À la croisée des chemins entre tradition et innovation, Aïda Samb incarne l’essence même de la musique sénégalaise. Héritière du « xalam », elle magnifie cet instrument ancestral en le fusionnant avec des sons modernes, offrant au monde une expérience sonore qui traverse les âges. Avec une voix envoûtante et un timbre unique, elle transforme chaque chanson en un voyage. À travers son art, la chanteuse fait résonner l’histoire du Sénégal tout en traçant une nouvelle voie vers l’avenir de la musique africaine.
Le « xalam », ce fil sacré qui relie l’homme à l’invisible, murmure l’histoire du Sénégal. Dans sa musique, Aïda Samb est la voix qui fait résonner cet héritage avec une majesté rare. Dans ses chansons, il y a de la chaleur, de la profondeur, de la vie. Aïda ne se contente pas de chanter, elle vit sa musique. Elle ne se contente pas de mélodies, elle tisse des histoires. Aïda ne se contente pas de paroles, elle porte des messages universels. Dans chaque morceau, elle dévoile une part d’elle-même. Dans chaque parole, elle nous invite à la suivre. Dans chaque chanson, elle s’évade.
Aïda Samb, une professionnelle de la chanson, séduit par sa voix exceptionnelle. « Sa belle voix, c’est son instrument et elle maîtrise parfaitement les techniques vocales », témoigne Michael Soumah, expert musical, soulignant l’importance de la maîtrise vocale dans son art. Pour lui, il est essentiel de rappeler aux artistes musiciens qu’au-delà d’une belle voix, « il faut apprendre à chanter », un point qu’Aïda semble incarner pleinement par sa maîtrise des différentes techniques vocales.
Entre tradition et modernité
En ce qui concerne son style musical, poursuit l’animateur, Aïda Samba s’essaie à divers genres, allant au-delà de sa musique traditionnelle, où elle excelle, notamment avec le xalam. « On a pu la sentir se tourner vers l’Afrobeats, un autre domaine où elle a réussi à s’adapter tout en conservant l’essence de sa voix unique », ajoute M. Soumah. À l’en croire, la chanteuse peut s’adapter à tout style de musique et cela se vérifie aussi bien dans des genres modernes que dans des styles plus classiques.
Quant à la production musicale, il est évident qu’elle apporte une touche particulière à chaque arrangement. Ce timbre vocal, lorsqu’il est mélangé à des sons modernes, offre une richesse qui transforme chaque chanson en une expérience originale. « Ce timbre vocal, mélangé avec la musique moderne, donne l’originalité », insiste l’expert. Cela se reflète, d’après lui, particulièrement dans la manière dont la chanteuse parvient à fusionner l’Afrobeats originel avec des éléments contemporains, créant ainsi une musique qui résonne au-delà des frontières. Pourtant, comme l’évoque Senghor, il faut s’enraciner et s’ouvrir au monde », une philosophie que Aïda Samb semble appliquer à merveille, en offrant au public une musique nouvelle tout en honorant ses racines. Aïda Samb, petite-fille du légendaire et virtuose du « xalam » Samba Diabaré Samb, incarne un talent musical inné, façonné par un héritage prestigieux.
Héritière d’une tradition musicale ancestrale
Dès son enfance, elle prête sa voix aux rues de Mbacké où, en 2001, le comité pour la Scolarisation des filles (Scofi) l’engage pour sensibiliser les parents à inscrire leurs filles à l’école. Recommandée au directeur musical du label « Jololi », Kabou Guèye, par l’entremise d’un de ses oncles, elle signe avec ce dernier en 2004, tout en poursuivant son parcours académique à l’École des arts de Dakar.
Elle fait ses premières armes en tant que choriste aux côtés des plus grandes figures de la musique sénégalaise telles que le leader du Super Étoile, Youssou Ndour, Kiné Lam, Pape Diouf, Yoro Ndiaye et Abou Thioubalo. Sa notoriété prend un essor fulgurant lorsqu’elle intègre la formation « Fekke Ma Ci Boolé » de Youssou Ndour.
En 2009, elle lance son premier single, « What About Me ? », marquant ainsi le début de sa carrière solo. En effet, Aïda Samb, héritière d’une tradition musicale ancestrale, se distingue par une voix envoûtante et une présence scénique imposante, promettant un avenir éclatant dans l’univers musical. Mais c’est en 2012 avec « Sarabaa », son premier opus produit par Prince Arts, que l’alchimie opère.
Accompagnée d’instruments comme le « xalam », elle interprète des classiques de la musique sénégalaise. La scène la réclame. L’ovation des Kora Music Awards, où elle décroche le prix de la Meilleure artiste de musique traditionnelle d’Afrique de l’Ouest, cristallise son ascension. Ainsi, son timbre cristallin, tissé de lumière, enchante et emporte.
Le « xalam », un guide d’une expérience sonore unique
La chanteuse porte en elle l’essence même d’une musique qui transcende les âges. Le « mbalax», héritage d’un peuple, devient son souffle, sa signature. Issue d’une famille Gawlo, c’est aussi évident comme que le jour après la nuit que l’art circule dans ses veines (incompris). Aïda Samb n’a pas seulement hérité du « xalam », elle l’a fait sien, le modelant dans sa propre vision, où sa maîtrise du rythme et de la mélodie se forge. Le vent du succès souffle sur « Woyal Ma » (Ndlr : Chante pour moi), son second album, où la tradition se mêle à la sensualité du présent. Chaque note, chaque vibration, est une déclaration de maîtrise et de modernité. Dans son titre « Love », en featuring avec le chanteur Hakeem, Aïda transcende l’ancien pour embrasser l’avenir, une fusion parfaite entre l’élan du passé et la grâce du futur. Dans ses concerts, offrir un spectacle où la scène se fait théâtre de l’âme ; son leitmotiv. Ses mélodies, tendues entre l’ombre et la lumière, tracent des arcs entre les générations.
Musique sans frontière
Le « xalam », cette corde vibrante de l’histoire, et sa voix, incandescente, seront les guides d’une expérience sonore unique, où chaque note suspend le temps et chaque silence ouvre une brèche vers l’infini. Cependant, aujourd’hui, Aïda Samb, c’est l’art de l’équilibre entre tradition et innovation, entre le murmure des ancêtres et l’audace de la modernité. Elle incarne la relève, l’élégance d’une musique ancestrale portée vers les étoiles. Son nouveau single « Yow la », (Ndlr : C’est toi), une subtile alchimie entre l’héritage ancestral et la pulsation du monde moderne, sorti il y a trois semaines, est l’exemple le plus illustré pour mesurer l’évolution de sa musique qui navigue entre tradition et modernité. Dans la chanson, les rythmes et les mélodies, d’une profondeur mystique et authentique, ne changent pas. L’utilisation de percussions caractéristiques, de tonalités vibrantes et de chants ancestraux s’entrelacent habilement avec des arrangements modernes, où les influences de l’Afrobeats viennent parfaire cette fusion sonore. L’essence même de cette chanson d’amour, qui se veut universelle, réside dans l’émotion pure qu’elle transmet grâce à des nuances vocales précises et des arrangements soignés qui plongent l’auditeur et l’entraînent dans un tourbillon émotionnel. À travers ce single, l’artiste nous dévoile un art musical qui ne se contente pas de revendiquer une identité, mais qui réinvente et redéfinit sans cesse les contours d’une musique sans frontière.
Adama NDIAYE