Le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique s’engage dans une réforme d’envergure du secteur des médias numériques et audiovisuels, en vue d’une refonte du format audiovisuel national articulée autour de la montée en puissance de la Télévision numérique terrestre (TNT), a annoncé le directeur de la communication, Habibou Dia.
Selon M. Dia, le mois de décembre marquera une étape décisive avec l’accélération du déploiement de la TNT à travers la Société de télédiffusion du Sénégal (TDS), signe d’une volonté de “moderniser et structurer durablement” le paysage audiovisuel national, relate l’APS.
Intervenant lors d’un panel sur le thème « Régulation et modération des plateformes, médias en ligne et médias classiques » dans le cadre du premier Salon international des médias d’Afrique (SIMA), qui se tient jusqu’au 31 octobre à Dakar, le responsable a détaillé la nouvelle vision du ministère. Celle-ci vise une formalisation accrue des acteurs du numérique, incluant désormais les plateformes en ligne, les Web TV et les distributeurs de contenus dans le champ de la régulation.
« L’audiovisuel englobe aujourd’hui toutes les technologies de diffusion du son et de l’image. Les Web TV font donc partie intégrante du secteur audiovisuel et devront se conformer à un cahier des charges », a-t-il précisé.
Habibou Dia a par ailleurs insisté sur la distinction entre régulation et labellisation, cette dernière devant permettre de “poser des standards de qualité” et de valoriser les médias respectant les bonnes pratiques.
Dans cette dynamique, le ministère prévoit la création d’un incubateur pour jeunes reporters, en partenariat avec la Convention des jeunes reporters, afin d’encourager l’insertion professionnelle et l’expérimentation de nouvelles plateformes d’information.
Le directeur de la communication a également souligné la volonté du gouvernement de renforcer la transparence sur la propriété des médias grâce à la publication prochaine d’une base de données recensant les fréquences, les radios communautaires et les médias en ligne autorisés.
« Nous voulons une cartographie claire, totale et dynamique du paysage médiatique, afin d’assurer la qualité des contenus et le respect du droit à l’information », a-t-il affirmé sur l’APS.
De son côté, le président de l’Association de la presse en ligne (Appel), Ibrahima Lissa Faye, a rappelé l’élaboration en cours d’un projet d’arrêté ministériel sur la labellisation des sites d’information en ligne, en concertation avec le ministère et les associations de presse.
Ce texte, a-t-il expliqué, a pour but de distinguer les organes de presse professionnels des simples blogs ou plateformes d’activisme numérique, à travers un signe distinctif ou hologramme garantissant leur crédibilité auprès du public.
« Il est aujourd’hui urgent d’identifier clairement les journalistes et les médias professionnels face à la prolifération de contenus non vérifiés sur Internet », a-t-il souligné.
Selon lui, le futur dispositif imposera aux nouveaux entrants la signature d’un cahier des charges conforme aux normes professionnelles, gage d’un environnement médiatique plus transparent et responsable.


