Ouvrir un manga, feuilleter un manhwa, faire défiler un webtoon ou regarder un dessin animé, ce n’est jamais la même expérience. Chaque univers a sa musique, son souffle, sa manière de nous captiver, et chacun raconte un bout de nos vies à travers ses personnages et ses histoires.
Les animes japonais, venus du Japon, bougent, respirent et vivent. Ils sont nés dans les années 1960 avec des créateurs comme Osamu Tezuka, surnommé le “Dieu du manga”, qui a posé les bases de l’animation moderne. Dans Naruto, créé par Masashi Kishimoto, on suit les combats et les rêves d’un jeune ninja prêt à tout pour se faire accepter. Dans One Piece, imaginé par Eiichiro Oda, chaque île visitée, chaque bataille, chaque amitié tisse un univers immense où l’aventure se confond avec la liberté. Et dans Attack on Titan, de Hajime Isayama, l’émotion et la tension poussent à réfléchir sur le courage, la peur et la survie. L’anime n’est pas qu’un spectacle : c’est une immersion dans des mondes où les passions et les combats résonnent avec nos propres expériences.
Le manhwa coréen, venu de Corée du Sud, glisse sous nos doigts avec élégance. Sa tradition remonte aux années 1900 mais il a explosé numériquement dans les années 2000 avec l’essor des tablettes et smartphones. Vertical, pensé pour la lecture numérique, il mêle détails graphiques et narration précise. Dans Tower of God, créé par SIU, chaque étage escaladé devient une métaphore de la persévérance et des choix que nous faisons dans la vie. The God of High School, par Yongje Park, mélange action et philosophie dans un tournoi où chaque coup raconte la force de l’esprit. Et Solo Leveling, de Chu-Gong, nous plonge dans un monde où un héros discret transforme son quotidien en puissance, rappelant que le courage peut naître de l’ordinaire.
Le webtoon, également coréen, réinvente cette magie pour l’ère numérique. Il a émergé dans les années 2000 avec des plateformes comme Naver et Daum, créant un format pensé pour défiler sur smartphone. Les cases défilent à l’écran, parfois animées, parfois accompagnées de couleurs et de sons subtils. On lit dans le métro, au café, dans un instant volé. Dans Lore Olympus, de Rachel Smythe (Nouvelle-Zélande mais format coréen adopté), la mythologie se mélange à nos émotions modernes. Dans Sweet Home, de Carnby Kim et Youngchan Hwang, la peur et la survie deviennent un miroir de nos angoisses. Et dans I Love Yoo, de Quimchee, l’humour et les drames adolescents résonnent avec nos propres histoires de cœur. Le webtoon transforme la lecture en expérience intime et contemporaine, où l’auteur semble parler directement au lecteur.
Enfin, le dessin animé, universel et intemporel, puise ses racines aux États-Unis et en Europe dès le début du XXᵉ siècle, avec Walt Disney et ses courts-métrages, avant de se répandre dans le monde entier. De Tom & Jerry, créé par William Hanna et Joseph Barbera, où chaque course-poursuite devient un jeu de gags parfaits, à Dragon Ball (version animée), où les combats épiques nous rappellent l’importance du dépassement de soi, jusqu’à Avatar: The Last Airbender, créé par Michael Dante DiMartino et Bryan Konietzko, où la sagesse et l’aventure s’entrelacent, les dessins animés racontent des histoires simples ou profondes, parfois drôles, parfois émouvantes, mais toujours capables de nous faire voir le monde avec un regard neuf.
Qu’il soit animé, dessiné ou numérique, chaque format partage la même magie : raconter une histoire, faire vibrer un instant, refléter un morceau de nous-mêmes. Ouvrir un anime, un manhwa, un webtoon ou un dessin animé, c’est entrer dans un monde parallèle où émotions, imagination et réflexion se mêlent. Et derrière chaque image, chaque case, chaque pixel, c’est toujours un peu de nous que l’on retrouve.
P.A.SY


