Le siège de la Sspp «Le Soleil» a vécu, mercredi 8 octobre, la belle cérémonie de présentation et de dédicace du livre « L’Abécédaire de Sidy Diop » : Le Sénégal en toutes lettres ». C’était le lieu de célébrer l’homme et de lire l’œuvre qui promène les Sénégalais dans le cœur de leurs identités remarquables.
Avec « Mbaye-Jacques… » (2008, Ed. Casset), il s’installait déjà au banc de la postérité que confère la création littéraire. Avec « L’Abécédaire de Sidy Diop : Le Sénégal en toutes lettres », le journaliste se place plus confortablement au panthéon. Mercredi 8 octobre, à la faveur d’une cérémonie de présentation, ses collègues et confrères l’ont porté au pinacle, au siège de son fief, « Le Soleil », devant sa famille et ses amis comblés. Comme de coutume dans les cérémonies de dédicace littéraires sénégalaises, il a d’abord fallu célébrer l’auteur. À cet exercice, son collègue et compère écrivain Samba Oumar Fall a fait danser les mots pour décrire le maestro.
« Écouter Sidy Diop, c’est savourer l’art du verbe dans toute sa splendeur, (…). Sidy Diop est une vraie école. Il exerce le métier de journaliste avec intégrité et précision, et s’est forgé une réputation solide grâce à son expertise et sa passion. Chacun de ses textes est un pur délice, une merveille », remarque le chef du service Sports, approuvé à l’unanimité de la salle par acclamation. Passant à l’écrivain nourri par le journaliste, Samba Oumar Fall considère la créativité littéraire de Sidy Diop comme un talent inné, un don naturel.
« Sidy Diop a cette facilité déconcertante de faire ressentir des émotions profondes, de nous emporter dans un tourbillon de sensations et nous offrir des réflexions profondes sur la condition humaine. (…) Il trouve toujours les mots justes, qu’il cisèle avec une rare dextérité, façonne et sculpte, leur donnant épaisseur et relief », déchiffre S. O. Fall, lui aussi tisseur de mots. Le journaliste Issa Sall, ancien rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Nouvel Horizon », a rappelé les qualités de chef, de concepteur et d’inspirateur, mais surtout le talent de Sidy Diop « d’écrire peu pour dire beaucoup ».
Le directeur du Cesti, Mamadou Ndiaye, a salué aussi la générosité d’un mentor qui accompagne l’école dans la formation des étudiants et dans leurs publications. Audace éditoriale Le directeur général de la Sspp « Le Soleil » ne s’y est ainsi pas trompé d’avoir choisi Sidy Diop comme conseiller éditorial. Lamine Niang a décrit « L’Abécédaire de Sidy Diop… » telle une fresque organisée. « Il aborde les sujets en exposant les angles morts que nous ne voyons pas toujours de nos positions personnelles.
Il nous invite à la prudence, mais sert surtout de l’optimisme, lui-même demeurant un optimiste réaliste », a constaté le Dg du « Soleil », qui a estimé que le livre est à la saveur de son auteur : pondéré, mesuré, nuancé. « En fermant le livre, on a le sentiment que Sidy Diop ne nous veut que du bien. Il y a beaucoup de magnanimité, des vérités proverbiales, les portraits sont dressés avec fidélité et les sujets sont tous marqués du sceau de l’intemporalité », s’est réjoui Lamine Niang, qui a souligné par ailleurs une rhétorique qui évite la prise de position et convie le lecteur au questionnement. Habib Demba Fall, l’ami et préfacier, applaudit une « audace éditoriale qui interroge un idéal démocratique, un texte qui n’est pas un champ de complaisance ».
Il a présenté le livre comme une peinture froide, un portrait moral de l’homo senegalensis sans prétention d’homogénéité. « C’est une diversité faite dans une unité thématique. C’est l’originalité d’un roman fait Sénégalais, un texte mémoriel qui marque notre commun vouloir-vivre », a dit Habib Demba Fall qui exalte la signature de l’auteur et l’homme qui l’habite. C’est toute cette géniale recette détenue par Sidy Diop qui a aisément convaincu son éditeur, l’autre éminent écrivain, Seydi Sow. « Publier Sidy Diop, c’est affirmer que la littérature est une nécessité. C’est réaffirmer que le journalisme, quand il se met au service du sens, devient un acte de fidélité et de transmission.
Plus qu’un simple abécédaire, Sidy a produit une cartographie du Sénégal en mots, en idées et en valeurs », observe le lauréat du Grand prix du chef de l’État pour les Lettres (1998). Sidy Diop est donc un passeur.
Mamadou Oumar KAMARA