Pour la quatrième fois, la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs) a rendu hommage aux doyens du journalisme qui se sont distingués par leur pratique saluée du métier. Cette année, ce sont 22 récipiendaires qui sont honorés, avec une bonne part au « Soleil ».
Le « Sargal » national de la presse a connu sa 4e édition, hier. C’est une journée de distinction, maintenant attendue, des doyens et figures marquantes des médias au Sénégal, à l’initiative de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs). Cette année a vu « Le Soleil » illuminer l’événement avec 7 de ses rayons prodigieux, actuel et anciens, sur les 22 récipiendaires. Le Conseiller éditorial du directeur général de la SSPP Le Soleil, Sidy Diop, le seul encore en exercice au quotidien national cinquantenaire, a reçu son trophée Sargal aux côtés des doyens Cheikh Tidiane Fal, Mamadou Dieye (Correspondant à la retraite à Touba), Mbagnick Kharachi Diagne (Correspondant à la retraite à Saint-Louis), Pape Demba Sidibé (Correspondant à la retraite à Tambacounda), El Hadj Ndiaye (ex Correspondant à Mbour) et Sadibou Marong (Directeur Rsf Afrique de l’Ouest).
Sidy Diop, également formateur au Cesti, a marqué sa satisfaction d’être distingué dans le même temps que Cheikh Tidiane Fal. Ce dernier, issu de la 4e promotion du Cesti, a été par ailleurs Rédacteur du chef du journal qu’il a intégré six années après sa création, en 1976. Prenant la parole après réception de son trophée, il a mis à profit son décanat pour marquer le constat et donner des conseils aux jeunes reporters. Pour lui, il est passé loin le temps où le journalisme était choisi par ses pratiquants par amour et par vocation. « Maintenant, le métier semble ouvert aux quatre vents, avec l’intrusion de toute sorte de profils », a-t-il énoncé devant un public acquiesçant. Il a ainsi admis qu’il urge de nettoyer les écuries d’Augias, mais avec intelligence et clairvoyance. Un message à l’endroit des autorités.
Le tableau ressemble à celui aussi dessiné par le président de la Crjs, qui glisse jusqu’aux causes et fâcheuses conséquences. De l’avis de Migui Marame Ndiaye, la presse, en tant que pilier de la démocratie, doit naviguer dans un environnement complexe marqué par des enjeux économiques, des questions de fiscalité et des conditions de travail précaires. « Nous sommes conscients que ces défis peuvent entraver notre capacité à exercer notre métier avec la liberté et l’indépendance qu’il faut. Beaucoup d’entreprises de presse sont présentement dans une impasse. Et les reporters sont les premiers à en pâtir », regrette le jeune reporter en chef, qui fustige et déplore la situation à Emedia Invest, cas précaire malheureusement pas exceptionnel, où les employés courent après sept mois de salaire.
Tout comme le doyen, Migui Marame Ndiaye a invité à un dialogue constructif entre les autorités et les acteurs du secteur. Il souhaite une collaboration sincère qui puisse déboucher à des solutions durables à même de renforcer la profession, améliorer les conditions de travail et garantir un environnement favorable à l’exercice du journalisme. La promotion donc d’un cadre favorable à la réalisation des prouesses professionnelles et morales qui ont permis aux 22 récipiendaires du Sargal national de mieux porter leurs noms au Panthéon de journalisme, notamment avec la reconnaissance des jeunes pairs.
« Vous avez été les gardiens de la vérité, les bâtisseurs de notre démocratie et les voix des sans-voix pour reprendre nos confrères du groupe Walfadrj. Votre travail acharné a non seulement façonné le paysage médiatique de notre pays, mais il a également inspiré des générations de journalistes, dont nous faisons partie. En tant que jeunes reporters, nous avons la responsabilité de porter cette flamme, de continuer à défendre les valeurs de la presse et de nous engager à informer notre société avec intégrité et rigueur », a conclu Migui Marame Ndiaye, qui réitère la détermination des jeunes reporters à puiser à la source de ces devanciers intègres et compétents.
Mamadou Oumar KAMARA