Le regroupement des taxis urbain du Sénégal a observé une grève les 13 et 14 janvier pour dénoncer le transport irrégulier qui, selon eux, est encouragé par les Vtc.
Le foisonnement des Vtc met les chauffeurs de taxis dans tous leurs états. Ils sont en ordre de bataille pour mettre fin à une concurrence « déloyale » qui impacte négativement leurs recettes habituelles. Ils ont enclenché une procédure judiciaire contre ces services modernes de transport. Le procès opposant les deux parties qui devait se tenir le 8 janvier, a été renvoyé pour la quatrième fois au 12 mars 2025. Mécontents de ce énième report, le Regroupement des taxis urbains du Sénégal a observé dans la foulée un mouvement d’humeur de trois jours avec port de brassards rouges.
Malick Diop, secrétaire général dudit regroupement, reproche aux Vtc de ne pas être en règle. « Nous avons constaté que depuis des années le transport irrégulier entraînant une concurrence déloyale gagne du terrain. Les plateformes multinationales de transport sont en train de nous imposer un nouveau système de travail (les Vtc) qui n’est pas en adéquation avec la réalité du marché. Nous sommes face un système clandestin modernisé qui travaille avec la technologie », dénonce M. Diop, renseignant avoir saisi, depuis 2021, le directeur des transports et le gouverneur de Dakar sur la question. Mais, regrette-t-il, depuis lors, la situation n’a pas évolué dans le sens de leurs attentes de régularisation du secteur. Ledit regroupement a déposé une plainte devant la justice. Seulement, ce quatrième report du procès a été pour les chauffeurs de taxis la goutte d’eau de trop. « Certains chauffeurs inscrits dans ces plateformes de transport ne disposent pas de licences dûment établies et encore moins d’assurance qui prennent en charge les passagers. C’est une concurrence illégale à laquelle nous voulons mettre fin », a martelé Malick Diop.
Cependant, il n’y a pas unanimité du côté des taxis urbains. Par la voix de son secrétaire général Gora Khouma, l’Union des routiers du Sénégal (Urs) a refusé de s’associer à cette grève. M. Khouma précise que son syndicat n’est pas contre les Vtc, arguant que c’est une exigence de la modernité qui, dit-il « existe dans tous les pays développés du monde ». Donc, ce n’est pas un problème en soit. Cependant, il fustige que certains véhicules inscrits sur ces plateformes ne soient pas en adéquation avec la réglementation en vigueur. Pour lui, c’est à ce niveau que se pose le véritable problème.
« Tous les véhicules de transport doivent avoir une autorisation de l’Etat. Le combat que nous menons ne cible pas spécifiquement une organisation mais plutôt le transport irrégulier de quelle que nature qu’il soit », a précisé Gora Khouma. Il dénonce que des véhicules particuliers non dédiés au transport et ne disposant pas des documents requis puissent intégrer le système des transports alors que c’est un secteur bien réglementé. Pour Gora Khouma, c’est cela le sens du procès opposant les chauffeurs de taxi aux plateformes de transport qui, dans certains cas, sont aussi irréguliers que les taxi-clandestins.
Assane FALL