La 7ᵉ édition du « Gingembre littéraire » s’est ouverte, hier, à Saint-Louis. L’événement a réuni chercheurs, écrivains et décideurs afin d’explorer les liens entre changement climatique, migrations et souveraineté alimentaire.
SAINT-LOUIS – La ville de Saint-Louis accueille la 7ᵉ édition du « “Gingembre littéraire“ du Sénégal sur le Vivre-Ensemble », une initiative portée par la Bibliothèque universitaire, le Centre régional des œuvres universitaires de Saint-Louis (Crous), l’observatoire sénégalais de la migration (Osm), le Centre de recherche et de documentation du Sénégal (Crds) et le magazine panafricain Continent Premier. Les échanges portent sur le thème : « Changement climatique et migrations ».
Pour El Hadji Gorgui Wade Ndoye, directeur de Continent Premier et initiateur du « Gingembre » littéraire, cette orientation s’imposait d’elle-même. « La 7e édition ne pouvait pas ne pas prendre en charge la question des migrations sous le prisme du changement climatique », a-t-il souligné. Aux yeux de M. Ndoye, le changement climatique, ce n’est plus une menace lointaine. « Comme le dit si bien le président de notre comité scientifique, le professeur Ali Tandian, c’est une réalité qui est là », a-t-il ajouté.
Le choix de Saint-Louis est hautement symbolique. Entre fleuve et océan, la ville, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, est aujourd’hui l’un des territoires les plus exposés à l’érosion côtière, aux inondations et à la salinisation des sols. « Saint-Louis constitue aujourd’hui l’un des points les plus menacés », a rappelé El Hadji Gorgui Wade Ndoye. Il souligne également l’alarmisme de certains médias étrangers. « Hier encore, en France, on disait que Saint-Louis risque d’être effacée de la face du monde. Nous voudrions dire au monde que ce n’est pas le cœur qui parle. Le Sénégal restera éternel, quelles que soient les réalités. Mais dire cela implique de s’engager dans la réflexion, plus que jamais », a déclaré l’initiateur du Gingembre littéraire. Selon lui, les gouvernements doivent impérativement intégrer les recommandations des experts.
Le professeur Moussa Sow, enseignant-chercheur en langues étrangères appliquées et en géopolitique africaine à l’Université Gaston-Berger de Saint-Louis et l’un des panélistes, a insisté sur l’importance du thème. Son intervention s’est concentrée sur les populations pastorales, particulièrement vulnérables aux bouleversements environnementaux La question migratoire au Sénégal, a-t-il indiqué, exige une vision globale et renouvelée.
Jeanne SAGNA (Correspondante)

