Alors que le tourisme local rencontre des difficultés dans de nombreuses localités du pays, à Ndangane-Campement (commune de Fimela), la situation est tout autre. Grâce à ses multiples richesses naturelles, cette partie des îles du Saloum accueille, chaque jour, de nombreux touristes locaux. Ce qui est une aubaine aux yeux de Pape Diakhaté, acteur du secteur touristique, propriétaire de pirogue et de restaurant.
FATICK – Grâce à son environnement riche et varié, le village de Ndangane-Campement, dans la commune de Fimela (Fatick), reste une destination touristique privilégiée. Sa nature éblouissante, caractérisée essentiellement par les bolongs et la mangrove, attire quotidiennement un grand nombre de visiteurs. En provenance de centres urbains comme Dakar, Mbour, etc., ces derniers viennent passer de bons moments dans cet endroit paradisiaque, considéré comme la porte des îles du Saloum. Ainsi, si le tourisme local souffre ailleurs, ici, c’est tout le contraire : l’activité marche à merveille. Et le témoignage de Pape Diakhaté le confirme amplement : « Actuellement, c’est le tourisme local qui nous fait travailler. On s’en sort vraiment bien ».
Propriétaire de pirogue et de restaurant, cet acteur du tourisme, actif dans le milieu depuis 1982, affirme qu’au moins deux cents touristes locaux peuvent débarquer à Ndangane-Campement en une seule journée. D’après lui, ces visiteurs affrètent des pirogues, occupent les villas…Attirés par les sites d’oiseaux, les îles Mar, les bolongs, ou encore les aires de pique-nique aménagées, les touristes locaux louent des pirogues, surtout le week-end, pour des excursions. Selon les tarifs annoncés par M. Diakhaté, l’embarcation se loue à 40.000 FCfa, en fonction de la distance et de la destination.
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En effet, les visiteurs peuvent aller jusqu’aux bolongs des villages de Niodior, Dionewar, Falia… Dans ce cas, le tarif augmente naturellement. L’organisation est telle que les balades en pirogue se font sous haute surveillance. Autrement dit, les enfants ne sont jamais autorisés à se baigner dans la piscine naturelle, un espace d’eau relativement profond situé au milieu des bolongs. Mieux, comme le rappelle Pape Diakhaté, les organisateurs des excursions embarquent eux-mêmes avec les équipages pour veiller à la sécurité durant la traversée.
Afin de mieux structurer le tourisme local, les acteurs se sont regroupés en un Groupement d’intérêt économique (Gie) dénommé « Jubo de Ndangane » (Entente de Ndangane), dont le bureau se trouve au bord de la plage du village. Ainsi, au-delà des balades en pirogue et des pique-niques à travers les palétuviers, Ndangane-Campement abrite également le célèbre hôtel «Le Pélican» et bien d’autres établissements.
Toutefois, selon les explications de M. Diakhaté, les réceptifs hôteliers sont moins sollicités que les sites naturels comme les îles Mar, la mangrove, le bras de mer, etc. À son avis, cette situation s’explique par le coût élevé des hôtels. Mais, selon plusieurs autres opinions, cela est surtout dû à l’existence de villas, qui accueillent aujourd’hui l’essentiel des touristes venus de l’intérieur du pays. Cela dit, il est important de préserver et surtout de renforcer les avantages dont bénéficie le tourisme local dans cette localité. C’est dans ce sens que la Direction touristique de Fatick œuvre à mieux valoriser le potentiel touristique de la zone, à travers des rencontres d’échanges avec les acteurs et les autorités territoriales.
Diégane DIOUF (Correspondant)