En 2011, Oumar Doumbouya, guitariste et musicien autodidacte, réalise son rêve en fondant le groupe Warabaa Family avec des amis. Aujourd’hui, cette formation s’appuie sur le talent et la créativité de chacun, créant un ensemble harmonieux où chaque instrument enrichit l’univers musical unique du collectif.
Warabaa, le lion en dialecte bambara. Rien à voir avec le morceau fétiche de Aboubacar Demba Camara chanteur emblématique du mythique groupe Bembeya Jazz national qui a largement contribué au rayonnement de la culture guinéenne. Warabaa, c’est le nom d’un groupe musical qui a vu le jour en 2011, porté sur les fonts baptismaux par Oumar Doumbouya ; un jeune musicien sénégalais d’origine mandingue, né au Mali et qui a grandi au Sénégal.
À l’origine, il se destinait à une carrière de pilote, mais sa passion pour la musique l’a détourné de son objectif. Passionné par la musique depuis l’enfance, il décide, après ses études secondaires, de concrétiser son rêve musical. Doté d’une bonne oreille musicale, Oumar Doumbouya, animé par une énergie débordante, vit de musique, s’en nourrit spirituellement.
« À un certain moment, je n’avais plus la tête aux études parce que j’étais trop concentré dans ma musique. Par la suite, j’ai fait un choix. J’étais convaincu que tout ce que je devais apprendre, je pouvais le combler avec la musique », fait savoir Oumar qui n’a pas appris ni hérité de la musique. Cependant, il estime qu’un bon musicien doit être un bon mélomane à la base. Avec lui, c’est venu tout naturellement.
« J’ai longtemps écouté de la bonne musique et à la longue, c’est devenu un sacerdoce », indique celui qui a mis en place le groupe Warabaa Family en 2011. « J’ai d’abord rencontré mon percussionniste, Youssou Dia, qui a senti ce que je faisais. Nous avons cheminé ensemble et animé plusieurs cérémonies. Puis, j’ai rencontré mon batteur, mon bassiste et mon guitariste. Le feeling a tout de suite pris entre nous », explique-t-il.
Une musique pure, qui touche l’humain
Unis par une même passion, les six acolytes, bourrés de talent et d’énergie, ont fondé le Warabaa Family, la formation qui est devenue un groupe musical où chacun a su trouver sa place. Le groupe s’appuie sur le talent et la créativité de chacun de ses membres, formant un ensemble harmonieux où chaque instrument trouve sa place et enrichit l’univers musical unique du collectif.
« Chacun apporte sa personnalité, son énergie et sa virtuosité, contribuant à un son à la fois authentique et moderne », fait savoir Oumar Doumbouya, le lead-vocal du groupe, qui milite pour une musique pure, qui touche l’humain. Depuis sa création en 2011, poursuit-il, le groupe a évolué tout en conservant sa ligne artistique originale et en accueillant de nouveaux musiciens.
Initialement composé de six musiciens, le groupe a connu quelques changements de membres tout en restant fidèle à son esprit collectif. La force de Warabaa Family, informe Oumar, réside dans la diversité de ses compositions. La musique du groupe fusionne rythmes africains, pop, blues, jazz, rock, reggae, flamenco et salsa, créant un véritable cocktail musical qui transmet des messages de paix et d’unité à l’échelle mondiale.
« Notre univers musical reflète des valeurs fortes et un style singulier. À travers nos créations, nous véhiculons des messages profonds tout en explorant des sonorités originales. Cette approche unique se manifeste dans plusieurs aspects qui définissent notre identité », explique-t-il.
La créativité de Warabaa Family, qui promeut une musique sans frontière, ne connaît pas de limites, allant de la fusion des genres musicaux et mêlant instruments traditionnels et contemporains (kora, ngoni) pour un style unique et authentique. Mais aussi pour enrichir les couleurs musicales.
Les artistes qui donnent vie à cette expérience musicale chantent dans toutes les dialectes (bambara, wolof, français, anglais). Et délivrent avec beaucoup d’allant des morceaux hybrides entre afro, blues, jazz, pop et autres rythmes africains. Dans leurs chansons, ils abordent l’amour, la vie sociale, bref, les maux de la société.
Cette diversité reflète non seulement les préoccupations des jeunes générations, mais aussi une volonté de toucher un public beaucoup plus large, plus exigeant. Pour être à la hauteur des espérances du public qui les suit, Oumar Doumbouya et ses complices misent beaucoup sur l’esprit live qui offre une connexion émotionnelle unique entre l’artiste et son public ; surtout avec sa nouvelle perception comme pilier stratégique de l’industrie musicale.
« C’est plus vivant et plus captivant. C’est un moyen intéressant de communiquer avec notre public, nos fans. Les concerts live nous permettent également de nous mettre en avant et de booster davantage nos prestations », indique-t-il.
L’esprit live
Le groupe qui a commencé à émerger sur la scène de la capitale sénégalaise, notamment dans les hôtels, restaurants et clubs, se produit régulièrement dans les zones touristiques : Saly, Somone, Cap Skirring.
L’année 2017 voit le groupe toucher les étoiles du doigt avec son tout premier album Djock (17 titres). Un mélange de belles sonorités. Auparavant, le Warabaa Family avait franchi un cap en mettant sur le marché, en 2014, son tout premier tube : « Woma ».
Ce premier single synthétise le passé, le présent et le futur du lead-vocal du groupe. « C’est un morceau qui m’a beaucoup marqué parce que c’était notre tout premier opus qui nous a vraiment mis sur orbite », explique Oumar Doumbouya avec fierté. En 2016, le single « Weet » suivra.
Les musiciens qui brillent par leur singularité et leur créativité sont bien conscients que le succès de leurs productions sera déterminant pour la suite de leur carrière, ne se ménagent pas. Aujourd’hui, comme dès le début d’ailleurs, Oumar Doumbouya demeure convaincu que Warabaa Family doit surmonter plusieurs défis pour s’assurer une place de choix dans le paysage musical local et international.
Cependant, la formation attend toujours ce tremplin qui le propulserait sur le devant de la scène. « Nous n’avons pas encore les moyens de nos ambitions, mais l’esprit est là. Malgré la conjoncture, nous n’avons jamais baissé les bras face aux difficultés de la vie. Nous travaillons tout en gardant l’espoir que nous y arriverons un jour », affirme le musicien.
Avec le foisonnement que connaît l’industrie de la musique, la concurrence est devenue de plus en plus rude. En quête de reconnaissance, Oumar Doumbouya et ses amis, Youssou Dia, Ndongo Diop, Pape Laye, Diack et Charles Sow, déterminés et passionnés, travaillent d’arrache-pied, ils attendent le déclic pour prendre enfin leur envol.
« Nous n’avons pas de doute quant au travail remarquable abattu depuis que le groupe a été créé. Aujourd’hui, nous attendons de trouver un mécène, un grand festivalier ou un grand producteur qui pourrait nous accompagner dans l’atteinte de nos objectifs », relève Oumar Doumbouya.
Son rêve, c’est de devenir un grand dans son domaine et impacter positivement sa cible, les populations. « Mon projet sur le court, moyen et long terme, c’est d’embraser le monde entier à travers notre musique », confesse Oumar Doumbouya qui sait qu’il doit encore relever plusieurs défis s’il veut s’imposer dans un marché très concurrentiel.
Et il compte bien mettre toute son énergie au service de son rêve, grâce à une force de conviction incroyable, du courage, un travail énorme et aussi du talent.
Samba Oumar FALL

