Les «lifes», les «mëgg» et «renversés» semblent être jetées aux oubliettes ! La tendance est aux perruques, greffages, cheveux naturels et, de plus en plus, à la boule à zéro.
Le garage Lat-Dior vibre au rythme de son train-train quotidien et des allers-retours incessants de clients venus prendre le «Car rapide». Réputé être un lieu de stationnement, l’endroit est aussi un coin de beauté où pullulent les salons de coiffure. Awa Gueye en tient un depuis quelques temps. En cette matinée, ce n’est pas encore le grand rush. Le salon est vide, le moment pour cette trentenaire de coudre quelques perruques. «En ce moment, c’est ce qui fait sensation», admet-elle. L’été oblige, ses clientes s’adaptent. Les coupes carrées et petites têtes marchent bien. Les prix varient selon les coiffures : «Les braids sont à 5.000 FCfa, les cheveux synthétiques à 6.000 FCfa et une perruque originale est cédée à 35.000 FCfa».
A une encablure du salon d’Awa, Cheikh Gassama, est assis à l’entrée de sa boutique à l’affût des clientes. Perruques et greffages sont exposés en vitrine. «Avec cette chaleur, les perruques et extensions colorées sont très prisées », affirme-t-il. Cheikh vend aussi des produits pour entretenir les greffages, perruques et cheveux naturels. «Il y a des sprays pour greffages lisses, perruques et des huiles pour les cheveux naturels frisés». Le jeune homme se dit satisfait. «Les greffages synthétiques sont vendus à 3.000 FCfa, les cheveux naturels longueur 12 à 25.000FCfa, longueur 16 à 30.000FCfa, longueur 32 à 80.000FCfa, longueur 42 plus closure à 120.000FCfa et le full less à 150.000FCfa ». Les perruques, les tissages et les extensions viennent de Chine et des Etats-Unis. C’est ce qui explique, selon Cheikh, les prix assez exorbitants.
Le prix de la beauté
La beauté a un coût et beaucoup misent sur les cheveux naturels. Khady Diop est venue faire ses emplettes en ce début de week-end au marché Sandaga. La jeune femme s’arrête, de temps en temps, pour acheter quelques bricoles. Elle arbore fièrement une perruque. «J’adore les perruques frisées et les coupes carrées en cette période », affirme-t-elle. La jeune femme de teint clair a opté pour une perruque style coupe carrée qu’elle s’est payée à 90.000 FCfa. «Je me sens belle et cela n’a pas de prix», avoue-t-elle. Comme Khady, Fatou Drame opte aussi pour les perruques en cette période estivale. «J’aime beaucoup les perruques car tu peux les enlever à tout moment en plus c’est pratique pour faire les ablutions», confie-t-elle. Fatou reconnait l’avantage des perruques. Néanmoins elle souffre d’alopécie (lél). La jeune femme prend des crèmes. Ces extensions ont un prix et elle se les procure par le biais de ses aînées : «je n’ai pas l’habitude d’en acheter. Ce sont des cadeaux de mes sœurs. Je ne travaille pas je ne suis qu’une simple étudiante sans bourse », affirme-t-elle d’un ton taquin. D’après Fatou, ces extensions lui font se sentir plus belle. «C’est pour se rendre plus belle, rien de plus. Les Sénégalaises aiment plaire et ça passe par ces artifices », dit-t-elle d’un ton sérieux.
Boule à zéro
La tendance du moment est aussi la coupe à la garçonne. Comme Coumba Gawlo ou encore Germaine Acogny, les femmes adoptent le style boule à zéro. Un choix aux antipodes des cheveux naturels, perruques et braids. «J’ai décidé de me raser la tête en cette période, c’est plus pratique», affirme Fatou Seye Mbaye. Par contre, il lui arrive de porter des perruques qu’elle juge plus stylées et plus modernes. «Je me suis rasée parce que je n’aime pas me tresser», a déclaré Fatima Djimera Cissé, catégorique. Elle a opté pour la boule à zéro depuis le mois de juin. Mais cela ne l’empêche pas d’entretenir son crâne dégarni. «J’utilise de l’huile de ricin et, une fois par mois, j’applique du beurre de karité ensuite je lave avec du shampoing et du démêlant. Se tresser est une hantise pour bien des jeunes femmes. C’est le cas de Malika. «J’ai peur de me tresser car je ne supporte pas les tresses». La lycéenne n’a pas vraiment eu le choix car ses cheveux devenaient trop secs et ça faisait plus de six mois qu’elle n’avait pas fait un tour au salon de coiffure.
Les tresses sont devenues plus tendances .Pour ces jeunes femmes, avec ou sans tresse, l’importance est de se sentir bien dans sa peau.
Arame NDIAYE