Le Gouvernement a tenu ce vendredi matin un Conseil interministériel dédié à la préparation de la rentrée scolaire 2025-2026. Présidée par le Ministre Secrétaire général du Gouvernement, Boubacar Camara, agissant au nom du Premier Ministre, la rencontre a permis de faire le point sur l’exécution des directives précédentes et d’adopter un important train de mesures en faveur de la réussite de la nouvelle année scolaire.
À l’ouverture des travaux, le Gouvernement s’est félicité du niveau de mise en œuvre des décisions prises lors du Conseil interministériel de l’an dernier. Sur les 30 directives arrêtées pour la rentrée 2024-2025, 25 ont été entièrement exécutées, soit un taux de réalisation de 83,34 %. Les cinq mesures restantes, en cours de concrétisation, concernent notamment la finalisation de chantiers dans les campus universitaires, le transfert effectif des budgets de fonctionnement aux écoles élémentaires publiques, le décret sur le port obligatoire de l’uniforme scolaire, la modernisation des daara, ainsi que le renforcement du parc automobile de Dakar Dem Dikk pour la mobilité scolaire.
Dans la perspective de la rentrée 2025-2026, le Chef du Gouvernement a instruit l’ensemble des ministres concernés à prendre des mesures urgentes pour assurer un démarrage effectif des enseignements dès les premiers jours de classe. Il s’agit notamment de la réhabilitation des établissements touchés par les inondations, de l’accès à l’eau, à l’électricité et aux infrastructures sanitaires de base dans les structures éducatives, et de la distribution régulière des intrants pédagogiques.
La sécurisation des établissements scolaires et de leurs abords a également été jugée prioritaire. Le Gouvernement a rappelé l’interdiction stricte de l’utilisation des téléphones portables en milieu scolaire, tout en prévoyant un encadrement spécifique pour certains cas pédagogiques. Par ailleurs, un nouveau découpage des Inspections d’Académie (IA) et des Inspections de l’éducation et de la formation (IEF) sera appliqué dès cette rentrée, dans une logique de territorialisation des politiques éducatives.
Sur le plan des ressources humaines, plusieurs opérations de recrutement seront accélérées. Il est notamment prévu l’embauche de 500 enseignants-chercheurs dans l’enseignement supérieur, de 200 formateurs vacataires pour la formation professionnelle, ainsi que l’organisation du concours de recrutement des élèves-maîtres (Crem) 2025. L’objectif est de renforcer l’encadrement pédagogique à tous les niveaux.
Le numérique éducatif occupe une place centrale dans les orientations du Gouvernement. Dès cette année, la stratégie nationale pour le numérique dans l’éducation (2025-2029) sera mise en œuvre avec trois priorités : la formation de 105 000 enseignants aux outils numériques et à l’intelligence artificielle, le déploiement de la plateforme Planète 3, et la distribution de 5 000 ordinateurs portables aux élèves des séries scientifiques.
Participation aux JOJ 2026
Des projets structurants sont également annoncés à court terme. Il s’agit, entre autres, du lancement des travaux des Lycées nationaux d’excellence (Lynaqe) dans six régions, du démarrage du programme spécial d’écoles à Touba, et de la mise en œuvre du Plan « Diomaye » pour la Casamance, avec un accent sur les infrastructures scolaires. Le Gouvernement souhaite aussi renforcer la place du secteur privé à travers l’organisation, d’ici fin mars 2026, d’un Symposium national sur l’enseignement privé.
Plusieurs mesures phares ont été adoptées pour améliorer l’équité et l’inclusion scolaire. Parmi celles-ci : la suppression de l’examen d’entrée en sixième dès cette année, l’instauration d’un Concours national de mathématiques, sciences et techniques, la régularisation de tous les élèves sans acte de naissance avant fin décembre 2025, ou encore la ratification du Traité de Marrakech pour faciliter l’accès des élèves aveugles aux manuels scolaires.
À moyen terme, le Gouvernement prévoit de créer un Institut national pour la qualité scolaire, de réformer les cantines scolaires en lien avec la production locale, et de mettre en place un Fonds national pour l’éducation destiné à la construction et à l’entretien des infrastructures scolaires. L’accent sera également mis sur l’éducation civique, les langues nationales, l’arabe, les sciences, le numérique et les technologies émergentes dans les curricula de formation.
Enfin, le Conseil a insisté sur la nécessité de renforcer le dialogue social avec les syndicats du secteur éducatif, d’apurer les dossiers administratifs en suspens (rappels, décisionnaires, arrêtés d’examen), et d’assurer une participation active du monde scolaire et universitaire aux Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ) Dakar 2026.
Avec cette série de décisions ambitieuses et multisectorielles, le Gouvernement entend faire de la rentrée scolaire 2025-2026 un tournant décisif dans la refondation du système éducatif sénégalais, en misant sur l’équité, la qualité, l’innovation et la résilience.
Salla GUEYE