Le cosplay est devenu une seconde peau chez Ramatoulaye Sadio. Devenue cosplayeuse à ses temps libres, cette étudiante profite de sa passion pour faire vivre ses rêves.
Son art a presque quelque chose de kafkaïen. Ramatoulaye Sadio, Queen Ramzy sur les réseaux sociaux, sait incarner ses personnages à merveille, on dirait presque qu’elle est née pour ça tant le rendu frise la perfection. Naturellement souriante, l’étudiante en master en ingénierie logicielle adore se déguiser par passion. « Étant une grande passionnée d’animes, comme pour les autres otaku d’ailleurs, nous avons souvent envie de donner vie à ces personnages ou de les voir dans la vraie vie, et le cosplay, pour moi, c’est un moyen d’y parvenir », confie-t-elle.
Cependant, Ramatoulaye avoue, presque avec culpabilité, que cette passion a vu le jour sur un caprice. En effet, lors d’un de ses anniversaires il y a quelques années, elle devait faire un shooting sur un thème déterminé en fonction de ce qu’elle aimait. C’est ainsi que sa cousine Aïcha l’a aidée, et c’est de là que remonte ce qui est devenu aujourd’hui sa seconde nature.
Les mangas et animes, la référence
Certes, les cosplays ne concernent pas seulement les mangas, mais Queen Ramzy est obnubilée par cet univers japonais, étant une grande fan de ces œuvres venues du pays du Soleil-Levant. De ce fait, la jeune femme s’inspire des personnages d’animes. Derrière ce choix se cache un vœu secret. « C’est un moyen pour donner vie aux personnages que j’aime, d’être proche de leurs univers et de me sentir connectée au personnage. Et c’est même ce qui m’a poussée à apprendre le japonais », admet-elle, déterminée.
Ainsi, en choisissant ses personnages à incarner, Queen Ramzy essaie d’abord de voir en fonction de son budget, mais aussi de ses affinités en termes d’animes et de rôles. D’ailleurs, celle qui fait du cosplay depuis 2022 maintenant, a bien évidemment quelques accoutrements qui lui ont plu plus que d’autres. « Ah c’est assez compliqué de n’en choisir qu’un, mais disons Akaza, la 3ᵉ lune démoniaque de l’anime Kimetsu no Yaiba (Demon Slayer) », avoue Ramatoulaye.
L’argent, le nerf du cosplay
Cependant, il faut dire que le cosplay n’est pas accessible à toutes les bourses. Les matériaux, le maquillage, les accessoires peuvent parfois coûter un bras. Mais Queen Ramzy a une astuce pour contourner tout ça et amortir le choc. Elle use d’ingéniosité. « Vu que je n’achète pas directement les cosplays la plupart du temps parce que c’est assez cher, les dépenses varient un peu en fonction du personnage, en partant de la coiffure, des accessoires, l’achat du tissu et la confection des tenues. Pour le moment, si on se base sur tous les cosplays que j’ai faits, je dirais entre 10 000 et 30 000 francs CFA maximum. »
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Faire fi du regard des autres
Dans un Sénégal où le cosplay n’est pas encore très reconnu, il peut être difficile de s’y adonner. Sortir dans la rue déguisée en personnage de fiction peut donc être difficile à supporter, surtout le regard des autres. Néanmoins, cela n’arrête pas notre cosplayeuse.
« Oui, c’est assez pesant parfois, mais ce qui m’a le plus aidée, je crois, c’est le fait d’avoir fait du théâtre et d’être habituée à la scène, car je voulais vraiment devenir une grande actrice. Oui, on m’a souvent traitée de bizarre, mais honnêtement ça ne m’a jamais affectée. Je suis une otaku, je serai toujours bizarre pour les autres, et je fais ce que j’aime, donc je n’accorde pas vraiment d’importance à ces critiques. »
Après tout, Gol D. Roger, le Roi des Pirates dans One Piece, a dit un jour : « La passion et les rêves sont comme le temps, rien ne peut les arrêter, et il en sera ainsi tant qu’il y aura des hommes prêts à donner un sens au mot ‘‘LIBERTÉ’’ ». Alors, avec ce mot en bandoulière, Queen Ramzy laisse libre cours à sa passion, et vit son rêve : donner vie à ses personnages favoris.
Oumar Boubacar NDONGO
