Les nouvelles technologies ne constituent nullement pour une menace pour le livre et la lecture. Bien au contraire. Elles sont une opportunité qui permet de réconcilier le public avec la lecture. Cette posture a été défendue par Diouma Ndong coordonnatrice du Projet ‘’Synergie autour du livre pour le plaisir de lire’’. Elle a défendu cette position dans un contexte de célébration de la journée mondiale du livre le 23 avril 2025.
Madame la coordonnatrice, quelles sont les activités prévues lors de cette journée ?
A l’instar de tous les passionnés de lecture, SENUM a célébré la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur le mercredi 23 Avril 2025 au centre culturel régional Blaise Senghor de Dakar. Cette journée a été riche en découvertes comme l’illustre “ La tournée des écrivains dans les écoles en lice” qui est l’une des étapes phares du programme “Synergie autour du livre pour le plaisir de lire” initiée par SENUM.
L’objectif étant de faire découvrir les auteurs locaux tels Fatimata Ba Diallo, Bity Gaye Kébé, Annie Coly, Alaadji Leebon, et Idrissa Sow Gorkodjo aux jeunes lecteurs. Ces rencontres favorisent non seulement de l’interaction entre écrivains et élèves mais aussi elles permettent d’affiner nos stratégies efficaces qui contribuent à réconcilier les apprenants avec la lecture. Nous avons organisé des lectures animées, des performances artistiques entre expression théâtrale et arts plastiques inspirées de textes littéraires, des quiz numériques. Les élèves ont présenté avec créativité les multiples possibilités de réinventer la lecture pour le plaisir de lire.
Y a-t-il des innovations cette année ?
Oui ! bien sûr. La nouveauté, c’est d’abord la célébration de la journée mondiale du livre. C’est une activité qui s’inscrit pour la première fois dans l’agenda du projet qui en est à sa troisième édition. Mais l’innovation, c’est surtout de donner aux jeunes la possibilité de s’approprier le livre à travers le numérique. Les élèves comme les enseignants sont déjà formés à des outils comme Kahoot qui offre des quizz ludiques qui leur permettent de tester les progrès des élèves et d’évaluer des notes de lecture.
Vous avez choisi de mettre à l’honneur Idrissa Sow Gorkodjo et son œuvre Le Silence du pilon. Pourquoi ce choix ?
Comme je l’ai indiqué tantôt, nous travaillons en étroite collaboration avec des écrivains sénégalais dont ceux cités plus haut et auprès de qui nous avons acquis des œuvres. Chacune des écoles en lice dont 3 écoles élémentaires, quatre collèges et trois lycées a déjà reçu son lot de livres dont Le Silence du Pilon de Idrissa Sow Gorkodjo. En choisissant de mettre en lumière son œuvre, c’est permettre aux jeunes lecteurs de découvrir non seulement la richesse de son écriture, mais aussi la profondeur des thématiques qu’il aborde. Ces thèmes sont en parfaite harmonie avec la politique de la Nouvelle Initiative pour la Transformation Humaniste de l’Éducation (NITHE) récemment lancée par notre tutelle: le Ministère de l’Education nationale. Le Silence du pilon en est un bel exemple local très illustratif que les élèves peuvent explorer et réinterpréter à travers des créations originales.
Ne pensez-vous pas qu’avec le développement des nouvelles technologies, le livre risque de disparaître ?
Pas du tout. Nous restons convaincus que le Numérique, loin d’être une menace devrait être perçu comme un allié du livre, bien sûr à condition d’en faire un usage intelligent. C’est même tout l’essence de notre projet : réconcilier les jeunes avec la lecture en utilisant les outils qu’ils connaissent et aiment. Donc, le livre ne disparaît pas : il s’adapte, se renouvelle, se réinvente grâce au numérique pour demeurer interactif voire immersif. C’est ce dialogue entre Pages et Pixels que nous cherchons à encourager à travers ce projet qui bénéficie vraiment du soutien des Ressources éducatives Lire pour apprendre, financé par l’AFD et mis en œuvre par l’Institut français que nous remercions pour son accompagnement qui n’est pas des moindres.
Et pour la mise en œuvre nous travaillons en étroite collaboration avec les inspections d’Académie dont Dakar, Pikine Guédiawaye, Rufisque et Thiès. C’est aussi l’occasion pour nous de remercier l’équipe du centre culturel régional et en premier Madame la Directrice Fatou Sène pour avoir accepté d’abriter l’événement. Nous espérons que cette collaboration sera bientôt pérenne avec la signature de la convention SENUM- CCRBS. Toute notre reconnaissance à Moukat Distribution pour son soutien constant.
Par Pape Coly NGOM