Le monde de la bande dessinée s’anime à Dakar avec le lancement de la deuxième édition du Attaaya BD Festival, une initiative portée par le dessinateur Geleem Saar, figure active de la scène artistique au Sénégal. Ce nouveau rendez-vous culturel, prévu les 23 et 24 mai, met à l’honneur les auteur·rices de BD d’ici et d’ailleurs, avec une ambition claire : structurer et valoriser le secteur de la bande dessinée dans le pays.
« Le 23 mai, ce sera une journée professionnelle autour de la BD, à l’Université Virtuelle du Sénégal, à Mermoz. L’idée, c’est de réfléchir ensemble à comment développer ce secteur », explique Geleem Saar, initiateur du Attaaya BD Festival. Le lendemain, place au grand public, avec une journée festive et ouverte à toutes et tous, organisée à la Délégation Wallonie-Bruxelles. Un véritable « village de la BD » y prendra vie, avec animations, stands, rencontres, dédicaces et partages d’expériences.
En prélude à ce festival, une résidence créative a été initiée comme tremplin en collaboration avec la Bibliotheque Nomad. A en croire Mariam Diagana, l’une des initiatrices, le but de la résidence est de créer un espace de création collectif, de croiser des voix, des visions, des pratiques, de faire émerger des imaginaires et d’amorcer une dynamique de création. Elle a réuni six scénaristes et six dessinateur·rices autour d’un projet collectif. Chaque binôme a travaillé sur une histoire courte de six pages, inspirée de la ville de Dakar, ses ambiances, ses contradictions, ses figures emblématiques.
« On a vu émerger des récits très variés : enfants des rues, questions d’incivilité, jeunesse en mouvement… Chacun·e a apporté sa vision, son style », précise Geleem Saar. Le fruit de cette résidence, en cours de finalisation, donnera lieu à une publication collective dans les mois à venir.
Le dessin comme engagement
Parmi les artistes ayant pris part à cette résidence, Lamine Diémé, illustrateur passionné, photographe et explorateur visuel, témoigne de l’importance de tels espaces créatifs.
« Pour moi, tout ce qui touche au dessin est essentiel. C’est le cœur de mon parcours, de l’animation au cinéma, en passant par la photographie. Participer à une résidence, c’est à la fois rencontrer d’autres univers et partager le mien. Le dessin, c’est une façon de lire le monde, et surtout de le raconter autrement. »
Dans une époque où les images occupent une place centrale dans les récits et les luttes, l’Attaaya BD Festival apparaît comme un souffle nouveau dans le paysage culturel sénégalais. Il propose une plateforme d’expression, de visibilité et de professionnalisation pour une génération d’artistes décidée à faire entendre ses bulles.
Arame NDIAYE