Actrice depuis plus de vingt ans, Aïssa Maïga a débuté sa carrière de réalisatrice depuis quelques temps. De passage au Sénégal, elle revient sur ses coups de cœur, sa conviction quant à l’avènement du cinéma africain sur la scène mondiale, mais aussi ses combats en tant que femme et noir dans le cinéma occidental.
Depuis plus de vingt ans, Aïssa Maïga est devenue une figure majeure du cinéma français. Née à Dakar d’une mère sénégalaise et d’un père malien, c’est en Hexagone que son talent se fait voir dans le 7ème art. Ainsi, c’est à travers ses rôles dans Les Poupées russes de Cédric Klapisch (2004) et L’un reste, l’autre part de Claude Berri que son visage commence à sa familiariser avec les spectateurs et téléspectateurs . La gloire intervient en 2006 avec son premier rôle dans Bamako, d’Abderrahmane Sissako. D’ailleurs, cela lui permet d’obtenir une nomination pour le César du meilleur espoir féminin.
Comme un déclic, les portes de la gloire s’ouvrent à Aïssa Maïga. Les premiers rôles s’enchainent comme dans L’Âge d’homme… maintenant ou jamais ! (2007), L’Avocat (2010), Le temps de la kermesse est terminé (2010), Prêt à tout (2013), Bienvenue à Marly-Gomont, Corniche Kennedy (2016) et Il a déjà tes yeux (2017).
Engagement
Au-delà des personnages incarnés, Aïssa Maïga a un rôle central : celui de femme et de noire dans le monde du cinéma. Son engagement l’a même poussée à diriger et à coécrire l’ouvrage Noire n’est pas mon métier. En outre, elle est la marraine de l’ONG africaine Amref. Toutefois, l’actrice et réalisatrice ne se met pas d’étiquette de superhéroïne. « J’ai beaucoup de respect pour les personnes réellement engagées, mais ça n’est pas mon cas. J’ai juste une conscience et une liberté de parole », avait-elle dit.
Oumar Boubacar NDONGO et Djamil THIAM