Le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, en collaboration avec le Programme Unesco-Aschberg, a lancé, hier à Dakar, un atelier national de deux jours. L’objectif est de vulgariser la loi n° 2021-09 sur le statut de l’artiste et des professionnels de la culture (Saproc) et de former une centaine de relais qualifiés issus des 14 régions du pays.
Khady Diène Gaye, ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, a ouvert, hier, à Dakar, un atelier national de vulgarisation de la loi sur le statut de l’artiste et des professionnels de la culture (Saproc). Organisée en partenariat avec le Programme Unesco-Aschberg, cette rencontre de deux jours (15 et 16 juillet) ambitionne de faciliter l’appropriation des dispositions de la loi n° 2021-09 du 20 février 2021, à travers une formation ciblée et inclusive. Il s’agit de présenter de manière les principes fondamentaux de ce texte législatif, les projets de textes d’application, les dispositifs de protection sociale disponibles pour les artistes et travailleurs culturels, ainsi que les obligations qui en découlent. Le but est aussi de constituer un noyau solide d’acteurs relais, capables de diffuser efficacement l’information au sein de leurs communautés artistiques et dans leurs zones géographiques respectives.
L’atelier réunit ainsi 100 participants, sélectionnés selon des critères mêlant compétence professionnelle, expérience dans l’animation culturelle et engagement à jouer un rôle de relais. Ils sont répartis comme suit : 39 issus des 13 régions, 39 autres de la région de Dakar et sa banlieue (artistes, techniciens, managers, producteurs, responsables d’associations et structures culturelles), 14 directeurs de centres culturels régionaux et 8 cadres de la Direction des Arts.
Transformation du secteur
Une attention particulière a été portée à la parité et à l’inclusion. Au moins 30 % des participants sont des femmes et des efforts ont été faits pour intégrer des personnes en situation de handicap, dans une logique d’équité et de justice sociale.En présidant la cérémonie d’ouverture, le ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a salué l’adoption de la loi Saproc, la qualifiant de « moment historique » dans le processus de structuration du secteur culturel sénégalais. Khady Diène Gaye a exprimé la volonté ferme de l’État de faire de la culture un véritable levier de développement économique et social, avant d’assurer que tous les efforts nécessaires seront déployés pour le suivi et la mise en œuvre effective de cette loi.
Prenant la parole au nom du directeur du bureau régional de l’Unesco à Dakar, Dimitri Sanga, la conseillère régionale pour la culture en Afrique de l’Ouest, Adèle Nibona, a salué cette initiative qu’elle considère comme un signal fort de l’engagement des autorités sénégalaises. Poursuivant, elle a rappelé que le statut de l’artiste ne relève pas seulement du juridique, mais touche aux notions de justice et de dignité humaine. Elle a renouvelé l’accompagnement constant de l’Unesco aux côtés des autorités.
Adoptée en février 2021, la loi Saproc représente une avancée majeure pour la reconnaissance des droits économiques, sociaux et professionnels des artistes et autres travailleurs culturels. Cependant, sa mise en œuvre effective reste tributaire d’une large appropriation par les premiers concernés. C’est tout le sens de cet atelier, qui entend créer une dynamique de diffusion à grande échelle, durable et inclusive.
En clôture, des plans d’action décentralisés seront co-construits avec les participants pour assurer un relais efficace dans toutes les régions. Par cette initiative, le ministère met les professionnels de la culture au cœur de la transformation du secteur.
Adama NDIAYE