Les routes sont impraticables et les conditions d’exécution de la mission, difficiles. N’empêche, les habitants de Koui dans l’Ouham-Pendé, ont à leur côté la Force de la MINUSCA. Les Casques bleus, notamment la Force de réaction rapide sénégalaise (SENQRF), déployés en appui aux Forces de défense et de sécurité centrafricaines, remplissent leur mandat de protection des civils dans un contexte logistique particulièrement difficile.
« Notre mission est d’assurer que le sentiment de sécrité s’enracine durablement et d’éviter toute entrave au retour de la paix », explique le colonel Aranda Assine Gérald, commandant du détachement.
Ce sont ainsi 180 hommes déployés et qui assurent la protection des civils appuient l’autorité de l’État par une présence visible, mobile et proactive, notamment dans les zones où persistent les groupes armés.
Dans la rubrique des difficultés, les axes Bohong-Bougaya-Koui et Bocaranga-Koui, qui mettent les troupes à rude épreuve dans leur zone d’opération. Ainsi que le souligne le colonel Gérald, « Le défi majeur reste la mobilité. Malgré la réhabilitation des 75 km de l’axe Bouar-Bohong par le contingent péruvien de la MINUSCA, les conditions demeurent très difficiles sur l’axe Bohong-Koui pendant la saison pluvieuse ».
Il faut rappeler qu’en République centrafricaine, à peine 3 % des 24 000 km de routes sont bitumés. La marge de manœuvre est alors réduite : on peut ainsi mettre unejournée à parcourir les 150 km de Bouar à Koui, explique le major Souleyman Ba de la SENQRF.
Cette peine des hommes en tenue ramène pourtant la vie dans les zones qu’il couvrent. Comme à Koui. Résultat : réouverture des marchés, reprise des échanges entre villages, redémarrage des activités agricoles et commerciales.
Ce, grâce aux efforts conjoints de la MINUSCA et des Forces armées centrafricaines (FACA). « Nous menons régulièrement des patrouilles conjointes avec les FACA pour renforcer leur présence et leur capacité d’action », dit dans ce sens le lieutenant Alioune Badara Bakhoum, commandant la base opérationnelle de Koui.
Du côté des locaux, c’est la réjouissance. « Votre présence nous soulage. Nous ne pensions pas qu’un jour notre village connaîtrait la paix. Avant, nos enfants ne pouvaient pas aller à l’école et nous vivions dans la peur. Aujourd’hui, grâce à la MINUSCA, nous pouvons enfin dormir tranquilles », confie Adama Yaouba, qui habite Koui.
Des souhaits sont en outre exprimés. Comme ceux de Adama, qui les formule ainsi : « Nous demandons la réhabilitation des routes, des points d’eau et un appui pour nos activités commerciales. Nos consciences sont éveillées : nous savons désormais que les armes détruisent les pays, les familles et l’unité ».
Moussa Seck


