La Direction des archives du Sénégal (Das), le Conseil international des archives (Ica) et l’École de bibliothécaires, archivistes et documentalistes (Ebad) organisent un atelier régional de formation sur le thème « Penser le numérique en archivistique ». Cette rencontre se déroule du 17 au 20 novembre 2025.
L’archivage numérique en Afrique francophone s’impose désormais comme une priorité stratégique. L’ouverture, hier, à Dakar, de l’atelier régional « Penser le numérique en archivistique » et visant à renforcer les compétences techniques et stratégiques indispensables à la transformation numérique des systèmes archivistiques du continent, en a apporté une nouvelle confirmation.
Organisée du 17 au 20 novembre 2025, cette rencontre est portée par la Direction des archives du Sénégal (Das), le Conseil international des archives (Ica) et l’École de bibliothécaires, archivistes et documentalistes (Ebad). Il réunit des professionnels venus d’Algérie, du Bénin, du Burkina Faso, du Burundi, du Cameroun, de la Rdc, de la Côte d’Ivoire, du Gabon, du Mali, du Maroc, du Niger, du Tchad, de la Tunisie et du Sénégal. Présidant la cérémonie d’ouverture, en présence du directeur des archives nationales, Mohamed Lat Sack Diop, le secrétaire général adjoint du gouvernement, Abdoulaye Faye, a rappelé l’urgence de cette transition pour les administrations africaines. Selon lui, les archives constituent un patrimoine inestimable, car elles sont la mémoire d’une nation, d’un pays et d’un peuple. Dès lors, a-t-il insisté, leur préservation ne peut plus se limiter aux méthodes traditionnelles : « Cette préservation passe aujourd’hui par la digitalisation et la numérisation ». Pour lui, cette évolution est d’autant plus cruciale que les archives jouent un rôle déterminant dans la transparence administrative. Elles permettent, a affirmé le représentant du gouvernement, de se souvenir, de comprendre et de communiquer, tout en garantissant la traçabilité nécessaire à la bonne gouvernance. Le numérique devient ainsi un levier stratégique pour rendre l’information plus accessible, valoriser les fonds documentaires et sécuriser le patrimoine historique.
Task force gouvernementale
Dans ce sillage, pour accompagner cette mutation, plusieurs initiatives structurantes ont été lancées au Sénégal.
M. Faye a rappelé la création d’une task force gouvernementale dédiée à la digitalisation des services, incluant la gestion du courrier, la publication du Journal officiel et la modernisation des archives. À cela s’ajoute un comité interministériel chargé d’élaborer la stratégie nationale de gestion des archives. Des dispositifs qui s’inscrivent pleinement, de son point de vue, dans le « New Deal technologique » et la Vision 2050 du Sénégal, orientés vers l’émergence d’un capital humain qualifié. L’atelier de Dakar se veut ainsi une plateforme où les professionnels francophones peuvent mutualiser leurs expériences, identifier des solutions communes et bâtir un réseau solide. « Cet atelier doit marquer une étape clé dans la matérialisation de notre volonté de renforcer le capital humain », a déclaré Abdoulaye Faye, en encourageant les participants à faire de ces trois jours des moments intenses d’échanges fructueux, de partage de bonnes expériences et de solutions novatrices.
Adama NDIAYE

