UGB de Saint-Louis : une exposition remonte le cours de la vallée du fleuve Sénégal

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Après le Centre de recherche et de documentation du Sénégal (Crds), l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis abrite, pour une durée de 6 mois, l’exposition itinérante du géographe Papa Sow. Elle est intitulée « Évolution, métamorphoses, enjeux et perspectives du fleuve Sénégal ». Les 64 tableaux qui la com­posent reviennent sur le mode de vie des communautés vivant dans cette zone.

L’exposition « Évolution, métamorphoses, en­jeux et perspectives du fleuve Sé­négal » à l’Université Gaston Ber­ger (Ugb) de Saint-Louis a démarré en octobre 2024 et va s’achever en mars 2025. La cé­rémonie de vernissage s’est tenue le 19 décembre 2024. Pour son initiateur Papa Sow, géographe et chercheur basé en Suède, l’ob­jectif est de condenser la re­cherche francophone sur les bar­rages et de pouvoir la montrer au monde anglophone. « Il y a eu beaucoup d’études sur la vallée, mais c’est beaucoup plus connu dans le monde francophone que dans celui anglophone. La vallée du fleuve Sénégal traverse 4 pays, il est important de com­prendre son évolution et la ma­nière dont les gens y vivent », a-t-il expliqué.

L’exposition est composée de 64 tableaux avec des photos et textes qui renseignent sur la ma­nière de vivre des communautés autour du fleuve, mais aussi sur son évolution physique, sociale et culturelle. « Cette mise en lu­mière conduit à s’intéresser à l’histoire contemporaine de ce cours d’eau à la dimension in­ternationale, le cinquième plus long de l’Afrique, à l’actualité, à sa métamorphose au cours des trois derniers siècles, à la com­plexité des enjeux tels que la re­négociation des rapports entre les peuples riverains du fleuve et les développeurs ou encore à l’écologie socio-environnemen­tale », lit-on sur l’un des tableaux.

L’enseignant-chercheur au dé­partement de Géographie de l’Ugb a salué une exposition qui, selon lui, est un outil de valori­sation de la « recherche endogène » au Sénégal. « La vallée, c’est un espace géographique en muta­tion. Cette zone reçoit au­jourd’hui des ouvrages agricoles qui n’existaient pas auparavant et ils transforment la structure spatiale, les modes de produc­tion, les structures sociales dans la vallée. Toutes ces transforma­tions ont leurs avantages, mais elles sont souvent accompagnées de contraintes et de conflits d’usage », a estimé Boubacar Ba, géographe. À ses yeux, c’est la compréhension de tous ces en­jeux, de tous ces défis qui per­mettra au Sénégal d’avoir une meilleure maitrise de la vallée du Sénégal pour en faire un levier de développement économique. M. Ba y voit également un moyen de sensibiliser les étudiants.

Cette exposition a été possible grâce à un projet de recherche entrepris par le Collège univer­sitaire de Londres (Ucl) et l’Ins­titut fondamental d’Afrique noire en collaboration avec l’Université Cheikh Anta Diop (Ifan-Ucad), a souligné l’auteur.

Avec ses collaborateurs, Papa Sow envisage d’installer l’expo­sition itinérante définitivement à l’Ifan, à Dakar.

Jeanne SAGNA (Correspondante)

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