Le Sénégal reste engagé dans une logique de discipline et de stabilité, car sans confiance monétaire, il n’y a pas de financement durable. C’est ce qu’a indiqué mardi, le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr. Il s’exprimait lors de la réunion du Big de Bpifrance, à l’Accor Arena, en France.
Le financement du développement ne se résume pas, selon le ministre de l’Economie, à trouver de l’argent. Car en réalité, Abdourahmane Sarr qui représentait le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, au Big de Bpifrance, qui a eu lieu ce mardi 23 septembre 2025 à l’Accor Arena, trouve que de l’argent il y en a assez dans le monde.
Pour y accéder, il faut bâtir la confiance car le capital va là où le rendement ajusté du risque est le plus élevé. Dans l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), indique-t-il, ils ont choisi un cadre monétaire et de change crédible, garanti par une banque centrale indépendante. Il s’agit là d’un actif collectif.
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« La vérité, c’est que cette stabilité n’est pas une contrainte extérieure : c’est une garantie que nous nous donnons à nous-mêmes et à nos partenaires. Elle préserve la compétitivité de nos économies et la sécurité des investissements », a-t-il dit.
« Des évolutions sont envisagées à moyen terme, mais l’essentiel est clair : nous resterons engagés dans une logique de discipline et de stabilité, car sans confiance monétaire, il n’y a pas de financement durable. Le souverain virtuel de l’Uemoa est solide, et d’autres ensembles à créer ou existants devraient s’en inspirer pour mutualiser les risques, et favoriser la résilience collective », a ajouté le ministre.
D’après le ministre, la discipline seule ne suffit pas pour adresser les défis de l’Afrique. La vérité, estime-t-il, c’est qu’il faut une transformation systémique, une transition de leurs économies vers davantage d’économie de marché.
« L’État ne peut pas tout faire, et seule la liberté économique libère l’énergie créatrice. Le rôle de l’État n’est pas d’entraver mais d’organiser. Il n’est pas d’étouffer, mais de structurer le développement endogène complété par l’apport extérieur », a-t-il relevé.
« La coopération entre nos pays doit dépasser la logique de l’aide et de la domination »
Abordant la thématique, le ministre Abdourahmane Sarr a soutenu que la vérité est une exigence politique. « Dire la vérité à nos peuples, c’est faire preuve de respect et de confiance. De ce dernier point de vue, je souhaite insister sur un point : la coopération entre nos pays doit dépasser la logique de l’aide et de la domination », a-t-il dit.
En réalité, selon le ministre en charge de la Coopération, le partenariat leur collaboration avec la France doit se fonder sur des partenariats mutuellement profitables, où l’investissement privé français trouve au Sénégal et en Afrique, non pas un marché de consommation, mais un territoire d’innovation, d’exportation et de compétitivité.
« Beaucoup d’entreprises françaises sont déjà dans cette logique. Nous les y encourageons. Si nous travaillons ensemble à créer des territoires dynamiques, des infrastructures efficaces, et une urbanisation organisée, notamment de nos villes côtières, alors vos entreprises comme nos entrepreneurs, grandiront ensemble », a indiqué le ministre.
Car, signale-t-il, la vérité est « exigeante, mais féconde ». En la plaçant au cœur de leurs finances, de leurs monnaies, et de leur coopération, ils ouvrent la voie à un développement « partagé, durable et souverain ».
Mariama DIEME