En séjour à Dakar pour l’enregistrement d’un morceau single intitulé « Awania » en hommage aux agriculteurs et éleveurs, le musicien joueur de kora Sadio Cissokho a confié que sa ville natale, Ziguinchor, s’apprête à accueillir à nouveau le Festival international de la kora, en février prochain.
Ville de culture, berceau des grands joueurs de kora, dont Soundioulou Cissokho, Djali Kémo Cissokho et leurs descendants, fils, neveux et petits-fils, Ziguinchor va abriter, du 5 au 7 février 2026, la deuxième édition du Festival international de la kora, La révélation est de Sadio Cissokho, musicien joueur de kora. Lancé en 2022 avec le soutien de l’Alliance française de Ziguinchor, le Festival international de la kora se veut un hommage aux grands maîtres de cet instrument musical traditionnel, propre à l’Afrique de l’Ouest.
« Nous allons réunir les musiciens joueurs de kora au cours de cette édition du Festival international de la kora, en février 2026 à Ziguinchor, à travers des concerts, ateliers et rencontres avec les grands maîtres de la kora… », a confié le jeune frère de feu Solo Cissokho, musicien célèbre en Norvège et en Suède pour y voir fait découvrir davantage l’instrument de la kora avec son groupe « Jalikunda Cissokho ». Une formation musicale montée avec ses frères et cousins, dont Kaoussou Kouyaté, Seckou Keïta et plus tard Sadio Cissokho alors âgé de 15 ans.
Aujourd’hui, Sadio va vers ses 47 ans et veut perpétuer l’œuvre de son défunt frère Solo, mais également être le digne héritier de la lignée familiale, dont le plus célèbre demeure Soundioulou Cissokho (1921-1994), jadis surnommé « le roi de la kora » dans la sous-région ouest-africaine et père de Prince Cissokho, Djéour Cissokho, entre autres musiciens…
Avec trois albums dans ses cordes, dont le dernier « Tilo » est sorti en mai dernier, Sadio Cissokho a déjà plusieurs tournées musicales dans le monde à son actif. D’abord, avec ses frères et cousins, et actuellement avec son orchestre, le « Golden Kora Band », monté dans sa ville natale Ziguinchor. C’est là, en Casamance, qu’il a commencé à jouer à la rythmique, avant de gratter aux cordes d’une kora à 14 ans et accompagné son frère Solo Cissokho en Gambie, en Guinée-Bissau et un an plus tard, en Suède, Norvège, Inde, etc.
« Durant plus d’un mois et demi, en 1996-1997, avec le projet Jalikunda monté par mon frère Solo Cissokho avec mon cousin Seckou Keïta, nous avons joué dans ces différents pays. Solo nous a fait beaucoup voyagé en Europe… », confie Sadio Cissokho, qui s’est résigné ensuite à voler de ses propres ailes suite à la disparition de son aîné Solo en 2019. « J’ai créé mon groupe en 2006, avec le concours du directeur de l’Alliance française de Ziguinchor qui nous a donné le nom de Kora d’or, avant que nous changions le nom de notre orchestre en Golden Kora Band. Notre premier album « Ayé Simbi » est sorti sous le label London Music à Dakar… », rappelle Sadio Cissokho, actuellement en séjour dans la capitale sénégalaise, au studio de Papis Konaté, pour concocter avec sa kora et sa chaude voix de Jali, un morceau single intitulé « Awania ». Un titre en hommage aux agriculteurs et aux éleveurs.
Omar DIOUF