Le dramaturge sud-africain Athol Fugard, dont l’essentiel de l’œuvre a été écrit sous le régime raciste de l’apartheid, est décédé samedi à l’âge de 92 ans, a annoncé dimanche la ville du Cap dans un communiqué.
La mairie a présenté ses condoléances à « tous ceux qui ont été touchés par son art », après le décès de ce « véritable patriote », un Sud-Africain blanc qui a aussi été comédien et metteur en scène, « réputé pour sa profonde contribution au théâtre et son opposition inébranlable à l’apartheid ».
Auteur de plus de 30 pièces en 70 ans, il avait mis en scène les injustices d’un système dont il a défié les tabous racistes, en faisant jouer Blancs et Noirs ensemble sur scène dès le début des années 1960.
Le comédien John Kani, voix rocailleuse familière des dernières superproductions Marvel ou Disney, s’est dit sur X « profondément attristé » par le décès de son ami Athol Fugard, auquel il s’était associé jeune.
Ensemble, ils ont défié les lois ségrégationnistes, se rencontrant en secret et organisant des répétitions dans des salles de classe ou des garages, pour éviter le harcèlement de la police.
« Son travail a permis de montrer l’inhumanité, l’injustice et la bêtise aveugle du système aux yeux du monde entier » écrivait en 2012 le quotidien britannique The Guardian à propos de cet « Afrikaner courageux, inflexible et obstiné ».
Il avait connu un regain de notoriété en 2006 lorsque le film « Mon nom est Tsotsi » (de Gavin Hood), inspiré d’une de ses nouvelles écrites en 1961, remporta l’Oscar du meilleur film étranger, une première pour une production sud-africaine.
Parmi ses nombreux prix, il a reçu en 2011 un Tony Award pour l’ensemble de sa carrière.
Présentée pour la première fois en 1969, « Boesman and Lena » figure parmi ses pièces les plus connues et raconte la vie difficile d’un couple. Elle sera adaptée au cinéma en 2000 par John Berry avec Danny Glover et Angela Bassett.
Le thème de la résistance est récurrent dans ses pièces les plus célèbres, notamment « Sizwe Banzi is Dead » et « The Island », co-écrites avec les dramaturges sud-africains John Kani et Winston Ntshona.
AFP