Face à l’accumulation massive de documents historiques et aux risques de perte, le gouvernement sénégalais entend moderniser la gestion de ses archives à travers la digitalisation, a annoncé lundi le secrétaire général adjoint du gouvernement, Abdoulaye Faye.
“Le numérique est un levier essentiel pour ne pas perdre notre mémoire et préserver nos documents historiques […]. C’est la raison pour laquelle le gouvernement s’engage à redynamiser la gouvernance des archives”, a déclaré sur l’APS M. Faye à l’ouverture d’un atelier régional sur la numérisation et la préservation numérique, placé sous le thème : “Penser le numérique dans les archives”.
Organisé par l’École des bibliothécaires, archivistes et documentalistes (EBAD), la direction des Archives du Sénégal et le Conseil international des archives, l’atelier réunit 14 pays africains francophones. Les participants y renforcent leurs compétences en digitalisation et réfléchissent à la création d’un réseau professionnel pour relever les défis communs liés à la gestion numérique des archives.
Le secrétaire général adjoint a souligné que la gouvernance des archives a été abordée à plusieurs reprises au Conseil des ministres entre 2024 et 2025, témoignant de l’importance accordée par les nouvelles autorités à ce secteur. Dans ce cadre, un comité interministériel a été mis en place pour piloter l’élaboration d’une “nouvelle stratégie de gouvernance des archives”.
Pour Abdoulaye Faye, l’intégration complète du numérique est indispensable pour garantir la conservation des documents pour les générations actuelles et futures, face à la volumétrie croissante des archives.
Le professeur Djibril Diakhaté, directeur de l’EBAD, a rappelé que la plupart des pays africains sont confrontés à des obstacles majeurs : infrastructures insuffisantes, coût élevé des technologies, accès limité à l’électricité et à la connectivité. Il a également souligné la nécessité d’un cadre juridique solide pour que les documents numériques aient valeur légale et que les signatures électroniques soient reconnues.
“Éthique, transparence et accès aux ressources sont autant de défis à relever pour accompagner cette transformation numérique”, a conclu M. Diakhaté.


