C’est une légende du théâtre qui a brillé sur les écrans et les planches à partir des années 80. Awa Sène Sarr, artiste multidimensionnelle, a construit sa carrière portée par l’énergie de sa passion. En plus de petites infidélités à l’art de la scène au profit du cinéma, l’ancienne pensionnaire du Théâtre national Daniel Sorano a pris une nouvelle trajectoire artistique en se consacrant aux arts visuels, il y a plus de trois ans. Ses œuvres seront exposées du 19 avril au 03 mai 2025 au Musée des civilisations noires. Dans cet entretien, la comédienne sénégalaise vivant en Belgique, a ouvert les portes de son atelier de Dakar au journal le Soleil, et a partagé ses tranches de vie d’artiste.
Jeune, vous vouliez devenir avocate, mais vous êtes finalement devenue comédienne. Comment cela s’est-il passé ?
Quand on est jeune, on cherche toujours des opportunités, des perspectives. Moi, je voulais être avocate, alors je suis partie à l’université. À l’époque, il y avait ce qu’on appelait les capacités en droit – je ne sais pas si ça existe encore à l’université. On faisait deux ans de capacités en droit, puis on passait en première année de licence, ou quelque chose comme ça. Et puis, à la fin de ma deuxième année, j’ai vu une annonce par hasard. J’étais avec une copine dont le père était imam à l’époque. Je lui ai dit : Et si on tentait ? Elle a répondu que son père ne l’aurait jamais laissée faire ça…
C’est comme ça que je suis partie faire la formation en théâtre. Et j’ai vraiment aimé. Cela m’a ouvert des portes, car dans ma vie professionnelle, je n’ai fait que ça avant de me tourner vers les arts plastiques. Mais je n’avais aucun artiste dans ma famille ou dans mon environnement. Ce que je trouve intéressant, c’est le lien entre la plaidoirie d’un avocat et le fait d’être sur scène en tant que comédienne. Je pense que ce lien s’est exprimé de manière forte tout au long de mes quarante ans de carrière.
Vous parlez d’une pesanteur sociale, c’est-à-dire les parents. A l’époque est-ce que vous avez eu l’appui de votre famille pour faire du théâtre ?
Oui, ça, c’est important. Avoir l’appui de la famille, c’est essentiel. Je me rappelle, pour mon père, que Dieu ait pitié de son âme, quand je lui ai dit ce que je voulais faire, il m’a répondu : « Si c’est ça qui fera ton bonheur, vas-y ». Et je pense que c’est vraiment crucial dans la tête d’un jeune. Les parents doivent encourager leurs enfants à embrasser les projets qu’ils veulent développer, même si on n’y croit pas. Dès fois, les parents ont tendance à projeter sur leurs enfants leurs propres angoisses et leurs peurs parce qu’on veut toujours le meilleur pour eux. S’il y a le désir, la passion, il faut encourager l’enfant.
Avez-vous eu la même compréhension de la part de votre mari ?
Je fais partie d’une génération qui assume les choses. On se dit : On est marié, j’ai ma vie professionnelle et ma vie familiale. À l’époque, on arrivait à faire des cloisons entre la vie professionnelle et celle familiale. Beaucoup de maris soutiennent leurs femmes. Mais je pense que la femme ne doit pas viser sa vie en se disant qu’elle doit absolument compter sur le soutien de son mari.
Vous êtes une ancienne pensionnaire du Théâtre national Daniel Sorano. Quelle image gardez-vous de votre parcours au sein de ce temple de la culture ?
Une belle image. Moi, je suis très positive. Dans un groupe humain, surtout dans un espace où chacun cherche la lumière -car le théâtre est un lieu de lumière-, chacun veut y trouver sa place. Bien sûr, il peut y avoir de petites frictions entre les gens, mais ce n’est jamais méchant. Ce qui est le plus intéressant, c’est cette capacité qu’ont les artistes à offrir du plaisir au public.
Être devant une pièce de théâtre à la fin de la journée, ce n’est pas un cheminement intellectuel, mais c’est avant tout un moment où celui qui vient voir le spectacle, en sortant de la salle, se sent simplement bien. Si je ne m’abuse, Birago Diop disait que le dramaturge écrit une pièce, et à la fin de la représentation on peut se retrouver avec mille pièces. Parce que chacun vient avec son interprétation, son vécu, et c’est beau.
Mais en fait, qu’est-ce que vous retenez particulièrement de ce passage au Sorano ?
De ce passage au Sorano, ce que je retiens, c’est tout ce que je suis en train de faire là. C’est la continuité. Peut-être que si je n’étais pas au théâtre, je n’accèderais pas à tout ce que je fais aujourd’hui. Je trouve qu’il y a toujours un lien.
À cette époque, était-il facile de se faire une place là-bas ?
Comme je dis, rien n’est facile dans la vie. Et rien ne se donne sur un plateau d’argent. Quand je suis arrivée, j’avais trouvé des gens-là. J’avais cette fougue de la jeunesse, cette envie de prouver des choses.
Les Sénégalais m’ont tellement appréciée, aimée, portée… Mais cela ne fait pas plaisir à tout le monde. Mais c’est le jeu, il n’y a pas de problème. Tu sais, quand tu es dedans, tu ne le vois pas, tu ne t’en rends pas compte. Mais c’est après, quand tu pars, que tu te dis : C’était quand même une très belle expérience.
C’est une expérience humaine qui te donne tellement de force par rapport à d’autres choses que tu vas affronter. Parce qu’après, tu affronteras aussi d’autres choses, peut-être beaucoup plus coriaces, mais tu étais déjà préparé à tout ça.
Vous avez joué dans une dizaine de films africains et européens. Qu’est-ce qu’on peut retenir de votre expérience cinématographique ?
Ce que je retiens de toute cette expérience cinématographique, c’est vraiment les rencontres humaines. J’ai vraiment, jusqu’à maintenant, des relations professionnelles qui durent depuis 30 ou 40 ans. Des gens avec qui j’ai travaillé sur telle production, tel film, ou dans tel métier, continuent à m’appeler. Et voilà, on garde une relation amicale et fraternelle. Et ça, c’est important, les relations.
À la fin des années 90, vous avez été la voix du personnage de Karaba, la sorcière, dans le long-métrage « Kirikou » du réalisateur de film d’animation Michel Ocelot. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans cette aventure ?
Oui. Ça me ramène à ce que je disais tout à l’heure, que dans la vie, il faut croire en ses rêves. Et quand on fait des choses, il faut les faire avec sincérité, avec beaucoup d’amour et beaucoup de passion. Moi, je n’étais pas destinée à faire ce rôle-là. Parce que le metteur en scène, le réalisateur du film, quand il est arrivé au Sorano 1994, je n’y étais pas. J’avais pris deux années sabbatiques pour mettre en place, à l’époque, une troupe qui s’appelait « Petaw ». Après avoir fait son casting, il n’arrivait pas à trouver la « sorcière » parmi les personnes qu’il avait rencontrées. D’après ce qu’il m’a raconté, en sortant, il a demandé : « Il n’y a pas une autre comédienne sénégalaise que je pourrais rencontrer ? » Quelqu’un lui a alors répondu : « Mais il y a Awa Sarr Sène. » Il a demandé : « C’est qui, Awa Sène Sarr ? » Et on lui a expliqué que c’est une comédienne qui est ici, mais elle a pris deux années sabbatiques. Puis, on lui a indiqué mes bureaux. A l’époque, j’avais de petits bureaux à Liberté 3. Et c’est ainsi que Michel Ocelot est passé me voir. Il est venu et m’a dit : Bonjour, je cherche une sorcière. Je lui dis : je suis là, je suis la sorcière. Il continue pour me dire qu’il cherche son personnage, mais il ne l’a toujours pas trouvé. Puis Michel me demande si je pouvais lire un bout du texte ? Je le prends et le lis. Et là, il me dit : « C’est bon… ».
C’est comme ça que l’aventure a commencé… Vraiment, c’est un film extraordinaire. Au début, je ne réalisais pas vraiment. Je me disais oui, c’est un rôle parmi tant d’autres. Mais je me suis rendu compte qu’à Bruxelles, quand je jouais au théâtre, il suffisait que le metteur en scène dise : « Vous savez, c’est la voix de la sorcière ! » Et aussitôt, on ne parlait plus de la pièce pour laquelle j’étais là. Un jour, un metteur en scène m’a même dit en plaisantant : «Mais ce foutu petit personnage, qu’est-ce qu’il me fait là ? »
C’est une très belle aventure. Et ça continue… Je suis toujours invitée dans différents événements. Par exemple, il y a deux ans, j’ai été marraine d’un festival à Bangui, où des jeunes célèbrent le cinéma et m’ont choisie pour représenter ce festival. J’ai aussi été invitée au Congo-Brazzaville. Là-bas, il y avait tellement d’enfants que je n’en revenais pas. Et tous connaissaient les textes par cœur ! Ils chantaient, et parfois même, ils me testaient :« Madame, est-ce que vous pouvez nous dire le texte ? » Et quand je commençais à le réciter, ils me corrigeaient au moindre mot !
D’ailleurs, nous étions à Cannes avec ce film. Avec toute l’équipe, nous avons fait le Festival de Cannes en 2005. Il y a presque 20 ans maintenant ! C’était avec Michel Ocelot, Rokia Traoré et toute l’équipe, sur la montée des marches de Cannes.
Et voilà, après 40 ans de carrière dans le théâtre, c’est une belle façon de voir que le travail laisse une trace.
Qu’est-ce que vous retenez essentiellement de ces 40 ans de scène ?
Je pense que cet art, bien que considéré comme éphémère, est en réalité profondément imprégnant. Et c’est cela qui est important. Car si le public sénégalais continue de me reconnaître, c’est bien que quelque chose est resté. Cela fait 22 ans que je ne suis plus sur la scène sénégalaise. Et pourtant, quand je rencontre des Sénégalais en Belgique ou ailleurs, c’est comme si j’étais encore là. Alors, je me dis que cet art, que l’on qualifie d’éphémère, a en fait laissé une empreinte durable dans les cœurs et les esprits. Et ça, je crois qu’il n’y a rien de plus beau. En quarante ans de scène ce qui m’a marqué c’est surtout cette humanité qui se dégage du théâtre. Le théâtre est une aventure humaine où on rencontre des gens, tisse des relations humaines et interprète des rôles. Le fait d’être en équipe, de faire troupe, ça m’a vraiment marqué.
Malgré ce grand succès, vous aviez quand même décidé de quitter le Sénégal, pourquoi ?
Tu sais, partir est un sujet qui me fait réfléchir. J’ai même un texte en tête sur ce thème, et peut-être que j’en ferai des œuvres un jour. Partir est à la fois beau et complexe. Parce que quand on part, on perd toujours quelque chose. Mais on gagne énormément de choses.
À un moment de ma vie, je n’aurais jamais imaginé vivre ailleurs qu’au Sénégal. Si on m’avait dit que j’irais vivre en France, en Belgique, en Côte d’Ivoire, je ne l’aurais pas cru. Mais je suis partie. Et je ne l’ai jamais regretté.
Aujourd’hui, en Belgique, c’est comme si j’étais de là-bas. J’ai tissé tant de liens. J’ai été adoptée, en quelque sorte. Par exemple, lors de mon exposition à Wavre, des gens m’ont demandé comment j’avais fait pour rassembler autant de monde. Chaque personne présente était là pour moi. Elles me disaient : « Je suis là pour toi. » Et elles ont beaucoup acheté mes œuvres.
Je pense que le monde, aujourd’hui, est un peu chaotique. Partout, il y a des replis identitaires. Les gens se referment sur eux-mêmes. Mais je suis convaincue que l’être humain a tout à gagner en s’ouvrant. Chaque personne qui arrive chez toi t’apporte quelque chose, te permet quelque chose, t’enseigne quelque chose. Les cultures doivent se rencontrer. Les êtres humains doivent se rencontrer. Les idées doivent se croiser. Et c’est en cet échange que je crois profondément.
Vous serez en exposition à partir du 19 avril au Musée des civilisations noires à Dakar. Pouvez-vous revenir sur l’idée de ce programme ?
Je dirais qu’il y a eu un concours de circonstances, une rencontre de désirs. Lorsque je suis arrivée avec l’idée de faire une exposition, j’avais fait venir des œuvres que j’avais déjà réalisées en Belgique. Je les avais convoyées, mais je n’avais pas encore de lieu, et le projet n’était pas encore abouti.
Mais j’avais la certitude qu’il y a quelque chose qui va se décanter. Et donc c’est comme ça que la commissaire de l’exposition avec qui j’ai discuté m’a proposé le Musée des civilisations des noires. Quand on a rencontré Monsieur Mohamed Abdallah Ly, le directeur général du musée, j’ai été séduite par son ouverture d’esprit, sa capacité de parler avec les artistes et d’offrir des espaces pour leur travail. L’intitulé de l’exposition, c’est « l’immersion ». Il s’agit d’un concept riche en symboles. Que ce soit dans un contexte artistique, philosophique ou même spirituel. Donc par rapport à tout ce mouvement artistique et à ce travail où je parle des génies- notamment des génies de l’eau -, j’ai développé cinq séries : une sur les génies de l’eau, une sur la littérature intitulée « Les mots du silence », une sur les personnages complexes, une sur « L’écho des saisons ». J’ai également réalisé deux fresques qui racontent, en quelque sorte, l’histoire de ma grand-mère.
C’est une sorte de plongée dans mon identité, dans ma culture. J’ai envie que cette plongée se reflète aussi sur le public quand il vient visiter ce travail. Il ne doit pas être là comme spectateur, mais un peu comme quelqu’un qui s’immerge dans tout cet environnement.
Comment Awa Sène Sarr a su construire sa démarche artistique ?
Dans ma démarche artistique, je cherche toujours une ligne qui transcende la parole et perce le silence. Quand je suis arrivée à l’Académie des beaux-arts de Wavre en Belgique, toutes les personnes que j’ai trouvées là-bas travaillaient à partir d’une photo, d’un portrait ou de quelque chose. Mais moi, ce que je peins, c’est ce que j’ai dans ma tête ; les histoires d’Afrique, parce que l’Afrique ne me quitte pas, l’Afrique ne peut pas me quitter de toute façon.
Je peins l’histoire de l’Afrique, des choses qu’on m’a racontées, des narratifs de ce que j’ai lus. Tous les livres que j’ai lus, dont « Une Si longue lettre », « Le Baobab fou » de Ken Bugul, « Les tambours de la mémoire » de Boubacar Boris Diop, « Comme un Iceberg en flammes » d’Amadou Lamine Sall, « Cri d’un assoiffé de Soleil » de Marouba Fall, « Nder en Flammes » d’Alioune Badara Bèye, « L’Enfant noir » de Camara Laye, « Le monde s’effondre » de Chinua Achebe, « La mauvaise pente » d’Amina Seck …. C’est tout ça qui alimente mon imaginaire et qui fait que quand je peins, je n’ai pas de modèle.
Finalement, on a le sentiment que cette peinture, c’est le résumé de tout ce que vous avez eu à découvrir, à aimer dans votre carrière, qui a duré une quarantaine d’années ?
Oui, je commence à me dire que les arts sont interconnectés. Peut-être qu’après, je vais travailler sur d’autres thématiques qui vont me sortir de là. Mais pour le moment, je pense que tout ce que je peins, ce sont vraiment des choses qui ont trait à mon parcours, mais pas que dans le théâtre, dans la vie aussi.
Pour vous, peindre est une manière de plonger dans vos racines tout en ouvrant un regard sur le monde. Pourquoi ?
Je pense qu’on est aujourd’hui dans un monde très interconnecté, très ouvert et très refermé aussi sur lui-même. C’est vrai qu’il faut aller vers l’autre. Mais avant d’aller vers l’autre, il faut se connaître soi-même. Il faut vraiment être bien enraciné avant d’aborder l’autre. Parce qu’aller vers l’autre est toujours un apprentissage. J’ai travaillé avec un metteur en scène, mais le texte que celui-ci avait écrit était d’origine libanaise. Il avait dit une phrase qui m’avait marquée : quand on connaît sa propre histoire, on est toujours ouvert à écouter les histoires des autres. Et ça m’avait parlé. Parce que je me dis que se connaître soi-même, c’est bien, mais après, il faut embrasser l’autre, il faut aller vers l’autre. Ce dialogue permanent me parle et m’intéresse beaucoup.
Dans votre travail, vous évoquez beaucoup le silence…
Cette expression du silence assourdissant est très intéressante. Et moi, ce que je trouve intéressant dans l’art plastique et qui se rapporte aussi un peu à la littérature, c’est ce que disait un ancien comédien et peintre : la peinture et le théâtre ont quelque chose de similaire. C’est juste que dans la peinture, le côté audio est coupé. Il n’y a pas de parole. Cette instance de silence qui t’entoure que tu saisis, mais en même temps, quand tu parles à la toile, il est assourdissant, la parole est là.
On voit qu’il y a vraiment quelque chose de puissant, quelque chose de très bavard en même temps. Mais c’est dans le silence que l’on construit.
Comment êtes-vous passée de l’art de la scène, c’est-à-dire du théâtre, aux arts visuels ?
Oui, moi je crois beaucoup à la formation. Quand j’ai voulu faire du théâtre, je suis partie à l’Institut national des arts, et pour les arts visuels, je suis passée à l’Académie des beaux-arts de Wavre en Belgique. Mais en même temps, je dis toujours aux jeunes qu’il faut toujours aller vers ses rêves. Il ne faut pas laisser les gens tuer nos rêves. Parfois on se donne des limites, mais il suffit de continuer, il suffit de plonger, de s’immerger pour se rendre compte que c’est possible. Il faut rappeler que je suis sortie du théâtre car j’étais pensionnée. Après ma retraite, je me suis dit que j’ai envie de faire les arts plastiques parce que c’est quelque chose qui revenait dans ma tête depuis très longtemps. Par la grâce de Dieu, je suis tombée sur des gens extraordinaires qui m’ont expliqué et ça m’a intéressée. Pourtant, avant cela, je n’avais jamais tenu un pinceau ni dessiné. Je suis dans les arts visuels depuis trois ou quatre ans. Je n’ai pas encore fini ma formation.
S’il y avait un choix à faire entre le théâtre et les arts plastiques, qu’est-ce que vous allez finalement prendre ?
Vraiment, c’est une question piège que vous me posez là ! Je ne sais pas. Aujourd’hui, j’ai mis un point final à ma vie de comédienne. En Belgique, je ne vais même plus au théâtre. Je suis entièrement concentrée sur les arts plastiques, rien d’autre. Parfois, mes amis me disent : Tu sais, il y a une belle pièce qui se joue… Et moi, je leur réponds : Mais vous n’avez pas plutôt une exposition à me proposer ? Je ne peux pas être ingrate au point de renier mes 40 ans de scène aussi… Mais j’aime bien ce que je suis en train de faire actuellement.
Propos recueillis par Ibrahima BA