Jeune sénégalaise de 28 ans, Oumoul Khairy Ly, nous plonge dans le monde de l’invisible, à travers la publication de son ouvrage « Houmeya ». Elle raconte l’existence tumultueuse et la vie rythmée par les déboires d’une jeune fille originaire du Fouta, au nord du pays. Sa candeur avait attiré vers elle un être maléfique.
« Houmeya, c’est l’histoire d’une jeune fille qui habite plus précisément à Halwar, une localité de la région de Podor et qui subit l’assaut des djinns en raison des pactes conclus par ces aïeux avec ces derniers. Elle grandit dans le mal et dans le tourment jusqu’au jour où elle rencontre Le Cheikh, qui la mènera à la guérison et à la Lumière » nous explique t-elle.
Oumou Khayri Ly, titulaire d’une licence en Marketing et Intelligence des affaires et d’un Master en International Business, nous conte un récit qui sort de l’ordinaire. Son ouvrage « Houmeya » fait découvrir des représentations mystiques et mythiques bien entretenues dans les sociétés africaines. Le surnaturel y garde bien sa place. Passionnée de lecture, d’art et de spiritualité, elle souligne que « c’est un roman spirituel qui prône l’Unicité de Dieu. Ce roman est certes imaginatif, mais est également inspiré par la réalité des sociétés africaines traditionnelles. Et le message derrière ce roman, c’est de ne rien associer à Allah, de lui vouer un culte exclusif et de se cantonner au saint Coran et à la Sunnah du prophète Mouhammad (PSL) » nous dit-elle.
Existe-t-il une part d’irrationalité dans l’histoire de la jeune Houmeya qui s’est retrouvée possédée par les démons et dont la candeur a éveillé des sentiments de Soliba, le djin amoureux destructeur pour reprendre les mots de l’auteur ? Tout semble montrer, au détour de quelques pages, que l’ouvrage reflète un vécu social.
L’auteur renseigne dans la préface que « différentes personnalités s’entrecroisent, celle d’une douce jeune fille et celles des génies jaloux et mesquins. Ce roman mitigé entre le monde visible et invisible plonge dans l’univers mystique des rites africains ancestraux, de la possession démoniaque et de destin tragique qui en découle ».
Houmeya, sous l’emprise d’esprits maléfiques, est souvent aux prises avec des insomnies, adoptent souvent des attitudes qui choquent. Elle est aussi gagnée par des fluctuations d’humeur et se néglige. Il lui arrive de s’isoler et de perdre le rythme d’apprentissage du Coran. On apprend, en parcourant le roman, que « les djins lui font perdre toute dignité et respect. Elle n’hésite pas à défier les règles et traditions. Elle montre également comment le djin, qui s’est entiché de la jeune fille, lui laisse, après chaque rapport, une semence maudite, bloquant toutes les occasions de réussite. Des séances de guérison avec un érudit, doté de sciences ésotériques, délivre Houmeya d’une angoisse existentielle et de la présence d’êtres surnaturels. Le départ de son amoureux invisible et des acolytes djins sonne comme une renaissance pour elle.
L’ouvrage rappelle une croyance ancrée dans la conscience collective « il existe dans chaque famille des personnes ayant beaucoup de chance dans la vie, des personnes promises à de brillants avenirs ou devant être des érudits. Les djins les ciblent alors. Ils contrecarrent leur destin et détruisent la personne…. » Houmeya, un récit extraordinaire, plonge le lecteur dans le monde de l’imaginaire et de l’invisible.
Par Matel BOCOUM