En accueillant la Biennale de l’art africain contemporain, la ville de Dakar se positionne comme une vitrine mondiale de la création artistique africaine. Mais cette effervescence, selon le journaliste culturel Alassane Cissé, doit s’accompagner d’un véritable changement de paradigme.
« Le développement du mécénat culturel au Sénégal ne peut se faire sans une implication directe de l’État. De la même manière qu’il crée un environnement propice aux affaires économiques, l’État doit favoriser un climat favorable à l’épanouissement de la création artistique », a-t-il affirmé Pour le journaliste, qui s’exprimait le 25 juillet 2025 lors d’un panel sur le marché de l’art, cela implique la mise en place de politiques publiques en faveur de l’art, tant sur le plan institutionnel que fiscal. « En soutenant l’art, qu’il soit public ou privé, l’État encourage non seulement l’expression artistique, mais contribue également à structurer un véritable marché de l’art, capable de faire vivre décemment les artistes de leur production créative », a-t-il soutenu.
La Biennale de l’art africain contemporain, organisée à Dakar, est l’un des évènements culturels les plus emblématiques du continent. Elle attire des artistes, des commissaires d’exposition, des critiques d’art et des collectionneurs du monde entier. Cette dynamique est renforcée par l’explosion du nombre de galeries et par la vitalité de la scène artistique locale. L’existence d’une association de critiques d’art témoigne d’un écosystème en pleine structuration.
Ces atouts doivent être mis à profit pour asseoir durablement Dakar dans le paysage du marché de l’art africain. Mais, a précisé M. Cissé, si l’État a un rôle de catalyseur, le développement du marché de l’art ne peut se faire sans la participation active du secteur privé. Des fondations comme Sonatel et d’autres industriels doivent être intégrés dans une stratégie globale de mécénat culturel. Le partenariat public-privé est essentiel pour bâtir un marché solide, inclusif et durable.
Adama NDIAYE