Ce dimanche 30 novembre 2025, le Premier ministre Ousmane Sonko a présidé, au Grand Théâtre national, l’ouverture du premier Festival ouest-africain des Arts et de la Culture (Ecofest) sur le thème « Mutations et crises politiques en Afrique de l’Ouest : que peut faire la culture ? ». Dans un contexte régional troublé, il a livré une réflexion forte sur le rôle stratégique de la culture dans la cohésion sociale, la paix et la souveraineté des peuples.
Saluant la vitalité de la création contemporaine ouest-africaine, le Premier ministre Ousmane Sonko a insisté sur le rôle économique majeur des industries culturelles et créatives : « Elles génèrent déjà des dizaines de milliards de dollars et emploient des millions de personnes, majoritairement des jeunes. »
L’ambition, selon lui, est claire : mettre en place « un véritable marché commun de la créativité » en favorisant la circulation des œuvres, la protection des droits d’auteur et l’investissement massif dans les infrastructures culturelles.
Au-delà de la célébration artistique, l’ouverture du premier Festival ouest-africain des Arts et de la Culture (Ecofest) a été le cadre d’un message particulièrement appuyé du Premier ministre Ousmane Sonko sur les menaces culturelles qui pèsent aujourd’hui sur la jeunesse ouest-africaine. Dans une région parcourue par les crises sécuritaires, les fractures sociales et la prolifération des modèles importés, il a pointé du doigt des « agressions culturelles insidieuses » qui sapent les repères traditionnels.
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Selon lui, ces influences tendent à déraciner les jeunes en leur proposant « une fausse reconnaissance à travers la violence physique et numérique », tout en contribuant à fragiliser les structures sociales. Le Premier ministre a appelé à une vigilance accrue et à une action collective pour préserver les valeurs cardinales transmises par les sociétés ouest-africaines : le respect de la vie, la solidarité familiale, le dialogue interreligieux et la protection de l’environnement.
Il a également insisté sur la nécessité de donner aux jeunes « des raisons d’espérer, de créer et de s’épanouir ici, en Afrique », rappelant que le continent dispose aujourd’hui d’une créativité florissante et de secteurs culturels capables d’offrir des perspectives réelles d’emploi et d’ascension sociale. Pour cela, l’autorité invite à s’inspirer de la charte du Kurukan Fuga, l’une des plus anciennes constitutions connues. Elle vise précisément, selon lui, à souligner la profondeur historique des valeurs africaines et leur pertinence pour répondre aux défis contemporains.
Pour Ousmane Sonko, la bataille de la souveraineté culturelle se jouera d’abord dans les esprits. Il appelle à renforcer l’éducation culturelle, à investir dans les industries créatives et à transmettre aux jeunes un socle identitaire solide leur permettant d’affronter la mondialisation sans renoncer à eux-mêmes. Une mise en garde forte qui résonne comme l’un des messages clés de cette première édition de l’Ecofest.
Adama NDIAYE

