Construite au XVe siècle, la Cité interdite, connue encore sous le nom du Musée du Palais, est l’un des chefs-d’œuvre architecturaux de la Chine, un trésor du patrimoine culturel. Elle a servi de résidence à vingt-quatre empereurs pendant plus de cinq siècles.
BEIJING – La Cité interdite fait incontestablement partie des sites touristiques incontournables à Beijing. Venir dans la capitale chinoise sans y faire un tour ressemblerait à un goût inachevé. Car, la Cité interdite, connue sous le nom du Musée du Palais, figure parmi les mille-et-une merveilles du pays, eu égard aux milliers de visiteurs qu’elle accueille par jour. Des professionnels des médias africains en formation en Chine ont découvert, le mercredi 9 octobre 2024, l’un des joyaux du patrimoine chinois. Sous l’égide de sa guide Su Guoli, ils ont plongé dans le passé glorieux de la Chine et ont eu un aperçu sur la vie quotidienne, les traditions et les rituels qui rythmaient la cour impériale sous les dynasties Ming et Qing.
Construite en 1420 par le troisième empereur de la dynastie Ming, Zhu Di, qui portait le titre de Yongle, la Cité interdite est le symbole de la civilisation chinoise. Le palais impérial a abrité pendant plus de 500 ans 24 empereurs des dynasties Ming et Qing. Il s’agit du plus grand complexe de palais et de structures en bois au monde. Le complexe du palais couvre une superficie de 720.000 mètres carrés, avec une zone de construction de 150.000 mètres carrés, comprenant 980 bâtiments subsistants avec plus de 70 salles et palais. « La philosophie et le plan de l’architecture chinoise ancienne suivaient les règles de la cosmologie de la Chine ancienne. La disposition de l’architecture reflétait celle des constellations dans le ciel », précise la guide Su Guoli. Cette dernière mentionne que la cour extérieure reflétait l’enceinte du palais suprême, où se déroulent les fonctions officielles, tandis que la cour intérieure reflétait l’enceinte du palais pourpre, où vivent l’empereur du ciel et sa famille. C’est pourquoi, ajoute-t-elle, « ce palais royal est ainsi appelé Cité interdite pourpre, en abrégé Cité interdite ». Elle compte, poursuit notre interlocutrice, quatre tours de guet dans les quatre coins qui constituent « l’architecture la plus sophistiquée et la plus belle de la Cité interdite ».
À l’en croire, la conception de la Cité interdite est « un chef-d’œuvre de l’architecture traditionnelle chinoise, avec une disposition symétrique et des couleurs vives ». Elle a renseigné que le complexe est divisé en deux sections principales : la cour extérieure, composée de trois grands halls et d’espaces cérémoniels, et la cour intérieure, réservée exclusivement à l’empereur et à sa famille. Symbole du pouvoir impérial, le hall de l’harmonie suprême est le bâtiment le plus grand et le plus important du complexe. C’est là où se déroulaient les grandes cérémonies d’État et les couronnements impériaux. La salle de l’harmonie centrale et celle de la préservation de l’harmonie sont tout aussi impressionnantes, explique la guide, soulignant qu’elles servent d’espaces privés à l’empereur.
Échanges culturels
Selon Mme Su, le Musée du Palais abrite une vaste collection de plus de 1,8 million d’objets culturels, dont des peintures, des calligraphies, des céramiques, des jades et des trésors impériaux, dont seul un petit nombre est exposé à tout moment. L’un des trésors les plus célèbres est la collection de robes et d’accessoires impériaux, indique-t-elle, notant que le Musée abrite également une impressionnante collection de livres anciens, de manuscrits rares et de documents historiques. Le gouvernement chinois a déployé des efforts considérables pour préserver et partager le patrimoine culturel de la Cité interdite. Des expositions et des échanges culturels ont été organisés avec des musées de nombreux pays à travers le monde, selon elle. « La Cité interdite témoigne de la richesse de l’histoire et du patrimoine culturel de la Chine. Il s’agit du plus grand complexe de palais et de structures en bois au monde » apprécie le journaliste congolais Féfé Ngakiegni. Son collègue Abel Tavares Da Veiga de Sao Tomé-et-Principe ajoute : « la Chine a su reconstituer sa culture, ses symboles et son histoire ».
Classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1987, la Cité interdite attire plus de 40.000 visiteurs par jour. Elle demeure une porte ouverte sur la diversité culturelle de la Chine ancienne.
Souleymane Diam SY (Correspondant)