Si le tatouage a traversé les siècles, cette opération, très douloureuse, requiert beaucoup de courage. Pour se faire tatouer, les femmes font parfois preuve d’une intrépidité incroyable. Habituées à supporter les coups d’aiguilles, qui pénètrent avec une vitesse incroyable la peau, les gencives, elles endurent, sans anesthésie, encore moins le moindre palliatif, pour atténuer la douleur. Ni pleur ni expression de souffrance ne sont admis ; ce qui rend ses parents fiers d’elle. Jadis, lors des séances de tatouage, des chansons d’encouragement étaient psalmodiées pour redonner du courage à l’initiée. Mais aujourd’hui, ce côté folklorique a presque disparu. Le tatouage traditionnel se fait par des outils qui varient selon les cultures, mais impliquent généralement des techniques manuelles et des matériaux naturels. Selon Mariam Sow, les outils couramment utilisés incluent des aiguilles et des instruments pour inciser la peau. « Chaque cliente apporte ses propres aiguilles. À défaut, la tatoueuse les fournit après la stérilisation au bout d’un processus très complexe », explique-t-elle. L’encre est, selon la tatoueuse, un mélange de l’huile, de charbon, ou d’autres substances organiques, etc. À la fin, elle jette à la poubelle les aiguilles déjà utilisées. Certaines filles se guérissent au bout de trois jours, ou d’une semaine ou au plus tard deux semaines, selon la tatoueuse Mariame Sow. Avant de commencer l’exercice, nous apprend-on, la tatoueuse récite parfois des prières pour conjurer le mauvais sort et pour un bon déroulement de l’opération.
Par Samba Oumar FALL, Souleymane Diam SY (textes) et Mbacké BA (photos)