L’étudiant El Hadji Mamadou Mbaye tient un attachement viscéral au slam. Ce jeune artiste a écourté ses études de Lettres modernes au profit des arts et de la culture. Il ambitionne de remporter des trophées internationaux, malgré les difficultés liées aux financements de ses projets.
DIOURBEL – El Hadji Mamadou Mbaye, alias Malcolm X, étudiant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), est un slameur dynamique et ambitieux. Natif de Diourbel, il a réussi une ascension fulgurante dans le slam. L’artiste de vingt-six ans s’est illustré dans les compétitions sénégalaises, en moins de cinq ans, en disputant plusieurs finales. Il est encore finaliste de Citizen Mic, du mouvement « Y en a Marre », prévu en décembre 2025. Il a été, en 2023, finaliste du Grand prix Sidy Lamine Niasse. Après son expérience nationale, El Hadji Mamadou Mbaye veut marquer les empreintes de son talent artistique hors du Sénégal. Il fait partie des artistes qui vont prendre part à la 5e édition de la finale du Concours Jeune Littéraire, organisée par Africa Young Ambassador Association (Ayaa), le samedi 29 novembre 2025 à Ouagadougou (Burkina Faso).
Le jeune slameur de Diourbel effectue sa première sortie internationale, qui ne constitue aucune limite pour lui. Il ambitionne de remporter la compétition. « Je veux être le champion du concours, amener le trophée au Sénégal et monter aux jeunes qu’on peut aller plus loin en Afrique et dans le monde », a-t-il décliné. El Hadji Mamadou Mbaye porte également le nom Malcolm X dans le monde artistique. Le jeune slameur a pris goût au slam en 2018, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du musée des civilisations africaines de Dakar. Il a été séduit par la prestation de l’ancien champion sénégalais et africain de slam, le défunt Al Faruq (Abdourahmane Dabo). Selon lui, ce dernier est devenu son inspirateur et son idole.
« Après avoir suivi ses prestations, j’ai senti que je pouvais faire comme lui parce que je n’avais pas de problème d’expression orale. J’avais également l’avantage de faire des publications écrites sur Facebook », ajoute-t-il. El hadj Mamadou Mbaye a commencé à monter sur scène en 2020. Il a fait son baptême du feu à Diourbel, en faisant une prestation spontanée lors d’un concours régional des scénaristes. Après cette première étape, El Hadji Mamadou Mbaye reçoit des encouragements de ses amis et proches. Des acteurs culturels de la commune de Diourbel l’ont ensuite invité à intégrer le Centre culturel régional pour combler le déficit de slameurs à Diourbel. Galvanisé par ses soutiens, l’ancien élève du Lycée d’enseignement général (Leg) de Diourbel décide de créer un collectif de slam en 2021, afin de capter les jeunes intéressés par cet art. La naissance de cette association permettra à Hadji Mamadou Mbaye et son équipe d’organiser le festival régional « Kaay Slam » en 2023, avant d’en faire un festival national à partir de 2024.
Le collectif « Kaay Slam » a notamment permis à son initiateur de sortir des talents comme Seydi Slam de Mbacké. Ce dernier est le champion du Sénégal de slam en titre. Il doit représenter le Sénégal au championnat d’Afrique, à partir du 1er décembre 2025, en Guinée. La montée en puissance de Seydi Slam fait partie de ses fiertés. En dehors de la culture, Hadji Mamadou Mbaye évolue dans le secteur de l’activisme et de la société civile. Il est membre de la cellule communication du mouvement Africa First de l’Ucad. Sa carrière de slameur n’a pas impacté ses études. L’ancien élève du collège d’enseignement moyen (Cem) annexe Lycée technique Ahmadou Bamba (Ltab), est titulaire d’un baccalauréat de la série L2 (2020).
Il est actuellement étudiant, en Licence, à l’Institut des sciences de l’art et de la culture (Isac) de l’Ucad. M. Mbaye a rejoint cette école de formation publique en 2022, où il a été sélectionné à la suite d’un appel à candidatures après avoir écourté ses études au département de Lettres modernes de la Faculté des Lettres et Sciences humaines (Flsh) de l’Ucad. Hadji Mamadou Mbaye, né le 11 avril 1999 à Diourbel, allie les études au commerce.
Il s’active dans la vente de téléphones portables et d’accessoires de téléphone au marché Ndoumbé Diop de Diourbel. L’étudiant a lancé ce business pour soutenir sa mère et trouver des fonds lui permettant de payer des études en journalisme à Ensup Afrique de Dakar.
Oumar Bayo Ba


