Ouvert, hier, à la Galerie nationale d’Art, à Dakar, en présence du ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, le 12e Salon national des Arts visuels place la création contemporaine sénégalaise sous le signe du renouveau : « Regards nouveaux-Yeesal Gis-Gis ». Entre audace des jeunes artistes, voix féminines mises à l’honneur et thématiques d’actualité comme l’intelligence artificielle ou l’environnement, cette édition explore les mutations esthétiques, sociales et culturelles du pays.
La 12e édition du Salon national des Arts visuels a officiellement ouvert ses portes, hier, à la Galerie nationale d’Art, en présence du ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture.
Dans son discours, Khady Diène Gaye a salué la vitalité de la scène artistique sénégalaise et réaffirmé l’engagement de l’État à soutenir la culture comme levier de développement, d’unité nationale et d’innovation.
Initiée par l’État du Sénégal en 1973, cette manifestation culturelle majeure est devenue une véritable plateforme d’expression pour les artistes plasticiens du pays. Le thème de cette édition, « Regards nouveaux/Yeesaal Gis-Gis », donne le ton. Il consiste à ouvrir la voie à une génération d’artistes audacieux et ancrés dans leur temps.
Le ministre a notamment mis en lumière la forte participation des jeunes créateurs, qui expriment par leurs œuvres des questionnements profonds sur l’avenir, la mémoire, la technologie ou encore l’identité. « Leurs propositions artistiques traduisent déjà une volonté de penser le monde dans sa complexité », a-t-elle souligné, saluant une jeunesse créative qui, à travers l’art, devient actrice du changement. L’un des points marquants de cette édition est la présence renforcée des femmes artistes. Une exposition leur est dédiée, en écho à l’Année de la Femme africaine.
Présence féminine
Pour le ministre, cette reconnaissance est essentielle : « Les femmes y apparaissent à la fois comme créatrices de sens, gardiennes de mémoire, penseuses de la modernité, actrices du changement. » Ce choix s’inscrit, selon elle, dans une volonté d’inclusion et de valorisation de toutes les voix de la société sénégalaise. Cette 12e édition se distingue également par sa représentativité territoriale. Des artistes issus de 12 des 14 régions du pays y participent, témoignant d’un ancrage national fort et d’une politique culturelle résolument équitable. Parmi les grandes thématiques abordées, l’intelligence artificielle, la crise environnementale et la modernisation de l’agriculture occupent une place importante.
Khady Diène Gaye a rappelé les trois priorités majeures de la politique culturelle nationale : le développement de l’économie culturelle, la transition numérique et la décentralisation de l’action culturelle. À l’en croire, ces axes visent à renforcer les chaînes de valeur du secteur, professionnaliser les artistes et garantir un accès équitable à la culture, sur tout le territoire.
Une stratégie portée par le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, Premier Protecteur des Arts et des Lettres du Sénégal.
Elle a également affirmé que le Salon permet à l’État d’enrichir sa collection artistique nationale, contribuant à la préservation du patrimoine et à la promotion de la création contemporaine. Le ministre en charge de la Culture a appelé à protéger la liberté de création, menacée parfois par la censure ou l’indifférence : « Nous comptons sur vous pour que l’art continue de questionner le monde, de le déranger, de semer le chaos dans nos certitudes… que ceux qui veulent le censurer trouvent face à eux la meilleure réponse : un art plein de vie, de bruit et de pertinence. »
Adama NDIAYE