Le Festival Reflets Urbains qui se déroule à Dakar du 21 novembre 2025 au 25 janvier 2026 s’affirme comme un espace d’observation et de partage, où la ville devient un lieu vivant, vibrant de flux, de contrastes et d’émotions.
À l’heure où les villes africaines s’étendent, se transforment et se réinventent, les espaces publics deviennent pour Idrissa Diallo, directeur artistique du Festival Reflets Urbains, les lieux d’expression de nouvelles identités, d’histoires plurielles et de regards en mouvement.
« C’est dans cette dynamique que naît le Festival Reflets Urbains, fruit de la rencontre entre l’Espace Artcanes et le collectif Sunu Nataal, pour célébrer quinze années d’engagement photographique, d’exploration visuelle et de témoignage social », a-t-il expliqué.
Selon lui, ce festival s’affirme comme un espace d’observation et de partage, où la ville devient un lieu vivant, vibrant de flux, de contrastes et d’émotions. De Saint-Louis à Cap Skirring, en passant par Dakar, Mbour, Joal et Kafountine, la façade atlantique du Sénégal s’impose comme un « fil narratif continu, un espace de circulation, d’échanges et de mémoire ».
« Cette bande littorale, véritable colonne vertébrale du pays, concentre les forces de la vie : ports de pêche, hôtels, marchés, plages, restaurants, visages et gestes du quotidien… Mais elle porte aussi les marques du départ, les silences du manque, la douleur des traversées interrompues », affirme le curateur de cette exposition.
Entre beauté et perte, entre espoir et absence
Car la mer, ici, pour M. Diallo, est à la fois « menace et promesse ». Elle nourrit, soulage, inspire mais elle emporte aussi. Les pirogues qui s’élancent au large emportent avec elles les rêves, les espoirs, et parfois les drames d’une jeunesse en quête d’ailleurs.
« Entre beauté et perte, entre espoir et absence, Reflets urbains explore cette tension : celle qui habite nos rivages, nos villes et nos imaginaires. À travers les regards croisés des photographes de Sunu Nataal, cette première édition déploie un récit pluriel de la cité sénégalaise contemporaine », confie-t-il.
Ainsi, le collectif, depuis quinze ans, a su inscrire la photographie dans une démarche à la fois artistique et citoyenne. Ces membres questionnent les mutations sociales, les dynamiques urbaines, les identités en mouvement et la mémoire partagée des communautés.
Leur travail constitue aujourd’hui une archive vivante, un miroir des transformations du pays et des aspirations de la jeunesse.
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L’exposition se pense comme une traversée, une expérience où chaque photo offre une manière différente de « regarder ». Elles conjuguent l’image, le son et le mouvement pour transformer la visite en un voyage et documentaire.
« Ici, la photographie dépasse le cadre : elle devient récit, et matière vivante. Reflets Urbains c’est aussi un espace d’échange, de création et de transmission. Des discussions et débats ouvriront la réflexion sur la ville, la jeunesse, la migration et la mémoire », estime-t-il.
Sur ce, des ateliers participatifs et des ateliers photographiques permettront aux jeunes d’expérimenter la narration visuelle et de prendre la parole à travers l’image. Enfin, des murs d’expression libre inviteront le public à dialoguer, à témoigner et à prolonger l’expérience.
Mariama DIEME


