Eljah Rasta, Matar Fall à l’état civil, est un musicien, auteur, compositeur. Ce natif de Pikine évolue dans le reggae. Sa passion pour la musique lui a permis de voyager un peu partout à travers le monde. Aujourd’hui, il prépare activement la sortie de son premier album, « Divine light » ou « Lumière divine ».
RUFISQUE – Elijah Rasta a emprunté un chemin particulier pour atterrir dans l’univers du reggae. L’enfant de Pikine, passionné de musique qui a fait ses humanités à Rufisque, qui l’a vu grandir, s’est d’abord initié au rap au début de sa carrière musicale, au milieu des années 90. Comme beaucoup de jeunes de son âge à l’époque, Elijah Rasta fera ses pas dans le hip-hop jusqu’en 2000, avant de transiter vers le reggae.
Entre le rap et le reggae, il n’y a qu’un pas à franchir, et Eljah l’a fait. Cette musique qu’il aime tant lui a permis de sillonner toute l’Afrique avec son groupe musical avant de s’exporter vers le « vieux continent ». L’artiste se rappelle encore avoir pris part au mémorial dédié à la star du reggae Lucke Dube, en 2006, en Afrique du Sud, avant de parcourir la France, l’Italie, l’Angleterre… « J’ai beaucoup voyagé à travers le monde, notamment en Afrique, grâce à cette musique que j’affectionne énormément : le reggae », se réjouit-il. Parmi ses pérégrinations, l’artiste fut surtout marqué par celle effectuée au pays de Nelson Mandela. « Mon voyage en Afrique du Sud à l’occasion du mémorial dédié à la star internationale du reggae Lucke Dube, en septembre 2006, m’a beaucoup marqué. Il y avait toutes les stars planétaires pour rendre hommage à celui qui aura été l’un des précurseurs du reggae en Afrique, mort tragiquement », se remémore-t-il sur un air nostalgique. Jusqu’à présent, il garde ce souvenir enfoui dans son cerveau.
Le quotidien des Sénégalais au centre de ses thématiques
Deux ans après, l’artiste s’envole pour l’Europe. 2008, c’était son premier voyage en Hexagone à l’occasion du festival d’Avignon en France. « J’étais invité au festival d’Avignon qui se tenait le 19 mars 2008. J’ai eu l’opportunité de jouer avec le producteur camerounais Guillaume Bell, aux côtés de Didier Awadi et tant d’autres artistes avec qui j’ai continué la collaboration sur scène », raconte-t-il. L’artiste narre que ce jour-là, il fallait se mettre, très vite, en selle un groupe musical qui était composé d’instrumentalistes camerounais pour m’accompagner sur scène (incompréhensible). « Nous avions répété pendant une semaine avant d’entamer le festival, qui fut une réussite totale », a expliqué ce titulaire d’un master en anglais à l’université d’Oxford en Angleterre. Durant son séjour en Europe, Elijah Rasta a presté dans des soirées dansantes, des discothèques et restaurants. Chaque artiste se distingue par la thématique qu’il utilise dans la composition de ces morceaux. Pour Eljah Rasta, les thèmes favoris de ses chansons épousent l’actualité, notamment le vécu au quotidien des populations sénégalaises. Il a cette aisance de chanter en anglais. « C’est impressionnant et fascinant de voir un Sénégalais chanter en anglais, manier couramment cette langue et fréquenter des Jamaïcains », relève l’artiste.
Malgré tout ce parcours musical, Eljah Rasta ne compte pas, pour le moment, un album à son actif. « Nous enchaînions les concerts et festivals de musique, ce qui nous a empêché de sortir un album », explique-t-il. Présentement, l’artiste prépare son premier album avec son groupe Eljah Natty and Motions-band. Il a déjà choisi le titre de l’opus « Divine light », qui veut dire la « Lumière divine ». « Nous y travaillons activement et ce sera très bientôt dans les bacs », promet le Rufisquois d’adoption.
En attendant la sortie prochaine de son premier opus, les fanatiques du son pur et roots peuvent apprécier plusieurs des clips, tournés entre Toubab Jalaw et Rufisque, mais aussi, sur scène en live lors des différents concerts en Afrique et en Europe, de l’enfant de Pikine.
Mohamed DIENE (correspondant)