Dans le milieu de la coiffure, Khadidiatou Dieng s’est frayé un chemin. Après avoir passé des années à se former dans les salons, elle a pris son destin en main et a monté sa propre entreprise. Plusieurs années d’expérience lui ont permis d’ancrer sa vision dans le monde de la coiffure avec ses créations innovantes. Mais aussi de s’activer dans les soins capillaires et l’artisanat ; ce qui lui a permis de participer à des salons et foires à travers l’Afrique, le monde. Aujourd’hui, cette self-made, qui ne regrette pas d’avoir choisi le métier de la coiffure, a des ambitions à revendre et fait tout son possible pour les atteindre.
Les études ne lui ont pas trop réussi et elle a très tôt pris un autre virage. Khadidiatou Dieng a été rattrapée par sa vocation : la coiffure. Le choix de ce métier, manuel et créatif, s’est imposé de lui-même et elle ne l’a pas regretté puisqu’après de longues années de pratique, elle a créé son propre salon : Dija Coiffure. Ce n’était pas une voie choisie par dépit, mais par une envie personnelle. Khadidiatou Dieng considère le travail comme une thérapie et tout ce qu’elle fait, elle le fait avec envie. « Après mes études secondaires, j’ai opté pour la coiffure. J’étais passionnée de mode et j’ai fait mon parcours dans de grands salons de coiffure, notamment chez Diongoma Coiffure, Daba Niang, puis chez la Reine du foulard. Je coiffais de grandes personnalités dans le milieu de la télévision, du cinéma, mais aussi de la mode. C’est en 2013 que j’ai décidé d’ouvrir ma propre entreprise», explique-t-elle. Khadidiatou a découvert qu’elle pouvait être indépendante et s’est donc lancée. Une fierté pour elle de pouvoir devenir son propre patron. Par la création de son entreprise, Khadidiatou ambitionnait de se faire un nom dans le milieu de la coiffure et de pouvoir transmettre son savoir et son expérience à des apprenantes comme elle-même en a, par le passé, bénéficié. C’est pourquoi, dit-elle, elle s’est battue pour beaucoup apprendre et renforcer ses connaissances pour être à la pointe des nouvelles techniques et tendances en matière de coiffure. Après des années de pratique, les cheveux et la coiffure n’ont plus de secret pour elle. Aujourd’hui, Khadidiatou, passionnée par son métier, allie un savoir-faire traditionnel et les dernières tendances. « Je ne regrette pas d’avoir choisi la coiffure, car je gagne dignement et honnêtement ma vie et j’ai contribué à la formation de beaucoup de jeunes filles », indique la coiffeuse qui ancre sa vision dans le monde de la coiffure avec ses créations innovantes. Passionnée par la beauté et les soins capillaires, Khadidiatou, au-delà de la coiffure, fait aussi du cosmétique, notamment les soins capillaires avec des produits à base d’huile essentielle et végétale. « Lorsque j’étais à Jeanne Coiffure, ma patronne réalisait des produits capillaires. C’est là-bas que j’ai eu cette passion. Par la suite, j’ai fait des formations sur le cosmétique comme les produits capillaires, des renforcements de capacités. Aujourd’hui, je capitalise une vingtaine d’années d’expérience dans ce domaine et je propose un diagnostic capillaire, des prestations coiffures et des produits cosmétiques de bonne qualité ».
Passionnée d’artisanat et de soins capillaires
Depuis quelques années, Khadidiatou exprime son imagination créatrice et réalise des produits « made in Sénégal », à base de karité et d’huiles naturelles. Sa volonté lui a permis de renforcer son carnet d’adresses. « J’ai beaucoup de partenaires. J’exporte beaucoup de produits capillaires en Italie. J’ai des amies qui y ont ouvert des salons et je leur fournis des perruques et des foulards. Je crée également des tenues réalisées à partir de mèches », renseigne Khadidiatou. « Je me suis formalisée et j’ai fait beaucoup de formation sur l’entrepreneuriat, le cosmétique également. J’ai aussi pu découvrir comment gérer une entreprise, la confiance en soi », relève-t-elle. Khadidiatou s’active également dans l’artisanat. Elle réalise des serre-têtes ciliés, bracelets, boucles d’oreilles, éventails. Et participe à des salons, expositions et foires. Très engagée, Khadija qui a confiance en ses capacités et en ses connaissances, a réalisé beaucoup de voyages grâce à l’Adepme et aussi à l’Asepex. Ses pérégrinations l’ont menée au Japon, au Mali, au Bénin, au Burkina Faso, au Togo, en Algérie et en Côte d’Ivoire. Récemment, elle a participé à la 4 ᵉ édition de la Foire commerciale intra-africaine (Iatf2025) qui s’est tenue en Algérie, du 4 au 10 septembre 2025, au Palais des expositions des Pins Maritimes à Alger. Organisé en coordination avec la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et le Comité consultatif de l’exposition, en collaboration avec le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et l’Union africaine, cet événement avait pour objectif de mettre en lumière des secteurs stratégiques comme l’agriculture, l’industrie, l’énergie, la finance, la recherche et l’innovation, la santé, les transports ainsi que le soutien aux start-ups. Un motif de fierté pour Khadija qui avait déjà exposé à Osaka, au Japon, avec l’Asepex. « Après l’exposition d’Osaka, l’ambassade du Japon m’a vue sur les réseaux et m’a contactée », se réjouit-elle.
Promotion du « Made in Sénégal »
Mais le chemin de Khadidiatou Dieng est parsemé d’embuches ; même si, reconnait-elle, l’Adepme l’accompagne dans le cadre de la formation. « L’Adepme m’a beaucoup aidée, surtout dans le domaine de la comptabilité, mais il reste l’accès au financement qui est très complexe. J’ai signé une convention et j’attends toujours un retour », fait-elle savoir. «Avec la Der/Fj, j’ai fait des formations avec le projet « Be Yes », financé par la Fondation Mastercard pour une durée de 2 ans, mais jusqu’à présent je n’ai encore rien reçu. L’accès au financement constitue un véritable handicap », indique Khadidiatou, très satisfaite de son parcours, malgré les hauts et les bas. « Le salon de coiffure marche très bien. Je fais des prestations de services, coiffe des journalistes et animatrices, mais aussi des artistes et actrices à qui je propose des coupes adaptées à leur personnalité », renseigne Khadija qui souhaite également investir dans les produits capillaires. « Je veux créer une grande marque et ma gamme Dija », indique Khadija qui a des ambitions claires et fait tout son possible pour les atteindre. Mais l’obstacle majeur, selon elle, demeure le manque de financements. « Je l’ai fait savoir au ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop. Une entreprise, c’est des charges, des employés à payer, une location à payer -et qui est très chère-, et pour cela, j’ai besoin de financements. C’est le problème de tous les entrepreneurs au Sénégal », affirme-t-elle. Son rêve, c’est d’ouvrir une grande école de coiffure pour aider toutes ces jeunes filles qui veulent se former et qui n’ont pas les moyens. Mais aussi de promouvoir le « Made in Sénégal » pour montrer son savoir-faire partout en Afrique et dans le monde.
Par Samba Oumar FALL