes et 110 ménages veut également documenter les dégâts avec un décompte total des sinistres et du sinistre. Surpris par les inondations, le chef Timéra explique qu’il n’en a « jamais vu d’une telle ampleur depuis 1955 », année durant laquelle il a assisté à des inondations. Dans ce village millénaire, explique-t-il, les populations ont toujours vécu en harmonie. L’agriculture, l’élevage et la pêche ont toujours été les activités dominantes.
Immersion chez les familles sinistrées
Les conditions de vie des familles sinistrées de Yaféra sont extrêmement précaires. Logées à l’école élémentaire Sada Ciré Timera, elles doivent faire face à de nombreux défis, notamment le manque de nourriture et la promiscuité. Dans ce contexte, ces victimes appellent à un soutien urgent de l’État pour surmonter cette épreuve difficile.
L’inquiétude et la tristesse dominent chez les sinistrés de Yaféra, un village situé dans la commune de Ballou, département de Bakel. Cette localité qui compte plus de 2000 habitants a été gravement touchée par la crue exceptionnelle du fleuve Sénégal, provoquant des conséquences dévastatrices. De nombreuses familles ont été contraintes de fuir leurs habitations, soit parce qu’elles ont été abandonnées, soit parce qu’elles ont été détruites par les inondations. À ce jour, 11 familles ont trouvé refuge à l’école élémentaire Sada Ciré Timera. En entrant dans cet établissement scolaire, le visiteur est rapidement submergé par l’émotion : l’atmosphère est morose et le décor témoigne de la misère et de la souffrance que vivent ces pères et mères de famille. Leur quotidien a été totalement bouleversé.
« Nos conditions de vie sont très difficiles, surtout que nous sommes arrivés presque les mains vides. La nuit du 12 octobre, notre maison a été envahie par les eaux, emportant tous nos vivres », raconte Aminta Doucouré, visiblement touchée. Elle poursuit : « Notre quotidien est rythmé par la souffrance. Il nous manque des choses essentielles, comme de la nourriture et l’eau ». Bien que ces sinistrés aient reçu une certaine aide, selon Mme Doucouré, il est évident que cela ne couvre pas tous leurs besoins. La promiscuité pose également un problème majeur. « Nos familles qui comptent plusieurs membres doivent s’entasser dans une seule salle de classe, sans compter les bagages », déplore cette quinquagénaire.
Haby Kanté, elle aussi réfugiée dans l’école, partage ses préoccupations : « Notre principal souci, c’est la nourriture. Nous avons vraiment besoin de riz, d’huile et d’eau. Notre magasin d’alimentation a été emporté par l’eau ». Fatigué par le poids des années, Boubou Baby, âgé de 84 ans, explique : « Notre maison était construite en banco. Quand l’eau a pénétré, notre habitat s’est effondré ». Sa femme, Aïssata Dicko, appuie son témoignage : « Il n’est pas facile de surmonter une épreuve aussi terrible, surtout si votre famille est démunie. En ce moment, nous avons du mal à nous nourrir correctement ». Ces familles touchées craignent de vivre des lendemains incertains, surtout que l’école a déjà ouvert ses portes et qu’il est impératif de libérer l’établissement pour permettre aux élèves de commencer leurs cours. Dès lors, la question qui se pose est celle-ci : où seront logés ces sinistrés ?
L’engagement de la jeunesse, une belle leçon de solidarité
La solidarité est une valeur profondément ancrée dans les cœurs des habitants de Yaféra. L’engagement des jeunes de ce village durant les inondations en est une preuve éclatante. En effet, ils ont mobilisé leurs maigres ressources pour venir en aide aux populations sinistrées.
Depuis le 12 octobre, les inondations causées par la crue exceptionnelle du fleuve Sénégal ont frappé Yaféra, causant des dégâts matériels considérables et plongeant les habitants dans le chaos. Face à cette tragédie, la jeunesse du village, via l’Amicale des jeunes de Yaféra (Ajy), s’est rapidement mobilisée pour apporter secours et assistance aux personnes dans le besoin. « Après avoir constaté l’ampleur des dégâts, les fils du village, disséminés à travers le monde, ont décidé de collecter des fonds pour soutenir les populations touchées », déclare Fousseynou Timera, président de l’Amicale. « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés pendant que notre village souffre. C’est notre devoir de venir en aide à nos proches », ajoute-t-il.
Face à la détresse de leur communauté, ces jeunes n’ont donc pas pu rester spectateurs. Selon cet étudiant en marketing-communication, ils ont même fait le voyage de Dakar à Yaféra uniquement pour apporter une assistance aux personnes touchées. Ils sont arrivés avec des denrées alimentaires et d’autres équipements pour soulager les sinistrés. Chaque jour, ces jeunes préparent des beignets qu’ils distribuent aux populations.
En outre, ils ont mis à la disposition du village un groupe électrogène, car l’électricité a été coupée pour des raisons de sécurité depuis l’inondation. Ce groupe permet aux habitants de recharger leurs téléphones et autres appareils essentiels.
Ce natif de Yaféra souligne l’élan de solidarité dont ont fait preuve les jeunes du village. « Dès qu’ils apprennent qu’une maison est inondée, ils se précipitent pour porter secours. Malgré leurs maigres ressources, ils posent des gestes significatifs, témoignant ainsi de leur attachement et de leur amour pour leur communauté ».
VÉHICULE DE L’ÉQUIPE DU « SOLEIL » EMBOURBÉ
12 tours d’horloge pour sortir du piège
La preuve par mille de l’enclavement et de l’inaccessibilité des villages de la commune de Ballou, envahis par les eaux de crue du fleuve Sénégal. Un embourbement de notre véhicule à moins de cinq kilomètres du village de Golmy où nous devrions nous rendre, le samedi 19 octobre, pour un reportage. Pendant 12 heures d’horloge, nous avons pu mesurer la force dévastatrice des eaux qui, combinées à l’absence d’ouvrages et de routes de qualité, peuvent compliquer la vie des populations. Partis de Yaféra, à une dizaine de kilomètres de là, l’équipe du « Soleil » a voulu envoyer un journaliste à Bakel pour couvrir l’arrivée du président de la République pendant qu’un autre ambitionnait de sillonner et de s’entretenir avec les populations de Golmy et Koughany voisins, elles-mêmes durement affectées par la crue. Un jeune de Yaféra nous dissuadera de refaire le grand tour en nous indiquant un itinéraire moins long. Il nous guidera à quelques encablures du village. À peine descendus, nous tombons sur un cours d’eau à l’allure d’un marigot. Le chauffeur, confiant en notre guide, ne pouvait imaginer l’endroit dangereux. Un coup de volant et deux autres manœuvres nous conduisaient dans un grand trou. Glissant, le véhicule, tout terrain, se penchait carrément à gauche, nous faisant craindre de tomber. Dans l’urgence, nous évacuâmes le véhicule et les bagages que nous pouvions emporter. Les deux roues gauches étaient dans une dépression. La boue glissante et mouvante les faisait s’enfoncer davantage. Une partie du moteur et le pont gisaient également au fond du cours d’eau. Le courant faisait déplacer l’eau d’est en ouest.
Un appel et nos hôtes de Yaféra se mobilisèrent comme un seul homme pour nous venir en aide. Le véhicule qui devait nous aider à nous tirer d’affaire est crevé. Sans roue de secours, il ne nous parviendra jamais. Les bras valides de quelques jeunes n’ont rien pu faire malgré nos immenses efforts.
Les minutes s’égrainaient et l’arrivée d’un minicar rempli de jeunes suscitait de l’espoir. Plus d’une heure de tractions pour le même constat amer : le véhicule refusait de bouger. La gentillesse et la fougue des jeunes n’auront pas raison de la force de la nature qui retenait prisonnier notre voiture. Nous envisageâmes toutes les hypothèses pour nous en sortir. Un contact de Bakel nous mettait en rapport avec le chauffeur d’un tracteur. Ce dernier mettra près de trois heures pour nous parvenir à 21 heures, sous la clarté de la lune et un ciel très étoilé. Les choses ne furent pas faciles et il aura fallu plus de deux heures et des initiatives pour sortir du bourbier. Une journée de perdue. Des leçons apprises.
BAKEL SOUS LES EAUX
Bassirou Diomaye Faye apporte sa solidarité aux victimes
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a visité, samedi 19 octobre, les zones touchées par les récentes inondations dans la région de Bakel. Au total, 55 600 personnes ont été impactées le long du fleuve, de Kidira à Podor en passant par Matam et Bakel. Grâce à l’engagement du gouvernement, des actions coordonnées entre différents ministères ont permis d’apporter un soutien essentiel aux sinistrés. Des dotations en eau, en médicaments et en moustiquaires ainsi que des tentes et autres produits ont été fournis pour répondre aux besoins immédiats des victimes.
Le chef de l’État, en visite sur place, a voulu aller au-delà d’un simple survol de la région. À son arrivée, il s’est rendu directement sur l’un des sites de recasement où résident les populations des villages de Golmy et de Koughané, situés à neuf kilomètres de Bakel. Vingt-deux familles éprouvées ont exprimé leur soulagement suite à la visite du Président. Reconnaissantes, elles l’ont remercié, témoignant de la solidarité et de l’engagement de l’État envers les victimes.
« Je suis ici, à Bakel, pour exprimer ma solidarité personnelle, la solidarité du gouvernement et celle de la Nation dans son ensemble. Nous pensons à vous et nous agissons pour vous apporter le confort nécessaire », déclare le chef de l’État. Il a souligné la difficulté de la situation tout en saluant la réactivité des autorités ministérielles, notamment le ministre de l’Intérieur et le ministre de la Famille et de la Solidarité qui se sont mobilisés rapidement dans la région. Bassirou Diomaye Faye a aussi évoqué le rôle des forces de défense et de sécurité qui ont réussi à établir, en un temps record, un hôpital militaire de niveau 1. Le président de la République reconnaît que la situation demeure complexe, « mais des efforts notables sont déployés pour répondre aux besoins des familles touchées ». Selon lui, les sinistrés qui souhaitaient être hébergés ont reçu assistance, tandis que d’autres ont choisi de rester dans leurs maisons malgré les conditions difficiles. « Des kits solaires sont également attendus pour améliorer les conditions de vie des sinistrés. Nous devons envisager un plan d’atténuation qui puisse apporter des solutions définitives à la situation que ces populations rencontrent », a ajouté le chef de l’État.
Au-delà des actions immédiates, cette visite a été marquée par un moment poignant : un sinistré a décidé de baptiser son fils Bassirou Diomaye Faye, symbolisant ainsi la reconnaissance de la population. Ce geste, fort en symbole, illustre l’espoir et la gratitude des sinistrés qui voient en l’engagement de l’État une lueur d’espoir en ces temps difficiles.
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Des mesures d’urgence face à une situation humanitaire inédite
À la date du 18 octobre 2024, plus de 44 sites dans la région de Matam et 51 villages dans celle de Saint-Louis ont été inondés, affectant environ 55 600 personnes et submergeant 1002 hectares de terres agricoles. Les départements de Tambacounda et de Bakel ont été aussi gravement touchés. En réponse à cette situation d’urgence, le gouvernement a débloqué huit milliards de FCfa pour des mesures d’assistance immédiate. Le ministère de l’Intérieur, en collaboration avec les forces armées et d’autres départements, a coordonné les secours, incluant l’acheminement de 500 tonnes de vivres, de tentes et d’autres biens essentiels.
À Bakel, le gouvernement a distribué 150 tonnes de riz et un million de litres d’eau potable. Un hôpital militaire a également été déployé pour fournir des consultations médicales gratuites ainsi que des patrouilles pour sécuriser les zones de relogement. Le gouvernement prévoit aussi des actions durables, telles que la construction d’infrastructures résilientes et la reconstruction des ponts endommagés. Le président Bassirou Diomaye Faye, en visite à Bakel, a appelé à la solidarité nationale et souligné l’engagement du gouvernement à s’adapter aux besoins émergents pour assurer une protection à long terme contre les catastrophes futures.
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CRUE EXCEPTIONNELLE DU FLEUVE SÉNÉGAL
L’Omvs appelle à la mobilisation
Alors que les eaux du fleuve Sénégal ont atteint des niveaux alarmants en raison de pluies torrentielles, l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) a décidé d’activer un plan d’alerte de vigilance orange. Cette décision fait suite à des prévisions annonçant des débits historiques, mettant ainsi en évidence un risque accru d’inondations dans plusieurs localités riveraines.
Dans son communiqué n° 14, daté du 19 octobre 2024, l’Organisation souligne que les débits sur les principaux affluents du fleuve –le Bakoye, la Falémé et le Bafing– atteignent des niveaux alarmants. Pour le 20 octobre, les prévisions indiquent des débits de 712 m³/s sur le Bakoye (station d’Oualia), 2000 m³/s sur la Falémé (station de Gourbassi) et 69 m³/s sur le Bafing (station de Manantali). Cette dernière station affiche un niveau d’eau à 208,24 m, illustrant l’urgence de la situation.
Les zones les plus menacées incluent plusieurs localités le long du fleuve Sénégal. Kayes, au Mali, connaît une hausse continue des débits, tout comme certaines régions du Sénégal et de la Mauritanie. Les villes de Dagana, Podor, Jdeu El Mouhguen et Bogué sont particulièrement vulnérables et les autorités locales se mobilisent activement pour garantir la sécurité des populations. Bien que certaines parties du haut bassin commencent à se stabiliser avec la diminution des précipitations, le moyen bassin et la vallée demeurent préoccupants avec des niveaux d’eau qui restent élevés. L’Omvs appelle donc à une vigilance soutenue dans ces zones où les risques d’inondation persistent.
Pour anticiper et limiter les dégâts liés à ces inondations, l’Omvs a mis en place un plan d’alerte couvrant l’ensemble du bassin du fleuve Sénégal.