Ce jeudi 16 octobre 2025, le président Bassirou Diomaye Faye a reçu, au Palais de la République, le Livre blanc du massacre de Thiaroye. À cette occasion, le chef de l’État a tenu un discours sur l’importance de rétablir la vérité historique autour de ce massacre.
Après avoir remercié le professeur Mamadou Diouf, ainsi que l’ensemble des membres du comité de commémoration, des commissions et sous-commissions qui ont été à l’œuvre dans la rédaction de ce Livre blanc, il a également salué le Premier ministre Ousmane Sonko pour son engagement déterminant dans la conduite de ce projet de mémoire et d’histoire au service de l’idéal panafricain.
« Nous accueillons le fruit d’une démarche rigoureuse, nourrie par la recherche, la conviction et le devoir. Cette œuvre collective honore celles et ceux qui, par leur science et leur foi en la vérité, ont permis à notre nation d’interroger son histoire avec courage et sérénité », a ensuite déclaré le chef de l’État, qui poursuit, félicitant les chantres de ce Livre blanc : « Vous avez permis à notre nation de mieux explorer son passé, tout en ouvrant des espaces de collaboration avec les pays qui partagent cette histoire tragique. Je vous félicite pour ce remarquable travail. »
Par ailleurs, le président Bassirou Diomaye Faye a rappelé que la commémoration du 80ᵉ anniversaire du massacre de Thiaroye, le 1er décembre 2024, a été un moment de communion et de partage.
De l’amertume
Néanmoins, le discours du président de la République était empreint de déception vis-à-vis de la France. « Je dois exprimer une certaine amertume concernant la coopération attendue de la République française, dont la mise à disposition complète des archives n’a pas toujours été à la hauteur de nos espérances », a-t-il fermement déclaré.
Poursuivant, il déclare toutefois que « le Livre blanc que nous recevons aujourd’hui constitue une étape décisive dans la réhabilitation de la vérité historique. Ce document représente bien plus qu’un simple rapport : c’est un récit par nous et pour nous, fondé sur des points tangibles, puisés dans les archives que nous détenons ici et en France. Ce récit est également le résultat d’un refus, celui de ne pas accepter que notre histoire soit enseignée par d’autres sources que les nôtres ».
Il assure en outre porter une attention particulière aux recommandations formulées dans ce Livre blanc et annonce avoir validé la poursuite d’une fouille archéologique sur tous les sites susceptibles d’abriter une fosse commune.
Et de conclure : « Que la mémoire des tirailleurs africains demeure une lumière dans la conscience de notre continent. Qu’elle inspire les générations futures et présentes à bâtir cette aube africaine de paix, de justice et de fraternité. »
Oumar Boubacar NDONGO