Littérature de jeunesse: Khadijah Diallo conte le Poulagou en Français et en Anglais

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« Il faut apprendre toutes les langues » ! C’est une leçon tirée d’un conte. Khadijah Diallo, pour sa part, écrit déjà dans plus d’une langue. Y écrire, maisaussi tout faire pour y véhiculer sa culture. Pour Khadijah Diallo, on parlera de Poulagou. Et « Les contes de Guido » se proposent comme véhicule.

Il était une fois des nuits. Et dans ces nuits, une voix qui remplit le vide. Il était une fois une voix dans ces nuits, et un feu pour les éclairer. Il était une fois des nuits, une voix qui donnait vie à ces nuits, un feu pour maintenir ces nuits éveillées, et autour du feu, accrochés par la voix, des enfants. Il était une fois des nuits de conte, tout simplement… Cette voix a sûrement un nom. Guido, pourquoi pas ? Ces enfants ne sont pas des anonymes. Peut-être, l’un d’eux, l’une d’elles, s’appelait-elle Khadijah Diallo. Peut-être, peut-être, mais, il y a ça comme certitude : le conte reste ce genre littéraire autour duquel se retrouvent toujours les extrêmes, en termes d’âges. De très vieux à lunettes et cheveux blancs parcourent les lignes de l’ouvrage de Khadijah Diallo. L’auteure voit aussi des individus qui sont à l’âge de chanter t, p, n, m, r, v, l, d, b assister à la cérémonie de dédicace de son ouvrage. Là, le conte et sa magie : celle d’être le trait d’union entre les extrémités. Dakar, Douta Seck, samedi 4 janvier 2025, elle opère.

Elle opère à travers « Les contes de Guido » de Khadijah Diallo. Son premier ouvrage, d’ailleurs. Pour un premier, le conte, et pourquoi ? L’auteure assume le choix en ces mots : « c’est un monde que je connais, avec lequel j’ai grandi. C’est aussi un hommage à ma défunte grand-mère qui a été la principale inspiration derrière le livre ». Un monde qu’elle connaît bien, une facette de l’écriture qu’elle fréquente depuis son enfance, un univers où il mit les premiers pas la main dans celle de Dr. Massamba Gueye. Mentor, l’appelle-t-elle. M. Massamba Gueye, une vie auparavant, a fait une thèse sur le conte. Il regrette pourtant que son étude sur les variations et permanences stylistiques et thématiques consacrée aux contes moderne et traditionnel soit venue beaucoup trop tôt avant le livre de Khadijah parce que c’est une mine, dit-il. Une mine que M. Gueye a parcourue pour dégager des thèmes qui touchent jusqu’à l’écologie.

La mine s’est creusée en Anglais, et ses joyaux seront rendus Français. Elle a cependant ses piliers solidement plantés dans le Poulagou de la Diallo qui l’a construite. Celle que le mentor appelait la Peulette une vie auparavant fera du dernier chapitre des contes de Guido une histoire d’amour entre un homme et… « cet animal-là… ». Le mentor montre la page. L’assistance comprend. L’assistance rit. Il pousuit : « rendre hommage au troupeau, rendre hommage à la vache et au troupeau, c’est rendre hommage à la culture peule, profondément et au Poulagou ». La séquence de « cet animal-là » n’a pas été la seule à faire rire celles et ceux venus accompagner la naissance de l’ouvrage que Khadijah Diallo dit avoir écrit dans l’optique de « donner du courage aux enfants, de montrer que les enfants ont un impact important et qu’il n’y a pas d’âge pour avoir un impact ».

L’autre mentor, Babacar Mbaye Ndaak, a discouru. Et il aura plus conté que discouru. Dans son répertoire, un conte qui fait chanter en chœur vieux, jeunes et enfants. Qui leur fait dire « tiliti, tiliti, tilititiii » et provoque une gaieté d’ensemble. Qui chute avec cette leçon : « apprenez toutes les langues ». Du Poulagou, du Français, de l’Anglais D’une chute qui est d’ailleurs un échos à la réponse de Khadijah Diallo concernant les langues d’écriture : « L’Anglais, maintenant, c’est ma langue de tous les jours, en général », commence par préciser celle qui vit et enseigne aux États-Unis. « Tous les écrits que j’ai eus à faire ces dernières années ont été en Anglais.

C’était important pour moi de le faire déjà dans ce sens-là. Aussi, c’est une langue qui est assez vulgarisée dans le monde. Je me suis dit, pourquoi pas écrire dans cette langue-là et en même temps partager les secrets ou bien juste la beauté de ma culture dans cette langue-là ». Puis, le Français, parce que « c’est notre langue de fonction ». Ainsi, finit-elle d’expliquer, « il fallait pour moi retranscrire et que ça soit accessible à ma communauté sénégalaise à qui je rends hommage en même temps, à travers cette oeuvre-là ». « Il vous reste maintenant à l’envoyer au ministère de l’Éducation nationale ». La séquence de « cet animal-là » et celle de « tiliti, tiliti, tilititiii » n’ont pas été les seules à égayer vieux, jeunes et enfants venus accompagner la présentation de ces « contes qui transcendent les âges », racontent des « histoires d’amitié », et rendent « hommage à la relation d’une grand-mère et de sa petite-fille et leur relation par rapport aux contes tout simplement », ainsi que precisé par K. Diallo.

Pour cette dernière, Pr Massamba Gueye a revisité, lui aussi, son répertoire de contes. Trois oiseaux, une seule graine à se partager, un « withi thii » là, là un « wathia thiaa », puis un chœur pour chanter avec ces invités imaginaires que le conteur fait survoler la salle qui abrite la cérémonie de présentation. « Withi thii » et « wathia thiaa » n’ont pas été que frivoles paroles d’oiseaux. Ce conte enseignait, entre autres valeurs, l’altruisme. Son enseignement, aussi, trouvera son écho dans une idée de Khadijah Diallo.

Les contes de Guido, c’est pour que les enfants « sachent qu’ils peuvent bien prendre le bon choix à un jeune âge, mais qu’il n’y a pas aussi de pression à être parfait ». Oui, « faire des erreurs », mais, « quand même chercher à faire mieux toujours » ! Les exemplaires de l’ouvrage exposés ce 4 janvier 2025 au centre culturel Douta ont trouvé preneurs. Seulement, Dr. Massamba Gueye pense que le livre de la Peulette d’il y a une vie ne doit pas trôner que sur les bibliothèques personnelles. « Il vous reste maintenant à l’envoyer au ministère de l’Éducation nationale. À l’envoyer et à demander qu’il soit intégré dans la lecture complémentaire des enfants pour la maternelle et le premier cycle. ».

Par Moussa SECK

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