Major de la 52e promotion du CESTI, option presse écrite, le journaliste au quotidien Le Soleil, Adama Ndiaye incarne une nouvelle génération de professionnels brillants, alliant rigueur, sensibilité et engagement. Originaire de Vélingara, il a su transformer les épreuves de la vie en leviers d’élévation, à la plume fine et au verbe fort.
Il est de ces talents que rien n’arrête, de ces plumes dont l’éclat transcende les lignes, les pages, les frontières. Adama Ndiaye, major de la 52e promotion du CESTI, option presse écrite, incarne cette rare alchimie entre la rigueur académique, l’engagement journalistique et la grâce de l’écriture. À 25 ans, celui que l’on surnomme déjà « le prodige du Soleil » trace un parcours exemplaire, inspiré et inspirant, à mille lieues des facilités et des sentiers battus.
Originaire de Vélingara, un petit village logé dans la commune de Nguéniène (département de Mbour), Adama Ndiaye a toujours porté en lui un pacte secret, une promesse faite à son père : ne jamais redoubler, coûte que coûte. C’est avec cette détermination chevillée à l’âme qu’il affronte la rudesse de la vie, même quand, en 2014, au seuil du BFEM, la mort de son père vient bouleverser son existence. Seul fils de la famille, pressé par la tradition de rester au village, il fait un choix audacieux, celui de continuer les études, aller au bout de ses rêves. Il y a des hommes nés pour exister et d’autres pour graver leurs noms dans les annales de l’histoire. Ils servent de boussole à la science et tracent leur chemin aussi unique qu’original.
La résilience d’un passionné de sciences
La santé fragile, les responsabilités précoces, les doutes, rien ne l’empêche de gravir les échelons, pour ainsi dire pas de freins pour un passionné. Du CEM Lamine Senghor de Joal-Fadiouth au lycée Léopold Sédar Senghor où il décroche son bac L2, Adama avance avec foi. Passionné de sciences mais retenu par sa condition physique, il trouve refuge dans le verbe, se façonne une armure de mots, et s’élance dans les lettres.
En 2017, il intègre l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane, où il obtient sa Licence en communication digitale en étant, déjà, major de sa promotion. Parallèlement, il suit une formation à l’Institut de Management. C’est là qu’un professeur, Sidy Sarr, ancien du CESTI, repère cette étincelle qui brille en lui et l’oriente vers le prestigieux Centre d’Études des Sciences et Techniques de l’Information. Adama tente le concours du CESTI en 2021. Il le réussit. Trois ans plus tard, il en sort major, encore une fois. Adama Ndiaye ne fait pas seulement la fierté d’une école d’excellence, il est un modèle pour tout un village, celui de Vélingara. « C’est un modèle de courage et de persévérance, depuis le décès de son père, il ne cesse de se battre pour aller de l’avant, c’est un symbole et une grande fierté pour tout un village », témoigne René Faye, ami d’enfance de son père. Mais rien ne fait plus la fierté d’une mère que de voir son fils réussir. Thérèse Faye se sent aujourd’hui très heureuse de voir son fils sortir major de sa promotion. « C’est un garçon, qui m’accorde une grande attention, c’est un fils bien et aimable, c’est difficile pour une mère de faire des témoignages sur son fils, mais il fait ma fierté », lance-t-il à l’endroit de son fils.
Une culture de l’excellence
Mais son excellence ne s’arrête pas aux notes et aux diplômes. Elle s’incarne dans sa plume, précise, limpide, profonde. « Il sait choisir ses mots, millimétrer ses lignes, calibrer ses paragraphes », pourrais-je tenter de dire. Journaliste au quotidien national Le Soleil, Adama Ndiaye s’illustre par la qualité de ses productions. Des articles enrichissants au fil de l’actualité, mais aussi des pages culturelles savoureuses dans Le Soleil Weekend, où sa sensibilité littéraire s’exprime pleinement. L’un de ses papiers a même été repris par Le Courrier international, preuve de la portée de son travail et de son regard singulier sur le monde.
Son style, c’est un savant dosage d’élégance et de rigueur. Une écriture qui respire, qui sent la terre rouge de Vélingara, mais aussi les silences des bibliothèques, les bruissements des salles de rédaction. « Depuis l’enfance, j’ai toujours été un grand lecteur, un observateur attentif de la société. J’ai commencé par écrire dans un journal intime, avant que l’écriture ne s’impose comme une nécessité », confie-t-il. Cette nécessité a donné naissance à Un obstacle radieux, un premier roman, cathartique et lumineux. Une manière de dire que la douleur peut enfanter la beauté, que la chute peut être le tremplin d’un envol. Une façon de dire que chaque chute peut devenir tremplin, que même dans l’obscurité, une lumière peut jaillir.
Une plume reconnue à l’international
Chez Adama, chaque mot porte une charge émotionnelle, une sincérité rare. Il n’écrit pas pour remplir des colonnes, mais pour transmettre, comprendre, éveiller. Il dit ce qu’il voit, ce qu’il ressent, ce que d’autres taisent. Et surtout, il écrit pour donner du sens : « Aujourd’hui j’existe, je vis. Oui, avec l’envie de continuer à écrire, à raconter, à donner du sens », nous confie-t-il.
Dans les couloirs du CESTI, il laisse l’image d’un étudiant studieux, humble, généreux. Dans les colonnes du Soleil, celle d’un jeune professionnel respecté, à la plume affûtée, au regard vif. « Cette maison m’a ouvert ses portes avec bienveillance », dit-il, plein de gratitude envers l’équipe du journal et en particulier son chef de service, Massiga Faye, dont les conseils ont été décisifs dans son orientation culturelle.
Nommé récemment pour le Grand Prix Cultura Afrique francophone, Adama Ndiaye est aujourd’hui plus qu’un journaliste, il est une promesse d’un avenir radieux. Celle d’une presse sénégalaise exigeante, humaniste, ancrée dans le réel mais tendue vers l’universel. Celle d’une génération qui, sans bruit, redonne ses lettres de noblesse à l’écriture. Celle d’un enfant de Vélingara, devenu un homme debout, fier de ses racines, fier de son parcours, et prêt à écrire, encore et toujours, la suite de l’histoire.
Daouda DIOUF