La relance du déminage constitue une partie intégrante du «Plan Diomaye pour la Casamance», lancé il y a quelques mois. Depuis lors, on note un regain d’intérêt de la part des partenaires du Sénégal pour le déminage humanitaire.
Le « Plan Diomaye pour la Casamance » a été lancé pour accompagner les populations de cette région du sud du pays dans leur processus de réintégration, après des années d’insécurité. Le déminage humanitaire y occupe une place centrale, afin de faciliter le retour progressif des populations déplacées à cause de la rébellion. Le Bureau d’information et de communication du gouvernement (Bic-Gouv), dans une note de presse, rappelle que les nouvelles autorités se sont réapproprié la problématique des mines antipersonnel en Casamance.
Très rapidement, elles ont manifesté leur volonté de mobiliser à nouveau les partenaires autour du déminage humanitaire. Ainsi, un pays comme le Japon a répondu à l’appel. L’Inde a également apporté sa contribution pour soutenir les autorités. Ces deux pays ont respectivement octroyé 460.000.000 yens (environ 2 milliards de FCfa) et 1.000.000 dollars Us (environ 564.762.119 FCfa). D’autres pays pourraient également y contribuer. Selon le document de presse du Bic-Gouv, « des discussions sont en cours avec l’Algérie, la Suède, la Norvège, l’Arabie Saoudite, le Koweït, les États-Unis d’Amérique, les Pays-Bas, l’Italie, l’Espagne, l’Australie, l’Allemagne et la France, en vue de mobiliser d’autres financements » pour poursuivre les opérations de déminage.
C’est la Convention d’Ottawa qui organise cette solidarité collective dans la lutte contre les mines antipersonnel, en son article 6, en recommandant aux États parties à la fois de fournir et de demander assistance et coopération internationale. Le Sénégal est soutenu dans son programme anti-mines, tout en assistant d’autres pays, notamment ses voisins, précise la note. Le Premier ministre Ousmane Sonko, lors d’une réunion interministérielle sur le retour des déplacés de Casamance, le 8 octobre dernier, avait invité la ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères à parachever le déminage humanitaire de la superficie encore contaminée, estimée à 1.500.000 m², et à engager une réflexion en vue de proposer un positionnement institutionnel adéquat du Centre national d’actions anti-mines du Sénégal.
Le financement total de ces opérations a été évalué à 15 milliards de FCfa. Le chef du gouvernement a donné instruction au ministre des Finances et du Budget de prendre en charge ce coût estimatif dans le budget national. D’ici à mars 2026 – date butoir fixée par la Convention d’Ottawa pour le nettoyage complet des superficies contaminées – toutes les actions nécessaires devront être mises en œuvre pour assainir la Casamance.
« Après plusieurs années d’opérations de déminage et trois extensions de délai, qui n’ont pas permis de terminer la dépollution de la Casamance, le Sénégal pourrait évoluer avec une synergie de toutes ses compétences en la matière afin d’accélérer le déminage humanitaire et remplir ses engagements vis-à-vis de la Convention d’Ottawa. Le nouveau Plan Diomaye pour la Casamance et les nouvelles dynamiques de coopération internationale devraient, cette fois-ci, permettre au Sénégal de parachever le déminage », peut-on lire dans le document de presse du Bic-Gouv.
Aliou Ngamby NDIAYE