Les rideaux sont tombés, avant-hier, sur la neuvième édition du festival « Niomi Badia » de Toubacouta. Pendant trois jours, cette commune du département de Foundiougne a abrité la culture dans toute sa diversité. L’occasion de renforcer la cohésion sociale et la parenté à plaisanterie.
Un festival digne de ce nom, avec une ambiance électrique ! Pendant trois jours (du 30 mai au 1er juin 2025), la commune de Toubacouta, dans le département de Foundiougne, a vibré au rythme des sons et lumières d’une culture riche et diversifiée. Plus de cinquante troupes d’artistes, venues d’horizons divers, ont pris part à la neuvième édition du festival « Niomi Badia », organisé par le Conseil municipal de Toubacouta à hauteur de 35 millions de FCfa.
Au terrain Thiossane, qui a abrité la cérémonie officielle, les chorégraphies traditionnelles ont agrémenté et élevé l’évènement. La veille, les couleurs étaient annoncées avec la prestation de la troupe de Thionck Essyl. Venue de la Casamance, cette troupe infatigable a montré un savoir-faire à couper le souffle. Entre tam-tams, assiko et bien d’autres instruments de musique traditionnelle, Toubacouta a été plongée dans une ambiance unique.
Au-delà de l’aspect culturel qui a révélé d’immenses talents, la cérémonie a connu une touche de solennité, marquée par la présence de Bakary Sarr, ministre secrétaire d’État à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique, du maire de la commune, Pape Dianko, ainsi que d’Adama Bâ, représentant l’État gambien. L’administration était également incarnée par les autorités locales, comme le gouverneur de la région de Fatick, le préfet de l’arrondissement de Toubacouta, les maires des communes environnantes, etc.
À tour de rôle, les troupes ont défilé sous le regard enthousiaste de la foule. D’un point de vue culturel, on aura tout vu : tenues traditionnelles, chorégraphies variées, rythmes musicaux différents… Bref, Toubacouta a été le point de ralliement d’une culture aux couleurs multiples, en accord avec le thème choisi : « Diversité culturelle, dialogue social et cohésion nationale pour un tourisme durable ». Le festival de l’unité Sous les applaudissements nourris du public, l’édile de Toubacouta, initiateur et principal acteur du festival, a appelé à l’union des forces pour un développement économique durable et le renforcement des liens parentaux. C’est en ce sens que M. Dianko a évoqué la question de l’intercommunalité.
Selon l’ancien parlementaire, Toubacouta, connue pour sa richesse culturelle et ses potentialités économiques, est prête à partager son expérience avec les communes environnantes. « Nous devons travailler main dans la main pour faire rayonner notre zone. En tant que communes voisines, nous devons nous unir pour davantage de réalisations au bénéfice des populations », a-t-il déclaré. Cette mutualisation des forces et des expériences s’est concrétisée avec la signature d’une convention entre sa commune et celle de Diakhaye Parcelles. Le rapprochement entre ces deux localités voisines aboutira à plusieurs actions, comme la réalisation de routes pavées, entre autres.
En plus de l’intercommunalité, le festival est aussi une occasion de consolider les rapports entre le Sénégal et la Gambie, ainsi que de raffermir les liens entre ces deux peuples frères. Comme l’a déclaré Mahécor Diouf, directeur du Centre culturel de Toubacouta, « le festival va au-delà des frontières. Pour nous, il n’existe pas de barrières entre le Sénégal et la Gambie. Les deux pays constituent une continuité culturelle », a-t-il ajouté. Sur la même longueur d’onde, Adama Bâ, représentant de la Gambie, estime que la suppression des frontières reste une marque importante pour vivre pleinement le panafricanisme. « Je suis convaincu que le Sénégal et la Gambie peuvent être champions dans plusieurs domaines si nous parvenons à nous unir davantage », a-t-il souligné.
Le ministre secrétaire d’État à la Culture et au Patrimoine historique a partagé cette vision. Selon Bakary Sarr, Toubacouta, à travers son festival, est un carrefour pour les deux pays. Il a d’ailleurs annoncé le soutien prochain de l’État pour accompagner les activités. « L’État s’engage à accompagner financièrement et logistiquement le festival pour les prochaines éditions », a-t-il promis.
Fodé SARR