Dans « De toi à moi », l’écrivain Marie Cabou explore la relation tumultueuse entre Syma et Aladji, un amour fougueux brisé par une séparation qui laisse des cicatrices. Le roman, publié aux Éditions Baobab en 2022, est aussi une forme de méditation sur le mystère du sentiment amoureux.
La conquête du bonheur en amour revient aussi à nourrir davantage ce qui nous unit que ce qui nous divise. Mais cette quête d’un idéal chimérique se heurte parfois à la réalité de la vie, qui altère cette plénitude tant rêvée. Une dualité traduisant le conflit permanent entre le cœur et la raison au sein d’une même âme.
En toute circonstance, l’amour reste un sujet complexe dont il est presque impossible de saisir toute la profondeur.
Dans « De toi à moi », publié aux Éditions Baobab en 2022, l’auteure Marie Cabou explore une relation amoureuse qui, malgré sa passion, sombre dans le désastre. Cœur brisé, souffrances, larmes et plaintes emplissent la fin de cette belle histoire, née dans la douceur d’une soirée parisienne.
Le récit, conçu à la première personne du singulier, évoque les rapports entre le personnage principal, Syma, et son compagnon Aladji. En rencontrant cet homme, cette femme de cinquante ans, qui vit en France avec son fils de 15 ans, pensait pourtant avoir enfin trouvé l’amour de sa vie. Mais c’était sans compter avec l’implacabilité du destin. Après le temps des roses, les moments d’affection intense et de bonheur féerique, Syma est délaissée par son amant, à la surprise générale. La désillusion est totale. C’est le revers de l’amour : un sacrilège fait aux projets et aux promesses.
Le changement brusque d’Aladji provoque une onde de choc terrible chez Syma, qui n’a plus que ses yeux pour pleurer. Son homme a décidé de la quitter pour une autre. Il a choisi de rejeter cet amour intense « pour les plaisirs de la chair ». Aveuglée par la force de la passion, Syma va « ressentir tant de souffrances, non pas pour elle-même, mais surtout pour lui, qui pour des plaisirs ponctuels, lui tourne aujourd’hui le dos pour une autre femme qu’il croit aimer ».
Elle souffre aussi pour sa famille, qui avait déjà tissé des liens particuliers avec son amant. D’ailleurs, pour n’avoir pas vécu avec son père, son fils Momo voyait en « tonton Aladji » le papa qui lui manquait depuis des années. Sa maman rêvait déjà d’une relation éternelle avec celui qu’elle aimait « au-delà des étoiles ».
Douleurs de la trahison
Malgré la déception, Syma parvient à reconstruire son cœur et finit même par pardonner à son amant. Dans cette œuvre, l’écrivaine sénégalaise Marie Cabou revient sur le thème classique de l’amour, mais avec une approche pédagogique destinée à toutes les générations, car on aime à tout âge. L’histoire de Syma et d’Aladji reflète celle de milliers de femmes et d’hommes qui, en quête de l’amour véritable, croisent parfois des partenaires aux intentions cachées. S’ensuit alors une descente aux enfers, marquée par de longues nuits d’insomnie, de souffrances et de solitude.
Bien qu’il soit presque impossible d’échapper aux flèches de Cupidon, l’auteure souligne dans son œuvre l’importance d’être bien entouré. Dans sa détresse, Syma a trouvé refuge grâce à une solidarité familiale qui s’est construite en peu de temps. Le soutien de ses proches et sa foi en Dieu ont joué un rôle essentiel pour guérir rapidement ses blessures. Dans son roman, Marie Cabou dévoile également un aspect souvent méconnu de la rupture amoureuse, en mettant en lumière ses répercussions sur la société et la famille.
Sur 106 pages, l’auteure, au-delà de narrer une histoire passionnante partagée par deux âmes, a voulu mettre en relief le portrait d’une femme forte qui, malgré les douleurs de la trahison, a résisté pour reprendre sa vie en main et poursuivre son chemin. Syma a continué de nourrir la conviction que l’amour véritable et inconditionnel se trouve au bout de son parcours.
Passionnée de danse, de musique et de mannequinat, Marie Cabou a été animatrice de radio puis présentatrice-vedette du journal « Maïsha Tv », première chaîne panafricaine basée au Mali et dédiée aux femmes. Pour celle qui est née à Dakar et a passé son adolescence en France, ce récit marque ses débuts prometteurs dans l’univers du roman.
Par Ibrahima BA