Le président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), Mamadou Oumar Ndiaye, a annoncé à Dakar une politique de « tolérance zéro » face aux dérives médiatiques, lors d’un atelier de sensibilisation réunissant rédacteurs en chef et responsables de programmes des radios et télévisions.
Il a rappelé que le CNRA fera respecter les valeurs fondamentales de la nation : protection de la vie privée, intégrité du territoire, diversité culturelle, cohésion entre religions et confréries, et bonnes mœurs. « Aucune forme d’atteinte ne sera plus tolérée. Nous ferons preuve de fermeté », a-t-il déclaré, en soulignant que les institutions, l’unité nationale et toutes les formes de diversité sont couvertes par la réglementation.
Avant d’engager des sanctions, l’autorité misera d’abord sur la pédagogie. « Un avertissement sera adressé à tout le monde, mais nous espérons qu’il sera suffisamment dissuasif pour éviter le carton rouge », a précisé M. Ndiaye, journaliste de carrière depuis quarante ans, dénonçant au passage les « francs-tireurs » qui entachent une presse longtemps considérée comme une référence en Afrique francophone.
Le CNRA alerte aussi sur le risque que certaines dérives, notamment dans les zones frontalières comme Kédougou et Tambacounda, deviennent un « terreau fertile » pour le djihadisme. Son président a pointé le manque de moyens et l’absence d’implantation régionale, qui compliquent le contrôle des contenus locaux. Il appelle à un renforcement des ressources pour créer des antennes décentralisées et des capacités de monitoring, à l’image d’autres pays africains.
Installé en mai dernier, le collège du CNRA se dit désormais pleinement opérationnel. Après un séminaire d’imprégnation et le traitement des premiers dossiers, l’institution lance sa stratégie de « fermeté responsable », mêlant sensibilisation, contrôle et vigilance accrue afin de protéger l’intégrité de l’espace audiovisuel sénégalais.