En culture, comme partout ailleurs, l’argent est le nerf de la guerre. Toutefois, RBS Crew ne veut dépendre d’aucune entité pour subvenir à ses propres besoins. Ainsi, pour leurs événements et autres activités, les membres du collectif s’autofinancent. Une manière de garder leur liberté artistique et idéologique.
« On ne voulait pas, par rapport à nos appartenances idéologiques, politiques, qu’on a toujours assumées aussi, s’allier à toutes formes de partenaires pour suivre le circuit standard qui se faisait ici. C’est-à-dire, tu as un projet, tu le rédiges, tu vas forcément voir des partenaires qui sont toujours là au nom de la culture. Nous, on voulait plus refléter une idéologie panafricaine selon laquelle, en fait, on combat pour l’autonomisation des peuples africains. Ça commence par nous-mêmes, à petite échelle. Lorsqu’on a des projets, qui est-ce qui nous finance ? C’est nous-mêmes ! Faire en sorte de faire comprendre à chaque membre et à chaque personne qui vient ici, étudiant ou pas, qu’ici, c’est la nation africaine à petite échelle. Donc tout le monde y contribue. »
Ainsi, les cotisations ont permis de mettre sur pied le siège de l’académie situé à la Cité Aliou Sow à Guédiawaye. « C’est par le biais de cotisation qu’est née cette place-là (l’académie située à la Cité Aliou Sow à Guédiawaye). C’est-à-dire que ce sont les membres de RBS Crew qui se sont cotisés eux-mêmes, qui, à travers une commission individuelle, réinvestissent dans ce lieu pour entretenir cette idée d’indépendance panafricaine. Donc, c’était important pour nous de faire les choses nous-mêmes. Et comme j’ai dit, RBS ce n’est pas que des graffeurs, il y a des gens un peu partout dans le monde qui rejoignent notre dynamique, notre vision autour du panafricanisme avec l’art et qui, au même titre que des membres graffeurs, cotisent aussi dans l’élaboration de cette place et dans l’entretien de cette place qui sert de foyer et d’abri à beaucoup de jeunes et beaucoup de jeunes artistes. »
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Oumar Boubacar NDONGO